« Inexorable » : un thriller psychologique pour Benoît Poelvoorde

Sortie cinéma. Benoît Poelvoorde est tout aussi crédible quand il interprète des personnages tourmentés ou inquiétants que quand il fait le clown et joue dans des comédies. Il en donne une nouvelle preuve dans « Inexorable », un thriller psychologique qui sort sur les écrans ce mercredi 6 avril.

« Inexorable » : un thriller psychologique pour Benoît Poelvoorde

Il y interprète un écrivain, Marcel Bellmer, qui ne s’est jamais vraiment remis du succès de son premier roman, « Inexorable ». Plusieurs années plus tard, en panne d’inspiration après une dépression, il s’installe avec sa femme Jeanne (Mélanie Doutey) et leur fille Lucie, âgée d’une dizaine d’années, dans la riche propriété que possédait son beau-père récemment décédé.

Il est marié depuis 25 ans à Jeanne, qui travaille dans l’édition et l’a aidé à lancer sa carrière d’écrivain. Sous l’apparente harmonie du couple se devinent quelques fissures, semble-t-il sans gravité.

Énigmatique jeune femme

Tout va commencer à se compliquer avec l’arrivée d’une énigmatique jeune femme d’une vingtaine d’années, Gloria (Alba Gaïa Bellugi), qui affirme être orpheline et avoir grandi dans la région. Elle sympathise avec Lucie et son chien Ulysse, parvient à faire renvoyer la gouvernante, prend sa place et s’installe peu à peu dans la famille.

Elle semble attirée par Marcel Bellmer –qui repousse ses avances, malgré l’admiration qu’elle affirme lui porter pour son livre Inexorable, qu’elle a lu de nombreuses fois. L’écrivain ne sait pas trop ce qu’elle cherche, mais il est évident que cette jeune femme, qu’il ne connaît pas, n’est pas très nette et pourrait menacer de faire remonter à la surface quelques pans de son passé…

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Atmosphère de mystère

Mensonges et secrets, passé, usure du couple, panne intellectuelle: ces thèmes ressortent dans une atmosphère de mystère, vite oppressante dès le début, avec quelques scènes sexuelles fortes entre l’écrivain et sa femme et des séquences angoissantes avec Gloria. Celle-ci est interprétée par Alba Gaïa Bellugi, qu’on avait vue dans le rôle de la fille de François Cluzet dans « Intouchables » et dans le rôle de la fille de Mathieu Kassovitz dans la série télé « Le Bureau des Légendes ».

C’est le septième film du réalisateur belge Fabrice Du Welz, 49 ans, depuis 2004. Il y avait déjà une atmosphère oppressante dans le précédent, « Adoration », histoire de deux adolescents mentalement instables qui tombaient amoureux et s’enfuyaient dans la forêt pour échapper au monde des adultes.

« Home invasion »

Pour « Inexorable », dit-il, « j’ai essayé de construire un thriller, un «home invasion», à l’image des thrillers sexuels des années 90: « Basic Instinct », « JF Partagerait appartement », « La Main sur le berceau »…, ces films pleins de tensions sexuelles que j’adorais. Je voulais que l’on soit happé, que le spectateur plonge dans ce vortex, qu’il se noie dans les mensonges de Benoît Poelvoorde ».

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Il réussit à construire dans la première heure un suspense diffus, installant tranquillement l’histoire et ses personnages (y compris la petite Lucie) dans une tension plus ou moins forte, selon les moments. Puis, dans la dernière demi-heure, le thriller psychologique vire presque au film d’horreur, dérangeant, perturbant, mais finalement pas si mystérieux que cela.

LA PHRASE

« On n’écrit pas pour plaire. On écrit d’abord parce que c’est vital » (Benoît Poelvoorde, résumant le métier d’écrivain).

• A voir : « Inexorable » (Belgique, 1h38). Réalisation: Fabrice Du Welz. Avec Benoît Poelvoorde, Mélanie Doutey, Alba Gaïa Bellugi (Sortie 6 avril 2022)

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