bd du mois les frontières du douanier rousseu et adieu triste amour

BD. L’art est certainement la plus agréable des méthodes pour avoir les idées au beau fixe. Alors pour célébrer le retour de la douceur, de l’amour et de la folie saine, We Culte vous propose deux beaux romans graphiques à la lecture bienfaisante : « Les Frontières du Douanier Rousseau » et « Adieu triste amour ».


BD du mois: « Les frontières du Douanier Rousseau » et « Adieu triste amour »


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BD du mois : « Les frontières du Douanier Rousseau »

« LES FRONTIERES DU DOUANIER ROUSSEAU »

Le métier d’Henri Rousseau colle à son œuvre et à sa vie dans la culture populaire. Mathieu SIAM et Thibault LAMBERT nous proposent une visite très dynamique et touchante de la vie d’exception de ce douanier aux talents de peintre unique.

Le livre débute dans une salle d’audience. Henri Rousseau est dans le box des accusés. Nous sommes le 8 janvier 1909 et s’ouvre le deuxième jour de cet homme de 64 ans affaibli par les quelques jours qu’il vient de passer en détention. L’artiste a reconnu hier les travaux de faussaire qu’il a réalisé. Mais il ne mesure pas la gravité des faits. Les faux chèques qu’il a réalisés sont des vrais à ses yeux. Des œuvres pour permettre à un banquier d’abuser de la naïveté d’Henri.

Sous l’œil de deux journalistes attentifs aux débats, vont se succéder à la barre des témoins. Des témoignages qui permettent de nous replonger dans le passé et l’histoire de ce maitre de la peinture moderne.

Ses débuts de peintre douanier ou l’inverse nous montrent la gentillesse et le dévouement de cet homme à la vie ponctuée par les amours absolues. Clémence son épouse qu’il perdra trop tôt, Yadurgha, cette jeune femme polonaise qui le hantera tout au long de son existence.



Mais sa véritable passion c’est la peinture. Lorsqu’il peint, il oublie la vie réelle. Ainsi, ses collègues douaniers peuvent le découvrir devant une toile, tellement absorbé par la création qu’il en oublie de prendre son service.

Au fil des témoignages des pans de l’existence de ce génie sont dévoilés. Et l’on croise sous le trait de Thibault LAMBERT tout le gratin de la peinture et de l’art en général présent à Paris à la fin du XIXème siècle. Rousseau, qui se décrivait comme un peintre figuratif et indépendant, croisa le chemin de Picasso, d’Apollinaire, de Marie Laurencin ou encore d’Alfred Jarry.

La bande dessinée permet la narration et l’immersion dans les ambiances, les tableaux et les couleurs propres à Henri Rousseau. Le talent narratif de Mathieu Siam nous fait voyager dans le temps et dans l’espace créatif de ce maître de la peinture. Le trait libre et pictural de Thibault Lambert sert de trait d’union salutaire entre le récit et le monde imaginaire de Rousseau. L’utilisation de code couleur simple est très efficace malgré le contrepied choisi par les auteurs.

Ce roman graphique nous propulse avec énergie et humour dans le monde incroyable de cet homme dont le président du tribunal essaiera de savoir « s’il est un génie ou un benêt ». Après lecture on a la réponse, qui nous ravi.

  • « LES FRONTIERES DU DOUANIER ROUSSEAU » – Mathieu SIAM-Thibault LAMBERT/ Michel Lafon – 118 pages couleur 23,95€

 

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BD du mois : « Adieu triste amour »

« ADIEU TRISTE AMOUR »

Malgré son titre, « Adieu Triste Amour » est un roman graphique très optimiste et revigorant. Dans un chapitrage inégal, le premier représente les 2/3 du livre, nous allons suivre une mise en abyme d’une jeune autrice de BD. Cléo dessine et réalise des albums dessinés.

Après quelques pages d’introduction qui posent plus de questions qu’elles n’en apportent, on découvre Cléo en plein salon de la BD à Angoulême. Le dessin de Mirion Malle est simple, voire simpliste et naïf. Quelques traits et des couleurs pour donner une ambiance ou un climat, et le décor s’imagine plus qu’il ne se découvre.

Revenons à Angoulême pour y vivre une scène classique où les auteurs et autrices se retrouvent pour diner, boire un verre et surtout papoter. Cléo retrouve Aurélie et Suzanne, artistes au même titre qu’elle. S’en suit un repas dans un des petits restos du vieil Angoulême. Au cours de cette soirée Cléo fait la connaissance de Farah. Le courant passe entre les deux jeunes femmes. Changement d’attitude de Farah quand elle comprend que le petit ami de Cléo n’est autre que Marc, un garçon qu’elle a connu il y a quelques années à l’école d’art.

Cléo rentre au Québec retrouver Marc, bien décidée à comprendre ce qu’il s’est passé entre lui et cette nouvelle connaissance avec qui elle se sent proche. Le récit bascule dans un drame sentimental d’aujourd’hui. Marc endosse le costume d’immunité du harceleur d’avant l’époque #metoo.



Cléo se pose beaucoup de question. Elle veut croire en son amour, mais reste pleine de questions autour de l’attitude de son homme avant qu’elle ne le connaisse.

Mirion Malle signe un récit très moderne par le ton, l’histoire qui s’appuie sur les moyens de communication et le style graphique sobre et émouvant. Comme Cléo vit au Québec, on a droit à quelques expressions imagées de nos cousins d’outre atlantique. Le récit est profond, sensible et les quelques petites touches d’humour allègent notre parcours aux côtés de Cléo.

Le deuxième chapitre offrira au lecteur la joie de vivre une renaissance pour la jeune autrice de BD. Les moyens qu’elle a utilisés pour arriver à sa libération sont crédibles et sincères. Cet album touche par sa sensibilité, sa lucidité et son univers résolument moderne.

Christophe Ravet

  • « ADIEU TRISTE AMOUR » – Mirion MALLE / La Ville Brûle 212 pages couleur 20 €

 

 

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