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Michael Douglas dans "Wonder Boys" de Curtis Hanson

«Wonder Boys» de Curtis Hanson ou comment un jeune homme ayant écrit un livre culte avant ses 25 ans, devient riche puis professeur de littérature, et la cinquantaine venue, se désespère de ne plus avoir d’inspiration. Une comédie douce-amère sur l’âge, la peur de l’échec et l’angoisse de la page blanche. Avec Michael Douglas, impeccable en professeur de littérature. 

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Michael Douglas dans « Wonder Boys » de Curtis Hanson

Avec « Wonder Boys », Curtis Hanson a réussi un film profond, un peu sophistiqué, avec une belle intrigue. Il aborde avec justesse le milieu des intellectuels en panne d’inspiration qui connaissent la hantise de la page blanche et se réfugient dans la dépression.


Grady Tripp (Michael Douglas) est professeur de littérature à l’Université de Pittsburg. Il est l’auteur d’un roman devenu culte, qui s’est vendu à des centaines de milliers d’exemplaires. Il n’avait pas 25 ans. Il a acquis la richesse et la notoriété mais depuis sept ans, la cinquantaine proche, se rendant compte que sa veine de l’écriture s’est tarie, il sombre dans une sorte de détresse morale. La page reste désespérément blanche. Et c’est ce moment que choisit sa femme pour le quitter.

Plus grave encore, un de ses élèves, James Leer (Tobey Maguire) surdoué mais nerveusement fragile, pourrait bien le remplacer en littérature, avec un projet de roman prometteur. A l’occasion du Festival du Livre de Pittsburg, son éditeur Terry Crabtree (Robert Downey Jr) vient le relancer. Il lui a versé des avances sur un prochain roman, qui ne vient pas. Il lui laisse donc un week-end pour boucler sa biographie, trop attendue.



Curtis Hanson (« L.A. Confidential »…) signe ici une comédie dramatique douce-amère sur l’âge, redoutable période chez l’homme (plus assez jeune, plus assez performant), où l’on se pose les questions essentielles de la vie : «Ai-je réussi, qu’attend-on encore de moi, suis-je à écarter parce que déjà vieux, etc. » Le réalisateur a réussi un film profond, un peu sophistiqué, avec une belle intrigue. Il aborde avec justesse le milieu des intellectuels en panne d’inspiration qui connaissent la hantise de la page blanche et se réfugient dans la dépression.

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Michael Douglas qu’on ne présente plus, est impeccable en grand esprit torturé et déchiré, entre «être» (en se forçant à écrire) ou «ne pas être» (en n’écrivant plus jamais). Dans les deux cas, la souffrance est aussi forte. C’est là un de ses meilleurs rôles. Les autres comédiens sont parfaits et certaines scènes sont de vrais bijoux d’humour sec.

Jane Hoffmann
  • A voir : «Wonder Boys» de Curtis Hanson, d’après le roman éponyme de Michael Chabon, avec Michael Douglas, Tobey Maguire, Frances McDormand, Katie Holmes, Robert Downey Jr, sur Arte lundi 12 avril -20:55

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