Julie Depardieu : Quand la musique et les mots célèbrent l’amour

julie depardieu
Julie Depardieu (au centre), avec la pianiste Héléne Couvert (à gauche) et la flûtiste Juliette Hurel, présentera le spectacle "Vive l'amour!" le 1er mars au Domaine Le Mezo (Morbihan). Photo

Musique/Interview. Samedi 1er mars 2025, le Domaine le Mezo (Morbihan) accueillera « Vive l’amour ! », un concert-lecture exceptionnel porté par l’actrice Julie Depardieu, la flûtiste Juliette Hurel et la pianiste Hélène Couvert. Ce spectacle explore le sentiment amoureux à travers des lettres enflammées et des chefs-d’œuvre musicaux de Mozart, Schumann, Chopin, Mahler et Debussy. Une expérience artistique unique où les mots et la musique dialoguent pour offrir au public un moment suspendu, empreint de poésie et d’émotion. Rencontre avec Julie Depardieu, qui nous raconte sa passion pour l’amour et la musique classique.

Julie Depardieu, vous serez la récitante du concert-lecture « Vive l’amour ! » au Domaine le Mezo. Comment est née cette aventure artistique ?

Julie Depardieu : Avec Juliette Hurel et Hélène Couvert, nous nous connaissons depuis cinq ans. Nous avons d’abord collaboré sur un spectacle autour de Misia Sert, une femme fascinante du Paris de 1900, injustement oubliée. Son salon rassemblait des artistes majeurs comme Ravel, Debussy, Stravinsky. Nous avons tellement aimé travailler ensemble que nous ne pouvions pas nous quitter comme ça ! C’est ainsi qu’est née l’idée de ce nouveau spectacle, qui explore l’amour à travers les lettres et la musique.

Ces lettres d’amour sont au cœur du spectacle. Comment les avez-vous choisies ?

Julie Depardieu : J’avais déjà beaucoup de matière grâce à mes chroniques sur France Musique. Mais nous choisissons toujours à trois. Nous avons retenu des lettres de Mozart à Constance, qui montrent un amour sincère et tendre. Il est trop mignon. Il lui écrit deux voire trois fois par jour tellement il s’enquière de sa santé, tout en ne pensant pas du tout à la sienne. Il a 35 ans, l’année de sa mort, il fait des blagues à Constance. Il essaie de l’amuser. Il est très généreux. Je pense qu’elle l’aimait. Ce n’était pas par intérêt, comme on a dit d’elle. Il y a aussi Beethoven et sa mystérieuse « immortelle bien-aimée », les lettres passionnées entre Clara et Robert Schumann, Mahler et Alma, et Debussy avec ses maîtresses. Debussy, c’est fascinant, on a l’impression qu’il écrivait hier !

Qu’est-ce qui vous touche particulièrement dans ces correspondances ?

Julie Depardieu : Leur façon d’exprimer l’amour, le manque, la passion. Aujourd’hui, on écrit de moins en moins, on se contente de pouces en l’air et de cœurs sur nos téléphones. À l’époque, les Schumann, par exemple, ne se sont pas vus pendant cinq ans et ils brûlaient d’amour dans leurs lettres. Ce sont des sentiments intemporels, un peu surannés peut-être, mais tellement vrais ! Debussy, lui, est un grand amoureux, passionné. Ce spectacle est un clin d’œil aux plus beaux moments de l’humanité, quand on ose dire pourquoi on aime.



Y a-t-il une correspondance qui vous a particulièrement marquée ?

Julie Depardieu : J’ai un faible pour Debussy, car il écrivait magnifiquement bien. Mais la relation entre Clara et Robert Schumann est bouleversante, c’est à la vie à la mort. Leur amour était intense. Et puis, il y a cette énigme autour de Clara et Brahms… Je me dis que quand même, elle a le plus beau compositeur du monde à la maison… Mais ce qui me touche, c’est cette capacité qu’ont ces compositeurs à exprimer un amour pur, par écrit et en musique. Cela fait rêver.

Justement, comment la musique dialogue-t-elle avec ces textes ?

Julie Depardieu : Parfois, je lis entre les phrases musicales, parfois directement dessus. C’est un instant suspendu, une vision idéalisée de l’être humain, mais tellement apaisante ! Ce spectacle est aussi une porte d’entrée accessible vers la musique classique. Et moi, je suis une oreille active ! (rires)

Vous avez une carrière riche au cinéma et au théâtre. Qu’est-ce qui vous attire dans ce format de concert-lecture ?

Julie Depardieu : Je suis totalement obsédée par ce format ! Plus j’en fais, plus j’ai envie d’en faire. Je trouve qu’il n’y a pas mieux. C’est un moment paisible, d’une beauté précieuse. Une heure de pure beauté, moi, je prends !

Un dernier mot pour inviter le public à découvrir « Vive l’amour ! » ?

Julie Depardieu : C’est un instant extraordinaire, suspendu, où l’on célèbre une vision lumineuse de l’être humain et de l’amour. Et puis, il y a la musique d’Hélène et la flûte de Juliette… une vraie caresse pour l’âme.

Entretien réalisé par Victor Hache

  • « Vive l’amour! », samedi 1er mars 2025, 19h. Domaine Le Mezo, Château du Mézo, 127 Le Mezo, 56880 Ploeren

Image de Victor Hache

Victor Hache