les llivres de la semaine

Livres We Culte. Pour cette semaine de lecture, trois suggestions : on commence avec le septième roman d’Evelyne Dress, un texte empli d’épicurisme et d’humeur vagabonde ; ensuite, on plonge avec un recueil de poésie, signé Paul Fournel qui se définit « esclave oulipien », et enfin, on s’enthousiasme pour le nouveau roman très réussi du réalisateur oscarisé Régis Wargnier. A toutes et tous, bonne lecture !


Les livres de la semaine : Evelyne Dress, Paul Fournel et Régis Wargnier


les livres de la semaine a jours de la vie d'une femme
Les livres de la semaine : « 5 jour de la vie d’une femme » d’Evelyne Dress

EVELYNE DRESS : « 5 jours de la vie d’une femme »

Pour ouverture, des mots de Stendhal : « Je ne veux désormais collectionner que les moments de bonheur ». Des mots qui vont si bien à « 5 jours de la vie d’une femme », le septième et nouveau roman d’Evelyne Dress. Comédienne et réalisatrice venue dans le monde des livres en 2011 avec « Mes chats » et joliment remarquée pour « Les Chemins de Garwolin » (2016), elle propose cette fois une rencontre avec Eva Feld, 70 ans et divorcée.

La veille, elle s’est saoulée, c’« était le début de l’émancipation ». Ce soir de Noël, ce soir de réveillon, elle est seule, il y a bien une dinde pour le repas de fête mais c’est décidé, coup de tête, elle part à Biarritz.

Arrivée à l’Hôtel du Palais, palace de la Côte basque où l’on honore le bien-être, l’épicurisme, l’évasion et l’humeur vagabonde. On lit : « A 70 ans, la plupart des femmes ont derrière elles une vie bien remplie : un mariage raté, des enfants décevants, une ménopause qui a tout chamboulé, un miroir qui leur rappelle que le temps a passé »… Constat cinglant. Y aura-t-il, dans ces « 5 jours de la vie d’une femme », une parenthèse enchantée ? Avec Henry avec qui elle va partager de tendres confidences complices ? Evelyne Dress sait écrire (bien) la volupté et la sensualité. La fièvre et la mélancolie, aussi.

– « 5 jours de la vie d’une femme » d’Evelyne Dress. Editions Glyphe, 158 pages, 15 €.



les livres de la semaine toi qui connait du monde
Les livres de la semaine : « Toi qui connaît du monde » de Paul Fournel

PAUL FOURNEL : « toi qui connais du monde »

Il se présente « esclave de l’Oulipo », cet « ouvroir de littérature potentielle » créé le 24 novembre 1960 à Paris par Raymond Queneau et François Le Lionnais. Paul Fournel, 74 ans, est aussi écrivain, éditeur, animateur culturel, cycliste… et aussi poète comme il nous le rappelle avec un recueil joliment titré « toi qui connais du monde ».

Lancés par une citation de Rainer Maria Rilke (« Il faut pouvoir se souvenir d’adieux que l’on a vus venir de loin ») et réunis en sept grandes parties (Forez, Liban, Voyager, Normandie, Botiza Roumanie, San Francisco et Burren Connemara), pas moins de cent treize poèmes… On commence avec « Les premiers hommes », on achève le voyage avec « Que Diable »… Au fil du voyage, au hasard des voyages, on rencontre.

C’est une expérience, une immersion avec un écrivain-poète qui déteste le tourisme, qui tient le voyage pour un lieu de travail- que ce soit en Roumanie, à San Francisco ou en Normandie. Avec Paul Fournel qui, vraiment, connait du monde, ça transpire des rythmes urbains, des fuites océaniques et c’est la preuve que l’écriture est une aventure. « Voyager c’est cirer l’extérieur de la boule / il n’y a pas de voyage profond / des caresses / rien que des caresses / dans l’espace violent », lit-on…

– « toi qui connais du monde » de Paul Fournel. Les Venterniers, 144 pages, 20 €.



les livres de la semaine la derniere vie de julia b
Les livres de la semaine » : « La dernière vie de Julia B. »

REGIS WARNIER : « La dernière vie de Julia B. »

Ce fut une actrice à la renommée mondiale. A 65 ans, Julia Beller doit admettre que le monde du ciné, les femmes de plus de 50 ans, il ne leur propose pas beaucoup de rôles- si ce n’est celui de la grand-mère… ce qu’on appelle « l’invisible frontière ». Elle décide de s’installer en Bretagne, dans son résidence baptisée « le Château des pommes ».

On lit : « J’ai été une bonne actrice quand je me savais désirée, j’ai été une grand actrice quand j’étais amoureuse »- des mots qui illuminent « La dernière vie de Julia B. », le deuxième et récent roman de Régis Wargnier, réalisateur de grand renom avec, entre autres, « Est-Ouest » et l’oscarisé « Indochine ».

Un jour, Abdul se glisse dans le château de Julia B. Poursuivi par les gendarmes pour trafic de stupéfiants, il cherche refuge. Une relation de tendresse et de complicité va s’installer entre le jeune homme et l’actrice sexagénaire. Ce pourrait être un film sur le thème « la vie est belle »…

Et puis, Julia B. rencontre un acteur, William- ils deviennent amants, ce qu’Abdul ne voit pas d’un bon œil. Il y a du drame dans l’air, le scénario est écrit… Avec « La dernière vie de Julia B. », Régis Wargnier nous rappelle qu’avec ses seuls mots, un roman peut emmener lectrice et lecteur loin, très loin. Au-delà de toute frontière…

– « La dernière vie de Julia B. » de Régis Warnier. Robert Laffont, 242 pages, 19 €.

Serge Bressan

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