[Télé/Film] Incarné par le toujours excellent Fabrice Luchini, un agent de change, bourgeois coincé, rigoureux et égoïste va découvrir l’univers des femmes de ménage espagnoles vivant dans les chambres de bonne de son immeuble du 16è arrondissement. Nous sommes en 1962, la reprise économique arrive lentement, ceux qui en ont les moyens engagent des domestiques, logées tout en haut des immeubles parisiens «haussmanniens»… NOTRE AVIS (***) : C’est le choc de deux mondes que montre avec talent et subtilité le réalisateur Philippe Le Guay dans «Les Femmes du 6ème étage», au travers de cette délicieuse comédie pleine de charme. Un petit bijou à voir mercredi 5 octobre sur Arte -20:55.
L’agent de change Jean-Louis Joubert (Fabrice Luchini), bourgeois égoïste, raide dans ses manières et ses habitudes, va découvrir l’univers des bonnes d’origine espagnole (qui fuyaient le franquisme), vivant dans des chambres de 8 ou 10 m2, de son immeuble du 16e arrondissement de Paris. Malgré l’exiguïté de leur logement (sans chauffage, où l’eau courante et les toilettes étaient sur le palier) et la rudesse des tâches à effectuer, ces femmes de ménage travaillent vaillamment. Il va tenter de comprendre le monde de ces « Femmes du 6e étage », leur folklore, leur cuisine exotique et la solidarité qui les unit. Nous sommes en 1962.
Fabrice Luchini découvre la vie avec «Les Femmes du 6è étage»
Un film qui décrit avec talent et subtilité la moyenne bourgeoisie cherchant des employées pour faire le ménage dans leur vaste appartement. Comme le dit une amie à la maîtresse de maison, Madame Joubert (Sandrine Kiberlain) : «C’est fini les Bretonnes, aujourd’hui, tout le monde a une Espagnole à son service« .
Philippe Le Guay, le réalisateur, signe une comédie qui dégage beaucoup d’émotion, de rythme, avec une reconstitution du mode de vie dans ces années-là, soignée et véridique. Un beau film sur le courage et la volonté d’une catégorie de salariés souvent ignorés, avec un Fabrice Luchini toujours étonnant.
Le récit est bien mené, évitant l’écueil des bons sentiments sur les salariés travaillant beaucoup (la loi était de 48 heures par semaine) et les dialogues sont drôles, vivants et servent d’anti-déprime. Tout ce dont nous avons besoin. Un petit bijou à voir absolument pour le jeu des comédiennes mais aussi la musique de Jorge Arriagada. La guitare, la paëlla et l’accent délicieux de ces jeunes femmes qui nous donnent le sourire… olé !
Jane Hoffmann
- A voir : «Les Femmes du 6ème étage» (2011) de Philippe Le Guay avec Fabrice Luchini, Natalia Verbeke, Carmen Maura, Sandrine Kiberlain, mercredi 5 octobre sur Arte – 20:55.