Télé. France 5 présente ce soir (22h20) « Moi, Georg Baselitz » : un documentaire sur le peintre contemporain allemand devenu l’un des artistes les plus côtés et les plus médiatisés, célébré par une magnifique rétropective au Centre Pompidou.
Télé. Georg Baselitz et son mon renversant sur France 5
France 5 présente ce soir un documentaire sur la vie et l’oeuvre de Georg Baselitz. Un portrait fort et sensible, émaillé de déclarations provocatrices et d’explications surprenantes sur son propre travail : le refus de la peinture abstraite des années 1950, le renversement de ses portraits, peints tête en bas, ses sculptures marquées par le primitivisme de l’art africain.
Baselitz a toujours voulu célébrer la destruction pour rendre possible la construction. Sa démarche est exigeante et sans compromission. A l’image de ses sculptures marquées par l’art africain, qu’il travaille à la hache et à la scie en cherchant à inscrire ses œuvres en regard de l’histoire de l’art : « Si vous ne peignez pas en termes de beauté, si vous ne travaillez qu’avec la contrainte ou le chaos, que reste-t-il ? La laideur » confie-t-il. « Je la retrouve chez les autres artistes, je ne suis pas seul, mais en bonne compagnie. C’est un principe intrinsèque, parfois très fort et ça rebute beaucoup de gens. Cela nous rend repoussants ». Il peint l’antimonde harmonieux, celui de la rage et sa peinture ressemble à un cri émouvant.
Installé à Berlin, il aime se rendre à Paris, une ville qu’il trouve belle et vivante, même s’il pense qu’elle est aujourd’hui « un peu dépassée ». Les influences de Dubuffet, Picabia, Michaux ont été fondamentales pour lui. Il s’est mis à peindre des portrait et des corps « à l’envers » pour leur faire perdre toute « signification ».
Un univers renversant que l’on retrouve au Centre Pompidou à l’occasion d’une rétrospective qui lui est consacrée jusqu’au 7 mars 2022. Une exposition réalisée avec sa complicité, qui aborde six décennies de création, selon un parcours chronologique mettant en valeur les périodes les plus marquantes du travail de l’artiste né en 1938.
Inclassable, oscillant entre figuration, abstraction et approche conceptuelle, Baselitz dit peindre des images qui n’ont pas encore existé et exhumer ce qui a été rejeté dans le passé. Une œuvre puissante qui nous fait incontestablement réfléchir sur la représentation des souvenirs de l’artiste et les formes esthétiques établies au fil de l’histoire de l’art.
- A voir : « Moi, Georg Baselitz » de Heinz Peter Schwerfel, vendredi 21 janvier sur France 5 – 22:20
- Exposition « Baselitz, la rétrospective ». Centre Pompidou, Paris, jusqu’au 7 mars 2022.