Jean rouaud la constellation rimbaud
Jean Rouaud publie "La constellation Rimbaud"

Livre. En cette année du 130ème anniversaire de la mort d’Arthur Rimbaud, Jean Rouaud signe un essai littéraire aussi brillant que léger. Prix Goncourt 1990, il propose nombre d’escales pour cheminer avec le poète « aux semelles de vent » en compagnie de membres de sa famille, de proches, d’amis…

Sans tapage, Jean Rouaud, Prix Goncourt pour son roman « Les Champs d’honneur », dresse son œuvre. Il nous revient avec un essai littéraire titré « La Constellation Rimbaud »– sa façon à lui d’évoquer le 130ème anniversaire de la mort (le 10 novembre) du poète « aux semelles de vent »     

Jean rouaud la constellation rimbaud
Jean Rouaud publie « La constellation Rimbaud »

Sans tapage, Jean Rouaud dresse son œuvre– il a commencé en 1990 avec « Les Champs d’honneur », un premier roman qui lui valut le Prix Goncourt. Depuis, il se coltine avec différents genres littéraires, de l’autobiographie familiale à l’essai en passant par le livre illustré ou encore des réflexions sur la préhistoire. Ainsi, en cette année nouvelle, il nous revient avec un essai littéraire titré « La Constellation Rimbaud »– sa façon à lui d’évoquer le 130ème anniversaire de la mort (le 10 novembre) du poète « aux semelles de vent ».

Rouaud chemine avec le poète, on va croiser des membres de la famille, des proches, des amis, aussi des artistes d’aujourd’hui : le chanteur jurassien Hubert-Félix Thiéfaine, l’Américaine « marraine du grunge » Patti Smith… Escales nombreuses au fil des pages, début de la pérégrination à Dole, étapes à Charleville, Douai, Paris, Londres, Bruxelles, Stuttgart, Dijon, Chypre, le Yémen à Hodeïda… Bien sûr Aden« un roc affreux, sans un seul brin d’herbe, ni une goutte d’eau bonne : on boit l’eau de mer distillée », comme le tableau de la ville fait par Rimbaud à sa famille. Et aussi Harar (Ethiopie) où il arrive le 13 décembre 1880 après vingt jours de cheval à travers la Somalie… Et puis, le retour en France. Marseille, « le dernier acte de la tragédie, écrit Jean Rouaud. En deux temps, l’un pour l’amputation, l’autre pour l’agonie et la mort ».

arthur rimbaud
Arthur Rimbaud

Revient alors la prophétie du vieux professeur du collège de Charleville que fréquentait le très jeune Arthur Rimbaud : « Rien de banal ne germera dans cette tête ». Rien de banal, en effet, puisqu’à 17 ans, Rimbaud devient une véritable bête de foire dans le petit monde parisiano-littéraire, et qu’à 20 ans, il plaque tout, et d’abord la poésie, pour filer en Afrique vendre du café et des casseroles. Ce qu’aujourd’hui encore, on appelle le « mystère Rimbaud ». Un génie de la poésie, de la littérature répudié par André Breton, incompris par l’écrivain et l’universitaire Etiemble.

Certes, René Char lui voua quelque admiration mais les autres, tous les autres ne se sont pas posé ce qui était, ce qui est peut-être la vraie question : ne serait-ce pas plutôt la poésie qui aurait lâché le jeune Rimbaud, l’auteur de « Les Illuminations » et d’« Une Saison en enfer » ? Dans ce recueil, le poète né à Charleville en 1854 annonçait : « Il faut être absolument moderne », et lançait à Théodore de Banville surnommé « le poète du bonheur » : « Ne va-t-il pas être bientôt temps de supprimer l’alexandrin ? »

livre la constellation rimbaud jean rouaudSerge Bressan

EXTRAIT

« La question est éternelle : comment s’extirper de la pesanteur d’ennui qui constitue la masse sombre du monde- et en ce domaine à l’en croire, Rimbaud est champion du monde : « Je m’ennuie beaucoup, toujours, je n’ai même jamais connu personne qui s’ennuyât autant que moi »-, comment s’extraire de cet abîme de l’être et se hisser à la hauteur d’aspirations qu’on peine à définir, mais qui ne parviennent pas à se contenter de ce qui est, banalement est ».

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