Toutes les musiques de We Culte. Dans Gaïa, son nouvel album foisonnant de créations contemporaines, Gautier Capuçon prête son violoncelle aux pulsations intimes de la planète. Une Terre tour à tour fragile, majestueuse, inquiète et lumineuse, dont le musicien révèle la puissance tellurique comme la vulnérabilité. À l’approche de son concert du 4 décembre à la Fondation Louis Vuitton, à Paris, il convie le public à un voyage sonore inédit, où l’énergie du vivant se mêle à un appel urgent : écouter, ressentir, et protéger ce monde qui nous porte.
Gautier Capuçon : Gaïa, un album qui, dès les premières mesures, donne l’impression d’ouvrir une fenêtre sur un monde originel, vibrant de forces invisibles
A l’écouter parler de Gaïa, on comprend que Gautier Capuçon n’a pas seulement enregistré un nouvel album : il a prêté son archet à une entité plus vaste que lui. La Terre, dit-il, « respire » dans chacune des pièces. Et lui, violoncelliste au son tantôt soyeux, tantôt tellurique, se fait passeur d’un souffle qui dépasse les frontières du répertoire classique.
Gaïa est ainsi moins une collection d’œuvres qu’un paysage intérieur ; un album qui, dès les premières mesures, donne l’impression d’ouvrir une fenêtre sur un monde originel, vibrant de forces invisibles.
Un orchestre de compositeurs au chevet du monde
Pour ce projet hors norme, Gautier Capuçon a rassemblé autour de lui une constellation de compositeurs contemporains aux langages très différents. Des figures mondialement connues — Max Richter, Ludovico Einaudi, Joe Hisaishi — côtoient des créateurs à l’imaginaire singulier, tels Missy Mazzoli, Xavier Foley, Ayanna Witter-Johnson ou Gabriela Montero.
Les dix-sept pièces qui composent Gaïa n’ont pas vocation à décrire la nature, mais à l’incarner. Certaines murmurent comme une source fragile, d’autres se dressent avec la puissance d’une crête alpine. Les textures électroniques d’Abel Selaocoe et de Michael Canitrot introduisent des éclats de modernité, quand les influences cinématographiques de JB Dunckel ou Hisaishi tissent des climats rêveurs, suspendus.
Tout cela compose un album polyphonique où le violoncelle, omniprésent, devient comme un sismographe sensible à chaque vibration du monde.
Dans Gaïa, son nouvel album foisonnant de créations contemporaines, Gautier Capuçon prête son violoncelle aux pulsations intimes de la planète.

La Savoie au cœur, le Mont-Blanc en horizon
Si Gaïa résonne avec tant de sincérité, c’est sans doute parce qu’il puise dans les racines profondes du musicien. Capuçon a grandi en Savoie, entre lacs et montagnes, au milieu de paysages dont il connaît à la fois la beauté et la fragilité. Le Mont-Blanc, qu’il rêvait enfant de gravir, se retrouve symboliquement au seuil de l’album : sommet tutélaire, point d’équilibre entre puissance et vulnérabilité, il colore l’ensemble du projet d’une lumière plus intime.
Un violoncelliste du présent, tourné vers demain
Avec cet album, Gautier Capuçon poursuit une démarche qu’il cultive depuis des années : celle d’un musicien soucieux de transmettre autant que de créer. Son parcours, marqué par une carrière internationale fulgurante et par une fidélité inébranlable à son instrument de 1701, ne l’a jamais éloigné de la mission qu’il s’est fixée : partager la musique classique avec tous, partout, et lui ouvrir des respirations nouvelles.
En concert le 4 décembre à la Fondation Louis Vuitton
La sortie de Gaïa trouvera un écho particulier lors du concert qu’il donnera le 4 décembre à la Fondation Louis Vuitton, à Paris. On imagine ce rendez-vous comme un prolongement vivant de l’album : un moment où le violoncelle, entouré de complices de longue date et d’anciens élèves devenus artistes, fera vibrer les murs de la Fondation d’une énergie à la fois intime et collective.
Victor Hache





