film l'art du mensonge
Le duo Helen Mirren et Ian McKellen dans "L'art du mensonge"

« L’art du mensonge ». Quand deux retraités se connectent via internet, se rencontrent et se plaisent, ça peut être le début d’une histoire d’amour, ou d’une manipulation, surtout lorsque l’un d’eux est très fortuné. Mais le manipulé est-il pour autant la victime ?


Dans « L’art du mensonge », on assiste avec stupeur au déroulement de deux arnaques simultanées. Les comédiens sont formidables, à égalité de talent. Avec d’un côté l’excellent Ian McKellen et son jeu maîtrisé et de l’autre Helen Mirren, passant du sourire désarmant à un masque froid et déterminé 


« L’art du Mensonge », le dernier film du cinéaste Bill Condon, à qui l’on doit « Mr. Holmes » et « La Belle et la bête », met en lumière l’histoire de deux retraités, Betty McLeish (Helen Mirren) et Roy Courtnay (Ian McKellen). Après leur rencontre via internet, ils vont se voir, se plaire et commencer une histoire d’amour.

Ils ont tous deux dépassé la soixantaine, elle est veuve, jolie et intelligente, il est sympathique, perclus de rhumatismes mais encore séduisant. Après quelques rendez-vous dans un café puis au restaurant, Betty propose à Roy de venir habiter chez elle, dans un vaste pavillon tout en rez-de-chaussée, de la banlieue de Londres.



Betty est très fortunée, sans enfant; elle a juste un neveu qu’elle voit une ou deux fois par semaine. Mais au bout de quelque temps, on découvre que Roy est un escroc professionnel. Avec un acolyte comptable, il arnaque des gens, leur faisant croire que leur mise de fond peut rapporter quatre ou cinq fois plus, net d’impôt.

Si Roy escroque des investisseurs ou des inconnus, c’est bien à l’argent de Betty qu’il en a. Sa douceur de façade, puis son amour qu’il lui avoue les larmes aux yeux n’est que comédie. Elle, la veuve pas tout à fait résignée, est dévouée, presque aimante, en tout cas attentive. Elle lui soigne son genou, lui fait prendre ses médicaments, presque comme une épouse. Et ne se rend compte de rien, croit-on. Mais lorsqu’il va à Londres pour visiter un vieil ami malade, seule sur un quai de la gare, on la voit tout à coup durcir ses yeux et son visage. Est-elle dupe ?

Pendant plus d’une heure, on assiste avec stupeur au déroulement de deux arnaques simultanées, comment Roy tend ses filets sur ses « associés » et sur Betty. Durant 45 minutes d’un scénario que nous ne pouvons dévoiler ici, on plaint Betty mais sans détester Roy pour autant. C’est une ordure soit, mais Betty est un peu trop ingénue.



Les comédiens sont formidables, à égalité de talent. Avec d’un côté Ian McKellen et son jeu d’acteur très maîtrisé (Gandalf du « Seigneur des anneaux », Magneto de « X-Men »). De l’autre Helen Mirren, qu’on a connue dans « Excalibur » en 1981 de John Boorman (elle y était la fée Morgane), revue – et beaucoup aimée – en particulier dans « The Queen » en 2006 de Stephen Frears où elle interprétait la reine Elizabeth II.

Star Numéro un du cinéma britannique, elle est brillante, élégante, pathétique, passant du sourire désarmant à un masque froid et déterminé. On n’oubliera pas non plus, son neveu (Russel Tovey) jeune comédien ayant fait ses classes chez « Hercule Poirot » (David Suchet) et « Sherlock » (Benedict Cumberbach), également excellent.

Jane Hoffmann

 

 

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