michel piccoli mort
Michel Piccoli. AFP

Disparition. L’acteur Michel Piccoli est mort dès suite d’un accident cérébral à l’âge de 94 ans.  A l’origine d’une carrière d’une exceptionnelle longévité au théâtre et au cinéma, il laisse derrière lui plus de 150 films, dont « Le Mépris », « La Grande Bouffe », « Les choses de la vie  » ou encore « Habemus papam », tournés avec les plus grands réalisateurs.

Michel Piccoli aimait les mots, le théâtre et le cinéma. Au fil de sa longue carrière d’acteur, il aura abordé tous les genres, incarnant des personnages traversés par leurs pulsions et leurs fêlures. Des rôles qui étaient aussi une manière de raconter ce que traduit notre société 

Il était la discrétion, le charme et la séduction mêlés. Immense acteur de cinéma et de théâtre, Michel Piccoli est mort à l’âge de 94 ans a indiqué sa famille, dans un communiqué transmis à l’AFP par Gilles Jacob, ami de l’acteur et ancien président du Festival de Cannes : « Michel Piccoli s’est éteint le 12 mai dans les bras de sa femme Ludivine et de ses jeunes enfants Inord et Missia, des suites d’un accident cérébral », mentionne le communiqué.

Né le 27 décembre 1925, Michel Piccoli aura été à l’origine d’une carrière d’une exceptionnelle longévité, où il s’est frotté à tous les genres de cinéma. Il laisse plus de 150 films, dont « Le Mépris «  (1963)  de Jean-Luc Godard, mais aussi « La Grande Bouffe », « Les choses de la vie » , « Vincent, François, Paul et les autres » ou encore « Habemus Papam ».

Sourcils broussailleux, voix autoritaire ou charmeuse, il s’était imposé au cinéma et au théâtre grâce à un charisme naturel et son goût pour les mots, sans pour autant imaginer un quelconque plan de carrière. Indissociable des films de Luis Buñuel et de Claude Sautet, il tourna sous la direction des plus grands réalisateurs de Renoir à Resnais, Demy, Melville, Varda et Hitchcock

Malgré son apparence un peu classique, il pouvait jouer tous les rôles, un bourgeois frustré, un truand, un peintre, un psychanalyste, un homme d’affaire… Mais ce qu’il aimait par-dessus tout c’était incarner des personnages traversés par leurs pulsions et leurs fêlures. Des rôles qui étaient aussi une manière de raconter ce que traduit notre société.

Après avoir étudié à l’Ecole Alsacienne, il s’inscrira au Cours Simon. Il fera ses débuts au cinéma dans « Le Point du jour » de Louis Daquin avant de rejoindre la Compagnie Renaud-Barrault et le Théâtre de Babylone. Il jouera beaucoup au théâtre où il se fera remarquer dans « Le Vicaire » en 1963 de Rolf Hochhuth. La pièce fit scandale car on y accusait le pape Pie XII pour son attitude passive pendant la guerre de 40-45. Il jouera dans « Le Doulos » de Jean-Pierre Melville, mais surtout il sera le partenaire de Brigitte Bardot dans  » Le Mépris ».

Parallèlement, ses apparitions à télévision seront pour des pièces classiques (« Les Joueurs », « Dom Juan », « Montserrat »…). Les années 1980-1990 le voient dans les films de Claude Sautet, Louis Malle, Claude Chabrol, Bertrand Blier… et dans le cinéma italien pour Ettore Scola, Marco Bellochio, Marco Ferreri, Nanni Moretti… Et il tournera six  films avec Luis Bunuel avec lequel il entretenait une vraie complicité (« Le Journal d’une femme de chambre », « Belle de jour », « Le Charme discret de la bourgeoisie »).

En 1980 il a obtenu le Prix d’interprétation au Festival de Cannes pour « Le Saut dans le vide » de Marco Bellochio. Un peu plus tard il travaillera avec les jeunes réalisateurs français tels Jacques Doillon, Leos Carax. Il fit partie du jury du 60ème Festival de Cannes en 2007, sous la présidence du réalisateur britannique Stephen Frears. En 2014 , on le retrouve dans « Habemus Papam » de Nanni Moretti, où il joue un pape en proie au doute, son dernier grand rôle au cinéma.

Dans la vie, le comédien était un homme engagé à gauche. Il se mobilisa pour le Mouvement de la paix, pour Amnesty international, à SOS Racismes et apporta son soutien à plusieurs reprises à François Mitterrand.

Michel Piccoli a été marié une première fois, en 1954, à l’actrice Eléonore Hirt. Il a eu une liaison avec Romy Schneider, puis épousa la chanteuse Juliette Gréco en 1966 avant de se remarier avec la scénariste Ludivine Clerc.

Texte Jane Hoffmann

 

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