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Adé: la chanteuse se produira au Printemps de Bourges le 21 avril au "W" © Fanny LATOUR-LAMBERT

Musique/Festival. Un an après la fin de l’aventure du groupe Therapie Taxi, la chanteuse Adé connaît un gros succès en tournée. Portée par son premier album solo pop-folk « Et Alors? » et le tube « Tout savoir », elle sera au Printemps de Bourges vendredi 21 avril où elle se produira en ouverture de la soirée du « W », la plus grande salle du festival. Un concert important pour la chanteuse que We Culte a rencontrée à Ballan-Miré en Indre-et-Loire, où elle vient de donner un concert à guichets fermés. Entretien.

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Adé : « Le Printemps de Bourge est un rendez-vous clé du monde de la musique » © Fanny LATOUR-LAMBERT

Comment avez-vous appréhendé cette première tournée, parce que là, c’est vous seule qui partez à la rencontre de votre public ?

Adé : C’était un peu le challenge. C’est, et la découverte du public et la découverte de moi-même sur scène, en fait. Même si je ne suis pas seule et que j’ai un groupe, c’est moi qui doit porter le concert, les interventions et vraiment créer la connexion avec le public. C’est un exercice nouveau parce que j’avais l’habitude de partager ce travail à deux. C’est vrai que c’est difficile de passer d’un groupe (Therapie Taxi) à une démarche solo. Il y avait beaucoup d’appréhension, j’étais un peu stressée et en fait, ça s’est dissipé immédiatement (rires). J’ai vu que les gens étaient hyper sympas, un public très varié. J’essaie de mettre le groupe en avant parce que on vit cela ensemble, j’ai besoin d’eux. A chaque fois, on s’éclate, c’est la fête, on s’amuse et on est en osmose sur scène.

Et on s’aperçoit que le public connaît par cœur vos chansons !
Adé : C’est vrai que j’ai toujours vu un public très chantant et quand les gens ne chantent pas, je me dis que c’est raté. Je les sollicite beaucoup durant le concert. Je leur demande de chanter, de danser, de sauter, il y a même une chorégraphie à un moment. J’essaie de partager le plus possible. J’aime l’idée qu’on fait un spectacle, mais c’est surtout un moment qu’on vient partager ensemble et je demande aux gens de se lâcher et de le faire avec nous.

Vous êtes de la génération Internet et des réseaux sociaux. Et en même temps, vous craquez pour Neil Young ou Bob Dylan…

Adé : Complètement, parce que ce sont des musiques intemporelles. Ce sont des choses qui seront toujours des influences pour les gens. Ce sont des socles, on y revient toujours. Quand on grandi, on écoute la radio et pas forcément des morceaux que l’on écoute par choix. On a 13-15 ans et tout d’un coup, on se dit « ça j’aime» et dans le premiers trucs, il y a eu cette musique folk. C’est les premières musiques que j’ai vraiment choisi d’aimer. Même s’il y a une multitude d’autres choses, je reviens toujours à ça.

Vous dites d’ailleurs que vous avez eu une grosse émotion, quand vous étiez toute jeune, en écoutant Shania Twain

Adé : Oui. J’avais le disque « Come on over », qu’on écoutait avec ma sœur.  Je ne sais même pas comment on a eu ce disque, qui l’a acheté et d’où il vient. On écoutait cela sans jamais réfléchir que c’était une chanteuse pop et aussi de country. Cela m’a complètement bercé et j’ai réalisé, il n’y a pas si longtemps, que c’était quelque chose qui avait forcément nourrit un goût pour cela.



Quand avez-vous décidé d’acheter un harmonica ?

Adé : J’avais une petite quinzaine d’années. Je suis allée rue de Rome à Paris, là où il y a tous les magasins de musique et je me suis acheté  mon harmonica et mon porte harmonica façon dentier (rires) et j’ai trouvé ça super. Mais, on ne peut pas chanter en même temps. Pour moi, la guitare sera toujours plus une liberté de ce point de vue, est pour cela que j’en ai une toute petite que je peux emmener partout. J’ai besoin de chanter, c’est comme cela que je m’exprime surtout et l’harmonica, qui a une sonorité que j’adore, vient en plus. Automatiquement, ça fait voyager.

Quand on vient vous voir, c’est pour oublier tout ?

Adé : J’espère ! C’est ce que je dis aux gens. Je les pousse beaucoup à cela et même à s’oublier en leur disant « lâchez-vous ». On est là pour s’amuser.

Vos concerts sont souvent complets. Vous attendiez-vous à autant de monde ?
Adé : C’est incroyable. On a une chance folle. On est en train d’achever notre tournée des clubs avant les festival et quasiment tout a été complet, tous les soirs. C’était assez fou, j’avoue. On a fait des grandes villes mais aussi des plus petites et de voir que le public est toujours là, chaque fois, c’est hyper émouvant. Et surtout, les gens sont toujours à fond. Cela nous porte parce que c’est un rythme de vie qui n’est pas facile. C’est très fatigant, on n’est jamais chez nous et de voir que les gens sont là, c’est une chance incroyable. Cela nous porte vraiment.

Vous serez ce soir au Printemps de Bourges. Ce n’est pas n’importe quel festival, en avez-vous conscience ?

Adé : Bien sûr. Pour le coup, c’est l’expérience de Therapie Taxi qui m’a appris cela. Je suis arrivée dans tout cela sans connaître spécialement tous les codes du milieu de la musique. La première fois qu’on a joué à Bourges, j’ai vu aussi par rapport à notre entourage professionnel qu’il y avait une pression, un stress. Je me demandais ce qui se passait ici et pourquoi tout le monde était là. On a joué deux ou trois fois là-bas. J’ai vu que c’était évidemment un festival pour le public, mais c’est aussi un rendez-vous clé du monde de la musique. Tous les acteurs sont là et s’il faut faire ses preuves, c’est ce soir-là ! (rires). C’est un peu la pression, mais ce qui compte c’est de faire son truc, en sachant qu’il y aura toujours des gens qui n’aimeront pas et d’autres qui aimeront. C’est un concert comme un autre, il faut juste passer un bon moment avec le public. On va ouvrir la soirée au « W », une grande salle, avec un public très large dans les conditions d’un festival. Il faut l’embrasser et si les gens ne connaissent pas forcément toutes les chansons de l’album, ce n’est pas grave, on va leur faire découvrir. Ce qui est bien en festival, c’est que les concerts ne se ressemblent pas. On joue entre 50 minutes et 1 heures. C’est expéditif, mais du coup, il faut y aller vraiment à fond. Il faut tout donner. J’aime bien les challenges. On y va un peu comme à la guerre, en étant conquérants. On va chercher les gens et on essaie de les garder.

Vous prenez ce métier avec beaucoup de décontraction. Est-ce comme cela qu’on dure ?

Adé : Je n’en sais rien. Je ne suis pas si décontractée. Il y a beaucoup de pression. La tournée, c’est la dernière roue de tout ce travail qui a été fait en amont. La pression, elle se trouve plus dans l’artistique, dans ce que j’ai envie de proposer, de toujours me renouveler. Là, je commence à penser au deuxième album.  Une fois qu’on est sur la route, ça veut dire que le chemin a déjà été fait artistiquement. On sait où on va, on sait ce qu’on propose. Là, la pression, elle est dans le fait de lâcher le plus possible et à offrir un spectacle cool aux gens.

La chanson ADN d’Adé, ce serait « Les Silences » ?
Adé : Je ne sais pas, peut-être. C’est la première chanson, quand j’ai fait la maquette chez moi, où je me suis dis que je commençais à trouver ma petite recette, ma soupe pop avec en même temps de l’harmonica et quelque chose de dansant, mais pas trop. Je me suis dit « tiens, ça peut être moi pour cet album-là en tout cas » (rires). J’adore la jouer en live cette chanson à laquelle on a rajouté une fin très rock. Parfois les gens sont un peu surpris. J’aime bien que les concerts aient différentes énergie et que ça switch à un certain moment.

Vous dites « j’adorerai faire des fringues country, ouvrir un bar western ». Je suis sûr qu’un jour vous allez écrire un livre !

Adé : J’aimerais bien, mais cela me paraît impossible (rires). Cela fait partie de la liste des rêves, mais ça me semble tellement  compliqué. Déjà une chanson de trois minutes, parfois c’est tellement dur, alors un livre de 400 pages. Un jour peut-être, ou un film, une histoire…

Entretien réalisé par Christian Panvert

 

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