Télé. Réalisé par John Sturges « Les Sept Mercenaires » raconte l’histoire de sept cavaliers, des aventuriers du Texas, qui décident de se poser pour ce qui sera une aventure héroïque : aider les paysans d’un village, à la frontière mexicaine, à se défendre contre une bande de pilleurs, sans rien demander ou presque en retour. Ce film relance en 1960 le genre western où l’esprit d’équipe et l’organisation ont remplacé l’individu (trappeur, chercheur d’or, aventurier solitaire, etc.) qui lutte seul. A voir dimanche 9 septembre sur Arte – 20h50.
Avec « Les Sept Mercenaires », John Sturges a réussi un film emblématique qui reste un des meilleurs westerns du cinéma. Le casting est impressionnant et a contribué à son succès planétaire, porté par le charismatique Yul Brynner, grande star à l’époque et tous les autres, Steve McQueen en tête, qui deviendront des vedettes
« Les Sept Mercenaires » est une histoire éternelle sur la révolte d’une poignée d’hommes contre plus fort qu’eux et qui, malgré tout, se comportent en héros. Qu’importe le danger, ils foncent, ils sauvent.
En 1960, John Sturges décide ce que seront les fondamentaux du western : une bande d’individus qui font corps, s’organisent, pour lutter contre plus nombreux qu’eux. Dans la première demie heure on assiste au recrutement des sept hommes où chaque tempérament est montré, après qu’une poignée de paysans mexicains soient venus les chercher, afin qu’ils les défendent contre des pillards.
La scène de l’enterrement, où les habitants d’une bourgade refusent la place au cimetière d’un mort du fait qu’il ne soit pas blanc, est significative de l’esprit de deux hommes, Yul Brynner et Steve McQueen. Ils le feront enterrer par la force dans le cimetière. Et c’est pour leur témérité et leur courage que les paysans les choisissent. Acceptant la mission, tous deux feront appel à des «amis» ou des connaissances…
La « dream team » (film de « bande ») deviendra alors un genre à part dans le cinéma américain, à l’image de « La Grande évasion », « Les Incorruptibles », « Les Douze salopards », « Ocean Eleven », « Les Advengers » ou « Les Expandables ».
Le casting est impressionnant et a contribué au succès planétaire du film, porté par le charismatique Yul Brynner, grande star à l’époque et tous les autres, Steve McQueen en tête, qui deviendront des vedettes. La musique d’Elmer Bernstein en est le support parfait, elle habille le film avec ampleur et colle tellement aux images qu’elle emporte le spectateur. Quant aux dialogues et certaines répliques, ils apportent de l’humour et de la tendresse à des scènes parfois violentes.
Si le réalisateur américain s’est inspiré de Akira Kurosawa et de son film « Les 7 Samouraïs » (1954), la réalisation du maître japonais, devenue un grand classique, est tout autre, assez lente, empreinte de philosophie, où l’honneur est mis en avant bien plus que le courage. Les samouraïs de Kurosawa luttent davantage pour mourir et se racheter d’une mauvaise action que pour une cause.
John Sturges a réussi un film emblématique qui reste un des meilleurs westerns du cinéma. Il annonce d’ailleurs, grâce à ses scènes de combat, âpres, le western-spaghetti. Eli Wallach jouera ensuite dans « Le Bon, la brute et le truand », Charles Bronson, lui, sera l’homme à harmonica dans « Il était une fois dans l’ouest » et James Coburn incarnera le révolutionnaire irlandais de « Il était une fois la révolution », tous signés Sergio Leone. « Les Sept Mercenaires » était sans doute le chant du cygne du western de Hollywood…
Soixante ans après, ce film culte n’a pas pris une ride. L’aventure, l’humour, l’action et l’émotion restent actuels, sans oublier que tous ces acteurs devenus star, nous ont fait rêver depuis dans diverses réalisations.
Jane Hoffmann
- A voir: « Les Sept Mercenaires » de John Sturges avec Yul Brynner, Steve McQueen, Eli Wallach, Charles Bronson, James Coburn… musique d’Elmer Bernstein. A voir dimanche 9 septembre sur Arte – 20h50.