takeshi tikano
Takeshi Tikano. Crédit Mediatres estudio

Télé. Arte consacre sa seconde partie de soirée au cinéaste japonais Takeshi Kitano. Au programme un documentaire « Citizen Kitano » et l’un de ses films à caractère familial « L’été de Kikujiro ». L’occasion de (re)découvrir la personnalité plurielle de l’acteur et son double comique Beat Takeshi, le peintre, le réalisateur prolixe et récompensé, l’humoriste et l’homme aux multiples avatars. Un artiste caméléon méconnu du public français. A voir sur Arte, mercredi 31 mars – 22:45

Takeshi Kitano, un homme aux multiples avatars et un artiste capable de tout jouer, à (re)découvrir pour comprendre le cinéma japonais, que l’on avait un peu oublié depuis Akira Kurosawa

takeshi tikano
Takeshi Tikano. Crédit Mediatres estudio

Takeshi Kitano est né à Adachi (Tokyo) au Japon. Dernier d’une famille pauvre de quatre enfants, il est d’abord liftier dans un cabaret. Puis, avec un compère, Beat Kiyoshi, il se fait acteur et apparaît à la télévision japonaise en 1980 dans des spectacles provocateurs. Il a trouvé sa voie et tourne le délirant « Getting any ? » en 1994, qui n’est sorti en France qu’en 2001.

Entre temps, il a joué dans « Furyo » de Nagisa Oshima avec David Bowie en 1983, film au succès planétaire, connu autant pour son histoire de confrontations entre deux officiers, un Japonais et un Anglais, en 1939-1945, que pour sa superbe musique. Commence alors sa carrière de cinéaste. Il réalise un film policier « Violent cop » en 1989 puis il se dédouble totalement et devient acteur comique sous le nom de Beat Takeshi. Il sera ainsi Beat T. pour Jean-Pierre Limosin dans «Tokyo Eyes», pour Nagisa Oshima dans «Tabou» et pour Yoichi Sai dans «Blood and Bones», sur la vie d’un tueur solitaire.

Son air énigmatique, son visage mal cicatrisé à la suite d’un accident de moto en 1994, le rendent inquiétant et dangereux. Parmi ses meilleures réalisations, on peut citer «Sonatine», «Aniki mon frère» et son cinéma s’impose définitivement en recevant le Lion d’Or à Venise, en 1997, pour le film «Hana Bi». Son extrême violence à l’écran peut cohabiter avec une grande délicatesse. En témoignent «L’Eté de Kikujiro» film familial diffusé ce soir sur Arte (*) ou «Dolls» d’après le théâtre de marionnettes «Bunratu». Capable de tout jouer, il interprètera également un samouraï prétendument aveugle dans «Zatoïchi», film d’époque dont l’action se passe au XIXème siècle. Kitano adore dérouter son public.

Il réalisera aussi «Glory to the filmaker» dans lequel un metteur en scène cherche à faire le dernier film de sa vie. Puis il semble terminer sa déjà longue carrière en réalisant «Achille et la tortue», sur la vie d’un peintre incapable d’exercer son art, sorte d’autobiographie quand on sait qu’il peint lorsque ses deux casquettes d’acteur et de réalisateur, lui en laissent le temps. En 2010, ses vieux démons cognent de nouveau à sa porte. Il tourne encore un film de yakuzas, «Outrage» dans lequel il est Otomo, un gangster violent chargé d’exécuter un rival auquel il a jadis promis une fraternelle reconnaissance. Où comment tuer le frère…

Un homme aux multiples avatars et un artiste complet, à (re)découvrir pour comprendre le cinéma japonais, que l’on avait un peu oublié depuis Akira Kurosawa

Jane Hoffmann

  • A voir : « Citizen Kitano » de Yves Montmayeur sur Arte mercredi 31 mars à 22:45 suivi à 23:40 de «L’Eté de Kikujiro».
  • (*) Pépite originale dans l’œuvre de Kitano, on peut regretter que «L’Eté de Kikujiro» ne soit pas diffusé en première partie de soirée. Un film qu’ARTE diffusera durant un mois(jusqu’au 29 avril 2021) sur son site arte.tv, lors d’ un cycle consacré au Japon.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Laissez un commentaires
Merci d'entrer votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.