charles baudelaire
Charles Baudelaire

Livre. Le 9 avril prochain, ce sera le bicentenaire de la naissance de l’auteur des « Fleurs du mal ». L’occasion de plonger dans le nouveau récit biographique de Brigitte Kernel « Baudelaire et Jeanne, l’amour fou », consacré au poète et sa muse, la comédienne Jeanne Duval.

Brigitte Kernel s’est appuyée grandement sur la correspondance de Charles Baudelaire. Et, ainsi, signe un beau récit délicatement intime, follement amoureux…

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Charles Baudelaire

Par les mots, elle a fréquenté Andy Warhol, Agatha Christie, Françoise Sagan ou encore Ernest Hemingway et son fils / fille. Cette année, en veille d’un bicentenaire de naissance, Brigitte Kernel a approché un poète- l’un des plus fameux de la poésie française, et cette « fréquentation », elle en a rapporté un livre que l’on qualifie, chez les éditeurs, de roman (ou récit) biographique ou de biographie romancée- au choix : c’est « Baudelaire et Jeanne, l’amour fou ». Oui, une histoire d’amour fou entre Charles Baudelaire (1821- 1846), un poète un peu maudit, pas encore vieilli, en pleine écriture du recueil « Les Fleurs du mal » mais grand habitué des paradis bleus et perdus, et une jeune comédienne, Jeanne Duval (1820- 1862), métisse à l’ascendance haïtienne qui débute au Théâtre de la Porte Saint-Antoine à Paris.

Le poète qui a tout juste 21 ans quand il la rencontre, fera d’elle sa muse. On la surnomma « la Vénus noire »– ce fut une relation passionnelle qui inspirera à Baudelaire des poèmes aussi sublimes que définitifs, tels « Le Serpent qui danse », « Le Balcon » ou encore  » La Chevelure ». Evidemment, la relation du poète torturé, dépressif, dandy et aussi alcoolique, et de celle qui brilla par sa gouaille et son goût pour les faubourgs et les guinguettes, et que le microcosme parisien surnomme « la mulâtresse » fait scandale. Qu’importe ! les deux vivent l’amour-passion, fait de moments de grâce et aussi de disputes, de tromperies, de coups échangés.

Dans une lettre, le poète évoque « cette terrible nuit où je lui ai ouvert la tête avec une console » En 1885, dans « Lettres chimériques », le poète, dramaturge et critique dramatique Théodore de Banville (1823- 1891), surnommé le « poète du bonheur », confiera : « Sa vie entière comme son œuvre fut remplie par un seul amour (…) du premier jour au dernier, il aima une seule femme, cette femme admirablement belle, gracieuse et spirituelle qu’il a toujours chantée ».

Pour raconter cet amour aussi passionné que tumultueux, pour écrire ce texte dans lequel « certains aspects ont été romancés ; cependant il ne s’agit pas d’un roman mais d’un récit, une tentative de reconstitution de ce qu’a pu être la relation de la comédienne et du poète », Brigitte Kernel s’est appuyée grandement sur la correspondance de Charles Baudelaire. Et, ainsi, signe un beau récit délicatement intime, follement amoureux…

Serge Bressan

livre baudelaire et jeanne l'amour fouEXTRAIT

« Elle lisse les pans de sa robe d’un geste simple, demande : « comment vont mes cheveux et mon maquillage ? » et, brulante de désir, elle surprend son amant, elle le colle contre la grande porte rouge. Laissons se déployer une possible scène, lovons-nous dans l’instant…

        Leurs bouches se mangent et leurs yeux se dévorent, leurs sexes sont chienne et chien affamés, agrippés et aussitôt soudés. Jeanne et Charles dans cette entente physique ne sont plus que cris, gémissements, rires étouffés. Jamais peut-être Baudelaire, si pudique, n’a expérimenté aussi loin le continent amoureux qu’avec cette femme ».

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