Expositions. C’est une bouffée d’espoir pour le monde de la culture. A partir du 19 mai, les musées vont rouvrir leurs portes et de nouveau accueillir le public. L’occasion pour les amateurs d’art de découvrir de nombreuses expositions retardées en raison du confinement et des règles sanitaires imposées au secteur culturel. Les jauges des salles étant limitées, il est prudent de réserver à l’avance. Voici une sélection des lieux et des grandes expositions présentées à Paris, à ne pas manquer.
Les Musées Picasso (1881-1973) et Rodin (1840-1917) s’associent et présentent une double exposition exceptionnelle consacrée au peintre et au sculpteur. Du 19 mai au 2 janvier 2022, on pourra admirer 500 pièces (sculptures, peintures, céramiques, dessins, photographies…) des deux artistes qui ont bousculé les codes de l’art. Bien que n’étant pas de la même époque, tous deux ont en commun un même refus de l’académisme. Alors que la partie de l’exposition au Musée Picasso suit surtout leurs processus créatifs, celle du Musée Rodin est axée sur la crise de la représentation qui taraude les deux géants de l’art.
Musée Cognacq-Jay. Du 19 Mai au 18 Juillet 2021, embarquez pour Cythère, l’île de l’Amour, sur les traces du peintre François Boucher, insolite et érotique, au gré de ses inventions les plus audacieuses. A l’occasion du 250e anniversaire de la mort de François Boucher (1703 – 1770), le musée explore le thème de l’Amour dans sa forme la plus licencieuse, au prisme des créations de Boucher et de ses contemporains – maître, rivaux ou élèves – tels que Watteau.
Le Musée des arts asiatiques-Guimet (MNAGG) met en miroir des vestiges archéologiques du site afghan de Bamiyan et les photographies du plasticien Pascal Convert, vingt ans après la destruction des bouddhas monumentaux par les talibans. Un panoramique détaille ce patrimoine inscrit dans la falaise (jusqu’au 10 octobre). En parallèle, le musée présente une rétrospective du photographe Marc Riboud, mort en 2016, qui a exploré le monde, de l’Europe à la Chine maoïste. Humaniste, il travailla pour l’agence Magnum et observa sans œillère le XXe siècle (jusqu’au 6 septembre).
A l’Atelier des Lumières, l’exposition immersive « Dalí, l’énigme sans fin » revient sur 60 années créatrices du maître catalan à travers ses chefs-d’œuvre, inspirés de Vélasquez, Raphaël, Vermeer ou Millet. L’exposition est rythmée par les Pink Floyd et réunit en virtuel des œuvres exposées dans les musées et fondations de différents pays (jusqu’au 2 janvier).
Le Musée Jacquemart-André présente, après le succès de l’exposition Turner, une autre accrochage lumineux: Paul Signac, héraut de néo-impressionnisme resté fidèle à ce courant quand il est passé de mode après la Première guerre mondiale. L’exposition montre comment cet artiste, passionné de bateau, peint la mer, avec des petites touches pures qui ne doivent pas se mélanger (jusqu’au 19 juillet).
Le Musée de Montmartre présente « le Paris de Dufy »: 200 œuvres et documents montrent Montmartre, les ateliers parisiens, la tour Eiffel, l’Opéra, les soirées mondaines, la Seine, le canotage sur la Marne et les promenades au Bois de Boulogne qui ont inspiré le peintre (jusqu’en novembre).
Place des Vosges, la Maison de Victor Hugo rouvre après 18 mois de travaux, avec un parcours de visite renouvelé… Une exposition rétrospective de François-Auguste Biard, peintre voyageur, du Grand nord au Brésil, n’a pu être montrée. Partie en Norvège, elle peut être vue en ligne sur le site de Paris-Musées.
Au Musée du Luxembourg, l’exposition « Peintres femmes, naissance d’un combat » portant sur la période 1780-1830, fait sortir de l’ombre des artistes femmes, qui, avant, pendant et après la révolution, ont joui d’une reconnaissance, ont formé des élèves et suivi des cours privés de grands maîtres (jusqu’au 4 juillet).
Au Palais des Beaux-Arts, les dessins romantiques, de Géricault à Delacroix, tirés des collections mais aussi quelques acquisitions. Cet accrochage illustre les préoccupations d’artistes romantiques tel Géricault sur la traite des noirs ou tel Horace Vernet sur la cause de l’indépendance de la Grèce (jusqu’au 27 juin).
« Ex-Africa » présente au Quai Branly le rapport des artistes d’origine africaine aux clichés dont l’art ancien de ce continent est l’objet. L’exposition démonte les représentations des oeuvres, privées de leur signification originale. 150 pièces et installations, de l’Américain Jean-Michel Basquiat au Congolais Chéri Samba, sont présentées (jusqu’au 11 juillet).
Sélection V.H. et AFP
