Kicca et Oscar Marchioni: un brillant dialogue piano-voix
Par
Annie Grandjanin
Kicca et Oscar Marchioni. (c) Sébastien Hamilton
Musique/Kicca et Oscar Marchioni. Après plus de 20 ans de collaboration, Kicca et Oscar Marchioni s’offrent leur premier duo piano-voix avec le bel album « Alegre Me Siento ». Onze titres originaux mêlant jazz, soul et chansons italiennes.
Kicca et Oscar Marchioni : un duo piano-voix, entre jazz, soul et chansons italiennes
Sur la pochette de « Alegre Me Siento », ils sont dos à dos mais cela fait déjà plus de deux décennies qu’ils cheminent côte à côte. Après avoir collaboré sur six albums, c’est pourtant la première fois que Kicca et Oscar Marchioni s’affichent en duo avec cet opus qu’ils ont écrit, arrangé et produit.
Un dialogue piano-voix, entre jazz, soul et chansons italiennes où le timbre puissant de Kicca, capable de passer de notes cristallines à des accents plus rauques, captive dès la première écoute, tandis qu’Oscar lui donne la réplique au clavier avec une énergique virtuosité.
En concert au Sunset à Paris, il y a quelques jours, ils ont embarqué le public avec des titres comme « Stop and Go », »Whoo You », « Sei », « The Way To Be Fine » ou encore « Ultimo Caffè« .
L’accord entre eux est tel qu’on a parfois le sentiment qu’ils s’expriment d’une seule voix.
–Pourquoi avez-vous attendu si longtemps pour « officialiser » votre duo ?
Nous avons fait d’autres albums ensemble mais Oscar ne souhaitait pas se mettre en avant. Il disait que c’était mon rôle car j’étais la chanteuse. Ce qui est magique c’est que notre complicité n’est pas seulement artistique mais sentimentale. Nous sommes tombés amoureux grâce à la musique !
–Quand on est d’origine italienne, la musique est quasiment inscrite dans les gênes, non ?
J’ai grandi dans un milieu très artistique. Chez moi, on écoutait aussi bien les airs de Puccini que les chansons traditionnelles italiennes, la chanson française, la musique des Caraïbes, le jazz, le funk, la soul… Quand j’étais petite, je savais toujours quand mon père rentrait à la maison car je l’entendais siffler.
–Une culture musicale éclectique que l’on retrouve dans votre répertoire ?
On nous dit souvent qu’il est impossible de nous mettre dans une case ! Nous sommes assez libres lorsque nous composons. Nous aimons aller chercher des sonorités différentes. Cela permet de dépasser ses limites tout en créant quelque chose qui nous ressemble.
–Dans votre album, vous abordez des sujets graves comme le combat d’une migrante mexicaine mais vous parlez aussi de résilience, de renaissance ?
Malheureusement, il y a toujours la dictature de l’argent, du pouvoir. C’est une réalité mais cela ne sert à rien de se lamenter. Ce n’est pas ainsi que nous ferons bouger les choses. Notre philosophie c’est de faire passer des sentiments positifs, d’aller dans le bon sens. Nous essayons de rester nous-mêmes dans le respect absolu de l’autre.
-Il paraît que vous avez joué au Palais idéal du Facteur Cheval ?
C’était magnifique ! J’ai été fascinée par la force et l’imaginaire de cet homme qui ne connaissait rien à l’architecture et n’avait voyagé que grâce à des cartes postales.
–Avant vos concerts, vous souhaitez un bon voyage aux spectateurs ?
Nous aimons bien l’idée de partager un voyage avec le public. Nous sommes encore dans un coin de la terre où nous avons la liberté de nous exprimer. Moi, par exemple, j’aime bien porter des tenues sexy sur scène et je mesure la chance que j’ai de pouvoir le faire. Nous préparons également des versions disco pour danser sur la plage.
–La scène est manifestement votre élément ?
On adore le moment de la création. On a la sensation de faire la plus belle chose au monde. Mais quand on fait des albums, c’est pour les jouer en live.
Entretien réalisé par Annie Grandjanin
Album « Alegre Me Siento » (Cristal Publishing/Inouïe Distribution)