exposition au musée maillol à paris: giacometti entre tradition et avant-garde

Le Musée Maillol à Paris, met à l’honneur l’artiste suisse Alberto Giacometti dans une importante exposition « Giacometti entre tradition et avant-garde » où une cinquantaine de ses sculptures dialoguent avec les œuvres des sculpteurs majeurs classiques et modernes de son époque.

Giacometti crée des sculptures semblant marcher dans l’immobilité de leur silhouette. Il fut marqué par l’art funéraire de l’Egypte ancienne, les bas-reliefs qu’ont fait graver les pharaons, le mystère de la mort, la raideur des corps sensés revivre

Le sculpteur Alberto Giacometti dans son atelier à Paris
Le sculpteur Alberto Giacometti dans son atelier à Paris

Alberto Giacometti était le sculpteur des silhouettes filiformes. Le Musée Maillol à Paris le met à l’honneur au travers d’une importante exposition à voir jusqu’au 20 janvier 2019. Intitulée « Entre tradition et avant-garde« , elle présente cinquante sculptures de l’artiste suisse décédé en 1966, dont le célèbre « Homme qui marche » (1960). Des sculptures confrontées à vingt-cinq œuvres d’autres artistes majeurs, qu’il admirait ou qui ont travaillé avec lui tels que Rodin, Bourdelle, Maillol, Despiau, mais aussi Brancusi, Laurens, Lipchitz, Zadkine, Csaky ou encore Richier. Le parcours chronologique de l’exposition montre ainsi son évolution, le mûrissement de son art et le lien qui l’unissait à d’illustres artistes contemporains.

les sculptures de giacometti exposées au musée maillol à paris Alberto Giacometti (1901-1966) naît en Suisse dans une famille d’artistes. Fils du peintre impressionniste Giovanni Giacometti, c’est dans l’atelier de ce dernier qu’il réalise sa première peinture à l’huile, à l’âge de 14 ans, « Nature morte aux pommes » et son premier buste sculpté, la petite « Tête de Diego sur socle ». A 21 ans, en 1922, il suit à Paris une formation auprès d’Antoine Bourdelle, dont l’Héraclès archer le fascine. Il façonne des portraits encastrés dans le corps, (« Le couple », « Femme qui marche »…). Mais Antonin Artaud, dont les dessins le troublent, le fait se ranger dans le camp des Surréalistes. Il vit à Montparnasse, fréquente André Breton lequel s’inspirera du «Couple» pour le personnage principal de «L’amour fou», Jacques Prévert, Jean Cocteau.

la femme qui marche par giacomettiInfluencé par les arts premiers, la sculpture africaine et océanienne, Alterto Giacometti fut également marqué par l’art funéraire de l’Egypte ancienne, les bas-reliefs qu’ont fait graver les pharaons, le mystère de la mort, la raideur des corps sensés revivre. A mi-chemin entre le géométrique et l’aérien qu’il perçoit, entre le hiératisme des pharaons et la dynamique du «pas» égyptien, il crée des œuvres semblant marcher dans l’immobilité de leur silhouette. Et le mouvement opère, au sein de sculptures inscrites dans des socles d’un seul tenant avec la tête, ressemblant à ces scribes accroupis dont l’écritoire et les cuisses sont d’un bloc.

le sculpteur giacometti était fasciné par les visagesPour Giacometti  « L’aventure, la grande aventure, c’est de voir surgir quelque chose d’inconnu chaque jour dans le même visage. Cela vaut tous les voyages« 

Au travers de ses œuvres, Giacometti s’intéresse aux humains débarrassés de leurs vêtements, leurs postures, leurs faux-semblants. Toute sa vie, il fut fasciné par le visage, qui occupe une place  primordiale dans sa sculpture. Adolescent, dans le Val Bregaglia de la Suisse italophone où il a grandi, il fait ses premiers pas d’artiste en sculptant les visages de sa famille, ou de camarades de classe. Il reproduira ainsi dans sa toute première œuvre au trait délicat, le visage de Diego, son frère. «Il a capturé l’essence même du visage, parfois de la même personne à des âges différents. C’est la figure humaine qui l’intéresse » souligne Thierry Pautot, commissaire associé de l’exposition. Pour Giacometti « L’aventure, la grande aventure, c’est de voir surgir quelque chose d’inconnu chaque jour dans le même visage. Cela vaut tous les voyages« . Un regard sensible sur la nature humaine qui lui vaudra d’imaginer des sculptures devenues des icônes de l’art du XXème siècle.

alberto giacometti dans son atelier à paris Giacometti « Entre tradition et avant-garde » jusqu’au 20 janvier 2019. Musée Maillol, 61 rue de Grenelle, 75007 Paris, Tél. 01 42 22 59 58. Infos : https://www.museemaillol.com/fr/giacometti

Lire: Caravage entre ombre et lumière au musée Jacquemart-André: https://www.weculte.com/featured/expo-caravage-entre-ombre-et-lumiere-au-musee-jacquemart-andre/

 

 

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