Musique. Le rap hybride de L.Teez, le blues-jazz de Charles Pasi, la trompette voyageuse d’Ibrahim Maalouf, la pop intense de Wassailer, la chanson refuge de Chevalrex et la variété glamour de Léonard Lasry… Voici nos six coups de cœur de la semaine. Des artistes qui ne vont pas manquer de faire parler d’eux en 2021.
L.TEEZ – PAIN
Quand le jazz et le rap fusionnent, cela donne L.Teez. Nouveau visage du rap nord-américain, le jeune rappeur montréalais a des origines franco-kabyles par son père et jamaïcaines et chinoises par sa mère. Un mélange de cultures que l’on retrouve dans sa musique qui refuse les chapelles esthétiques. Il a d’abord appris le trombone et la trompette avant de plonger à l’adolescence, dans le hip-hop. Aujourd’hui, il explore un univers où se marient avec bonheur la note bleue et un rap cool et introspectif, fait de mille questionnements sur la vie. Une vision du monde personnelle qui s’accompagne de la sortie de « Pain », un clip, enregistré sur la scène du Cabaret Lion d’Or à Montréal, où le rappeur joue aux côtés de Jérôme Dupuis-Cloutier à la trompette, Lea Keeley (chant) Shayne Assouline (batterie), Nicholas Pura (basse) et David Gutierrez Osei-Afrifa (claviers). L.Teez s’est produit sur les scènes internationales les plus prestigieuses, au MEG de Montréal, Festival de Jazz de Montréal, Festival d’Été de Québec, au Mill de Lisbonne, Jazz à Vienne… Covid oblige, mardi 9 février 2021, il va participer à un événement très attendu et offrir un concert virtuel qui sera retransmis dès 20H00 sur la page Facebook du Centre Culturel Canadien à Paris. L’occasion de découvrir le flow aussi original qu’hybride de ce jeune artiste de la scène avant-gardiste montréalaise. En attendant son nouvel EP « The Index to My Inner Thoughts » prévu en mai.
CHARLES PASI – ZEBRA
Charles Pasi est de retour avec « Zebra », un album voyageur qui se joue des frontières musicales. Virtuose de l’harmonica, auteur-compositeur-interprète né à Paris d’un père Italien et d’une mère Française, Charles Pasi est devenu une figure de la jeune génération du blues-jazz. Après « Bricks », son précédent opus, il revient avec un deuxième album signé sur le mythique label Blue Note. Composé entre Istanbul, Paris, Casablanca, New York et l’île Maurice, « Zebra » est un disque magnifiquement produit, aux ambiances feutrées où se mêlent jazz, blues et ambiances acoustiques soul ou électriques. Un album très groovy où Charles Pasi est entouré de Cyril Atef à la batterie, Vincent Peirani à l’accordéon et Fred Dupont à l’orgue et aux claviers : « Je voulais faire un disque « sauvage » dit-il : « pas de maquettes, pas de répétitions, j’ai appelé des musiciens que j’estime mais que je ne connaissais pas personnellement (pour certains) et qui n’avaient jamais joué ensemble. Juste un rendez-vous en studio et voir ce qu’il se passe, avec les risques et l’excitation que ça implique. À l’ère des producteurs rois, je voulais entendre des musiciens jouer. Prendre à contre-pied une tendance un peu métronomique. Aujourd’hui, tout est très, trop cogité. Comme si l’on n’avait plus le droit à l’erreur. À l’accident. On joue sa vie sur un single. C’est regrettable. »
IBRAHIM MAALOUF– ALL AROUND THE WALL
En Novembre 2020, au lendemain de son 40ème anniversaire, Ibrahim Maalouf a sorti son 12ème album « 40 Mélodies », en référence à ses 40 bougies. Un projet qui réunit 43 compositions du trompettiste, sous forme de duos intimistes avec son ami et collaborateur de plus de 10 ans, le guitariste belge François Delporte. Ibrahim Maalouf revient ici à l’essentiel avec une trompette et une guitare, et revisite ses grandes compositions, tout en explorant des morceaux inédits. Avec en prime de nombreux featuring et d’invités surprise (Sting, Marcus Millere, Richard Bona, Matthieu Chedid, Arturo Sandoval…). Après le clip « Beirut », le trompettiste va dévoiler jeudi 11 février le clip « All Around the Wall », deuxième extrait de son nouvel album. Réalisé par Abel Danan, il nous plonge dans « la culture nippone pour raconter la bonté et la résilience d’un père venu racheter ses erreurs ». De quoi patienter avant ses prochains concerts, et la grande fête qu’il compte organiser à l’Accorhotels Arena à Paris (Bercy) le 20 décembre 2021, en compagnie de nombreux musiciens.
WASSAILER – SONG FOR ELSA
Après l’aventure du groupe de pop électro Evergreen, Wassailer sort un premier album solo « I, The Bastard ». Un opus, dans lequel ce multi-instrumentiste livre son regard sur le monde et fait part de ses galères, de ses déceptions amoureuses, mais aussi de ses moments de joie. Installé dans le sud de l’Angleterre, Wassailer fait partie de cette nouvelle génération d’artistes influencés autant par « la scène Afro Jazz et Néo Soul de Deptford que par la Folk Irlandaise ou le UK Garage ». Après les singles « Son », « 242 » et « Three Dots In A Bubble », il sort aujourd’hui le clip « Song for Elsa », titre extrait de son nouvel opus. Une ballade piano-voix intense chargée en émotion : « Cette chanson est le titre le plus ancien de l’album » dit-il : « Je l’ai écrit il y a 12 ans, et l’enregistrement du vieux piano droit désaccordé est la prise originale. Il m’a fallu plus de dix ans pour produire le bon arrangement, finir les paroles, et décider de sortir cette version finale. » Un titre poétique, beau et triste à la fois.
CHEVALREX – PROVIDENCE
« Providence », le 4ème album de Rémy Poncet alias Chevalrex, vient réchauffer nos solitudes hivernales. Composé sous le soleil des Antilles, l’opus du chanteur originaire de la Drôme, révèle une pop à la fois poétique, mélancolique et mystérieuse. Le tout servi par la voix douce de Chevalrex qui nous emmène dans son univers aux thèmes existentiels, entre chansons refuge et influences musicales très françaises, où planent les ombres d’Yves Simon, Alain Chamfort ou Etienne Daho… Un registre à l’écriture élégante et sensible, que reflète la pépite de l’album « La tombe de Jim » (Morrison).
LÉONARD LASRY – AU HASARD CET ESPOIR
Qui a dit que les garçons romantiques n’existent plus ? Certainement pas l’ovnien Léonard Lasry qui sort aujourd’hui « Au Hasard cet espoir ». Un album où le fondateur du label 29 music, chante le sentiment amoureux dans sa complexité, ses bonheurs et ses moments de doutes. On y a parle d’amour, de corps qui se frôlent, d’âmes enlacées, d’adieu, de regret et d’absence… Des textes justes et sensibles signés de la chanteuse et parolière Elisa Point sur lesquels Lasry vient poser sa voix tendre et ses mélodies composées au piano sous le soleil d’Italie. Un répertoire sentimental et glamour qui a quelque chose d’intemporel et de désuet dans ses sonorités inspirées par la variété des années 1970 qui, on ne sait par quelle magie, nous emporte. A l’image de l’émouvante et entêtante chanson d’ouverture « A faire comme si » qui nous donne envie de ne plus se mentir, pour enfin aimer vraiment. Le remède idéal à la sinistrose ambiante.
Victor Hache