barry lyndon de stanley kubrick
Ryan O' Neal (Barry) et Marisa Berenson ( lady Lyndon), dans "Barry Lyndon" de Stanley Kubrick

[Cinéma/LES GRANDS CLASSIQUES A REVOIR] Avec « Barry Lyndon », Stanley Kubrick raconte l’histoire d’un jeune ambitieux irlandais du 18ème siècle arrivé au sommet, qui ira vers sa chute à grands pas. Un film que le cinéaste a tourné à la lueur des bougies pour les scènes intérieures, en maître absolu du clair-obscur au cinéma, réalisant un long métrage poétique et triste. Une œuvre majeure où chaque plan est conçu comme un tableau de l’époque. Certainement l’un des plus beaux films en costumes, porté musicalement par la magistrale « Sarabande » de Haendel. 


Pourquoi il faut revoir Barry Lyndon de Stanley Kubrick


En 1975, Stanley Kubrick choisit de raconter l’histoire d’un jeune homme irlandais pauvre, d’après un roman de l’époque victorienne « Les Mémoires de Barry Lyndon » de William Thackeray. L’action se passe au 18ème siècle dans la haute société anglaise. L’ascension sociale de Barry, qui épouse une aristocrate veuve et fortunée, est vertigineuse. Ayant tué un adversaire en duel, il est contraint de s’engager dans l’armée anglaise.

On est au début de la guerre de Sept Ans, les Anglais alliés aux Prussiens affrontent la France, la Suède, l’Autriche et la Russie. Après de nombreuses péripéties, il revient en Angleterre où il rencontre la comtesse Lyndon qu’il  épouse. Devenu riche, il atteint alors les sommets de la réussite, avant de tout perdre ou presque…

Stanley Kubrick réalisa les scènes d’intérieur éclairées à la lueur des candélabres, conférant ainsi au film une esthétique « léchée », chaque plan étant conçu comme des tableaux à la manière d’un Thomas Gainsborough, les pièces baignant dans une semi-pénombre.


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Le film impressionne également par ses reconstitutions historiques très soignées. Les costumes devaient être conformes absolument aux modèles authentiques, ainsi que les uniformes, jusqu’au drapeau du régiment des Flandres français, un copie qui nécessita plusieurs mois de confection. Ce qui faisait dire à Kubrick « Le cinéma doit être le plus réaliste possible puisqu’il doit faire croire à l’histoire qu’il raconte ». Une  histoire qui exigea un an de préparation, un tournage qui dura du printemps 1973 aux débuts de 1974 pour un budget de 11 millions de dollars.

Rien ici n’est laissé au hasard. Telle l’importance du narrateur souhaitée par Kubrick afin de limiter certains dialogues et permettre d’annoncer « le côté inévitable de l’intrigue ».

Quant à la BO, elle devra beaucoup à l’utilisation de la musique classique, avec pour thème majeur La magistrale « Sarabande » de Haendel, qui offre souffle et ampleur au film, où ou entend également des airs de Schubert, J-S Bach, Mozart, Vivaldi et même du folklore irlandais, dont l’émouvant morceau « Women of Ireland » interprété par The Chieftains.


Lors de la cérémonie des Oscars à Hollywood, le film reçut 4 récompenses : meilleure direction artistique, meilleure photographie, meilleurs costumes, meilleure adaptation musicale


A sa sortie, Barry Lyndon ne fut pas accueilli avec enthousiasme par la critique et le public anglo-saxon, ce qui affecta beaucoup Kubrick. Par contre, les critiques en France mais aussi en Allemagne, Italie, Espagne ont tout de suite parlé de chef-d’œuvre. Lors de la cérémonie des Oscars à Hollywood, le film reçut 4 récompenses : meilleure direction artistique, meilleure photographie, meilleurs costumes, meilleure adaptation musicale. Une œuvre majeure du cinéma d’une exceptionnelle beauté. A (re)voir dimanche 12 avril sur Arte à 20H55.

  • « Barry Lyndon » de Stanley Kubrick, avec Ryan O’Neal (Barry), Marisa Berenson (lady Lyndon), Hardy Kruger, Patrick Magee, Leon Vitali.

Jane Hoffmann

 

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