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Les livres de la semaine : la reine du polar scandinave, la suédoise Camilla Läckberg publie "Sans passer par la case départ" (photo) MAGNUS RAGNVID

Livres We Culte. Pour cette semaine de lecture, trois suggestions : on commence avec Camilla Läckberg et sa « novella » toute en huis clos, on enchaîne avec la réédition d’un roman de René Maran, premier écrivain noir récompensé par le Goncourt… en 1921, et on termine par les grands espaces pyrénéens avec Bernard Minier, l’un des maîtres du thriller contemporain. A toutes et tous, bonne lecture !


Les livres de la semaine : Camilla Läckberg, René Maran et Bernard Minier


les livres de la semaineCAMILLA LÄCKBERG : « Sans passer par la case départ »

A Skurusundet, lieu chiquissime dans l’archipel de Stockholm, on s’apprête à fêter le Nouvel An. Dans une villa, quatre ados : Max le leader, Anton le boute-en-train, Liv la mystérieuse et Martina la plus populaire du lycée. Dans une autre villa, à portée de vue, les parents- friqués et sans classe. Les quatre ados, beaux et riches comme leurs parents, se connaissent depuis la petite enfance… Ils sont les héros de « Sans passer par la case départ », la nouvelle livraison de Camilla Läckberg, surnommée « la reine du polar scandinave ».

Ce soir avec les quatre ados (comme en face avec les parents), ça boit beaucoup… et en attendant de fêter la venue de la Nouvelle Année, Max et les autres jouent. Au Monopoly. Mais comme ils ne sont plus des gamin.e.s, ils changent les règlent du jeu. Ce sera donc action ou vérité. Alors, vont-ils confier à leurs ami.e.s de toujours leurs doutes sur l’avenir, leurs secrets si lourds à porter ? Jusqu’où iront-ils, puisqu’ils ne veulent pas devenir comme leurs parents- menteurs, violents, alcooliques, infidèles ? Une fois encore avec cette « novella », en experte du « page turner », Camilla Läckberg fait preuve d’une impressionnante maîtrise dans l’art de dessiner le huis clos et mener récit et intrigue.

  • « Sans passer par la case départ » de Camilla Läckberg. Traduit par Susanne Juul. Actes Sud, 112 pages, 11,90 €.

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Les livres de la semaine : « Baoutala » de René Maran

RENE MARAN : « Batouala »

Membre de l’Académie française et président de la République du Sénégal (1960- 1980), Léopold Sédar Senghor ne manquait jamais une occasion de confier : « Ce roman est le précurseur de la négritude ». Aimé Césaire, lui, en avait fait son livre de chevet… Cent ans après sa parution et son prix Goncourt (le premier attribué à un écrivain noir), « Batouala » est donc réédité. L’auteur, René Maran (1887- 1960), était Martiniquais et fonctionnaire au Minsitère des Colonies, et son roman a, à l’époque, fait événement et scandale.

L’histoire se déroule en Oubangui-Chari (aujourd’hui, Centrafrique) et met en scène Batouala, le chef d’un village traditionnel. Il est bousculé dans ses certitudes et ne peut plus rejoindre « le doux feu intérieur du sommeil » : il est confronté à des soucis personnels (infidélités supposées ou redoutées de sa première épouse, prestige au sein de la communauté, rivalité avec un chasseur plus jeune et conquérant,…) et à l’ombre d’un conflit mondial. Et surtout, le chef Batouala perçoit cette rumeur qui assure que l’homme blanc persécute l’homme noir, le traite encore moins bien que son chien. « Batouala », paru en 1921, est un réquisitoire implacable contre le racisme, l’esclavage, le colonialisme- respect éternel à René Maran !

  • « Batouala » de René Maran. Albin Michel, 274 pages, 17,90 €.

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Les livres de la semaine : « Vallées secrètes » de Bernard Minier

BERNARD MINIER : « Vallées secrètes »

Une belle collection, « Versant intime », pour un cadre majestueux : la montagne, et plus largement la nature. Cette fois, l’initiateur de la collection, Fabrice Lardreau, a invité pour un long dialogue le romancier à grand succès, Bernard Minier– auteur de neuf romans dont le récent « La Chasse » (mai 2021). « J’ai grandi à Montréjeau, Haute-Garonne, 2 863 habitants. Une petite ville située dans le pays de Comminges, au pied des Pyrénées. Et j’ai eu ces montagnes devant les yeux durant toute mon enfance », confie Minier dans  » Vallées secrètes ». Et d’ajouter que « cette vue vaste, pas ordinaire, vous confronte très tôt à votre finitude ».

Au fil des pages où il évoque ses lectures, ses voyages et son écriture, Bernard Minier- tenu pour l’un des maîtres du thriller contemporain, chemine en « pyrénéisme », qu’il définit comme une approche globale de la montagne, là où sont indissociables expériences physique et culturelle. Toutefois, dans ces « Vallées secrètes », l’écrivain ne cache pas les parts d’ombre, l’effroi, le mystère et même la sauvagerie- ce qui, confesse-t-il, est un excellent matériau pour tout auteur de thrillers. Sans oublier le relief, plutôt les reliefs qui, eux, plus que décor, sont véritablement des personnages- pas seulement de fiction…

  • « Vallées secrètes » de Bernard Minier. Arthaud, 194 pages, 13 €.

Serge Bressan

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