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Cyril Mokaiesh rend hommage à Georges Moustaki

Musique. Cyril Mokaiesh aime la chanson à texte, celle de Barbara, Serge Reggiani, Léo Ferré, Bernard Lavilliers ou encore Allain Leprest. Amoureux des mots, il porte en son cœur en ce moment Georges Moustaki disparu il y a 10 ans, auquel il rend hommage dans son prochain album « Moustaki, le temps de vivre » attendu pour le 12 mai. Un répertoire intemporel à la poésie lucide, que le chanteur remet magnifiquement en lumière dans son nouveau spectacle qu’il vient de créer à La Lucarne près de Vannes dans le cadre du festival Les Emancipéés.


Cyril Mokaiesh : dans son nouveau spectacle en hommagef à Georges Moustaki, il se glisse avec bonheur dans la peau du chanteur aux origines grecques né à en Egypte


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Cyril Mokaeish (c) Olivier Gluzman)

Artiste aussi discret que sensible, Cyril Mokaiesh trace son sillon depuis 2010 porté par un souffle et un romantisme qu’on lui a connu à travers le titre «Communiste ». Le chanteur qui fonctionne à l’instinct et aux élans du cœur ne pouvait que célébrer Georges Moustaki, homme de conviction, d’amour et d’universalisme, qui dans sa chanson « Déclaration » avait eu ces paroles magnifiques « Je déclare l’état de bonheur permanent ».

Des mots forts et intemporels qui nous parlent plus encore en notre époque troublée et résonnent en voix off dès l’ouverture de son nouveau spectacle théâtralisé, qu’il vient de créer à la Lucarne à Arradon, près de Vannes dans le cadre du festival « Les Emancipéés ».

Né d’un père libanais et d’une mère française, Mokaiesh à qui l’on doit le titre « Beyrouth » rend ainsi un formidable hommage au chanteur disparu il y a dix ans, le 23 mai 2013 à Nice sur les bords de cette Méditerranée qu’il aimait tant.

Il se glisse avec bonheur dans la peau de l’artiste aux origines grecques né à en Egypte, reprenant « Alexandrie », sa cité natale ouverte sur le monde, dont il chante les parfums, le soleil, le multiculturalisme et la douceur de vivre. Nostalgie d’une enfance heureuse pour celui qu’on appelait alors Youssef ou Jo, qui rêvait déjà de chanter et de s’installer à Paris.

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Cyril Mokaiesh chante Georges Moustaki, ici à Bobino en 1982 (JACQUES DEMARTHON / AFP)

C’est là qu’il fit la connaissance de Piaf pour qui il écrira « Milord », que Mokaiesh chante sur des arrangements jazzy. En fonds de scène, soudain surgit le regard malicieux de Serge Reggiani qui a si souvent chanté Moustaki, citant en 1968 « Enivrez-vous » le poème de Charles Baudelaire : « Pour ne pas sentir l’horrible fardeau du temps qui brise vos épaules et vous penche vers la terre, il faut vous enivrer sans crainte. Mais de quoi ? De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise».

Car il s’agit bien de cela ici, s’en remettre au goût des mots et au plaisir de vivre l’amour, si tant est qu’il soit possible. Voici l’émouvante « La femme qui est dans mon lit », duo imaginaire avec Barbara dont on entend la voix aérienne, avec la chanson « La dame brune », que Moustaki lui a écrite.



Entouré de trois musiciens, Mokaiesh s’est transformé physiquement pour mieux incarner l’auteur du « Métèque », qu’il interprète à la guitare acoustique. Comme lui, il est vêtu de blanc, porte le cheveu long coiffé en arrière et la barbe fournie.

Il n’oublie pas au passage de souligner la combativité citoyenne de Moustaki, interprétant « Et pourtant dans le monde » tandisq que défilent des images de luttes et de manifestations ou « Sans la nommer », chanson qui parle du désir de liberté et de révolution permanente. Il nous emmène aussi au Brésil, pays qu’il adorait, reprenant « Eaux de mars », adaptée d’une chanson de Carlos Jobim, puis interprète « Portugal », sur la Révolution des Oeillets.

On redécouvre ainsi la clairvoyance d’esprit de Moustaki, sa poésie lucide qui nous éclairent encore aujourd’hui. Quel bonheur de réentendre en live ses chansons pleines de tendresse « Ma solitude », « Il y avait un jardin », « Ma liberté », «il est trop tard » ou encore la joyeuse et carpe diem «Nous avons toute la vie ».

Un émouvant et beau spectacle signé d’un artiste qui remet merveilleusement en lumière le répertoire de Georges Moustaki, ses cris d’amour, son optimisme et son désespoir mêlés, ses colères contenues et ses rêves d’un monde plus humain.

Victor Hache  

  • Tournée : Cyril Mokaiesh, concert hommage à Georges Moustaki, 3 mai à l’Olympia (Paris 75009), Festival Le Haillan Chante (33) 10 juin, Théâtre de l’Atelier (Paris 75018), 28 juin…
  • Album : « Moustaki, le temps de vivre »/ Un Plan Simple

 

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