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"La Fleur du mal" de Claude Chabrol : Nathalie Baye et Benoît Magimel

Télé. La province et ses notables sont décortiqués par Claude Chabrol dans «La Fleur du mal». Un thriller noir et vénéneux sur fond d’élections municipales, prétexte à un déballage familial et de meurtre caché pendant plus de cinquante ans, qui refait surface. Va-t-il perturber la campagne électorale ? A voir ce soir mercredi 16 juin sur Arte20:55.


« La Fleur du mal » est un bon film très noir. Comme dans une tragédie grecque, tous les personnages sont en place et vont jouer un drame en plusieurs actes, dont Claude Chabrol est le maître


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« La Fleur du mal » de Claude Chabrol : Nathalie Baye et Benoît Magimel

Quelque part en France, dès la fin de la seconde Guerre mondiale, les haines et les règlements de compte, inhérents à la collaboration entre certains Français et occupants nazis, font la politique des années d’après-guerre. Le film de Claude Chabrol suit l’histoire d’une famille de la bourgeoisie dont la grand-mère, Line (Suzanne Flon) fut jadis accusée du meurtre de son père, collaborateur. A l’époque, elle bénéficia d’un non-lieu.

Plus de cinquante cinq ans après, dans une ville de la campagne bordelaise, lors de la campagne électorale pour l’élection d’un nouveau maire, un tract émanant d’un anonyme est adressé aux descendants de cette femme qui vit encore. Et le passé trouble ressurgit…

Anne Charpin-Vasseur (Nathalie Baye) épouse du plus important pharmacien de la ville, voudrait prendre la succession du maire sortant. Mais elle est menacée par une lettre anonyme qui veut faire savoir que son grand-père fut collabo, il aurait participé à la déportation d’enfants juifs. De plus, son mari, Gérard Vasseur (Bernard Le Coq) est un individu abject : hâbleur, coureur de jupons,  cynique; il a jeté son dévolu sur sa future belle-fille Michèle (Mélanie Doutey), que son fils François Vasseur (Benoît Magimel) doit épouser prochainement. Ce dernier ayant terminé ses études à Chicago  (Etats-Unis), revient au pays et ne semble s’intéresser ni aux vieilles histoires de famille, ni à la politique. Seul lui importe l’amour de sa future jeune épouse.


«La Fleur du mal» : un thriller noir et vénéneux de Claude Chabrol


Comme dans une tragédie grecque, tous les personnages sont en place et vont jouer un drame en plusieurs actes, dont Claude Chabrol est le maître. La direction d’acteurs est magistrale, l’atmosphère sombre de cette province où les notables sont parfois répugnants, bien rendue. Il reste le meilleur réalisateur du genre et nous permet d’observer, grâce à sa loupe forcément grossissante, la vie de cette classe sociale que nous aimons détester. Un Chabrol plutôt psychologique et vénéneux, qui a bien vieilli.


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Suzanne Flon est parfaite, comme toujours, et nous la regretterons encore longtemps, Nathalie Baye est une plausible grande bourgeoise qui ne veut rien céder et Bernard Le Coq est inattendu en vrai salaud. Un bon film très noir, loin de l’humour décalé de l’inspecteur Lavardin.

Jane Hoffmann

  • A voir : «La Fleur du mal» (2002) de Claude Chabrol avec Nathalie Baye, Bernard Le Coq, Suzanne Flon, Mélanie Doutey, Benoît Magimel. Mercredi 16 juin sur Arte-20 :55

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