exposition l'age d'or de la peinture anglaise au musee du luxembourg
Thomas Gainsborough Lady Bate-Dudley ,1787 huile sur toile - Tate London

Exposition. La politique a ses raisons que l’art ne connaît pas ! Faisant fi des menaces du Breixit, la Tate Britain s’invite au Musée du Luxembourg à Paris jusqu’au 16 février 2020 pour présenter les peintres qui ont contribué à l’âge d’or de la peinture britannique (1760-1830). Au programme Reynolds, Gainsborough, Stubbs, Lawrence, Cotes et bien sûr Turner.

Trop souvent absents des collections publiques françaises, les peintres anglais sont enfin à l’Honneur dans l’Hexagone ! Si le Musée du Luxembourg à Paris fait la part belle aux fondateurs de la Royal Academy of Arts, il n’oublie pas pour autant ses contemporains et héritiers

Trop souvent absents des collections publiques françaises, les peintres anglais sont enfin à l’Honneur dans l’Hexagone ! Durant cinq mois, les amateurs de Reynolds, Gainsborough, Lawrence et bien sûr Turner vont pouvoir admirer 68 de leurs plus belles toiles dans le cadre d’une exposition proposée par le Musée du Luxembourg en partenariat avec la Tate Britain : L’âge d’or de la peinture anglaise”.  Elle débute par la confrontation de deux artistes incontournables de cette apogée artistique (1760-1830) : Joshua Reynolds et Thomas Gainsborough.

Malgré des trajectoires et des objectifs artistiques très différents, ces deux peintres ont  fondé en 1768 la Royal Academy of Arts. Contrairement au reste de l’Europe, l’Angleterre ne possédait en effet aucune école avant cette date. La quête d’une “identité proprement britannique” les a naturellement conduit à créer cette institution qui témoigne d’une ambition esthétique nouvelle corrélée à la transformation de la société, l’affirmation du pays sur la scène internationale et l’essor de l’économie de marché. “La liberté de l’art britannique à cette époque a symbolisé une forme particulière de liberté fondée sur le fonctionnement du marché libre”, justifie Martin Myron, conservateur en chef à la Tate Britain.

Il en résulte une diversité de styles unique que l’exposition s’efforce de mettre en lumière. C’est particulièrement flagrant dans la première salle : alors que Reynolds distille dans ses tableaux des références historiques – comme le montre son portrait en pied de Frederick Howard où le 5e comte de Carlisle est présenté richement vêtu, dans une posture inspirée de l’Apollon du Belvédère ; les verts profonds, les bleus et les ors scintillants évoquent des tableaux de la Renaissance vénitienne -, Gainsborough ancre son personnage dans le temps présent, en mettant l’accent sur la pose, la modernité du vêtement (Lady-Bate-Dudley), le caractère et l’individualité de ses modèles (John Needham).

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Si le Musée du Luxembourg fait la part belle aux fondateurs de la Royal Academy of Arts, il n’oublie pas pour autant ses contemporains et héritiers, chacun cherchant à se démarquer pour attirer les faveurs d’une clientèle de plus en plus large. A côté des portraits en pied et des “conversation pieces” (portraits de famille ou d’enfants jouant avec leurs animaux de compagnie), succèdent des aquarelles (dont trois de Turner) ainsi que des paysages et des tableaux représentant la nature, dédiés à un public moins fortuné mais néanmoins amateur d’art. La diversité des styles et les moyens utilisés pour se faire remarquer frappent l’oeil. C’est particulièrement flagrant avec l’Intérieur d’une écurie de Georges Morland dont le format imposant, digne de la peinture d’histoire, est très inhabituel pour ce type de sujet si humble.

l'age d'or de la peinture anglaise au musee du luxembourg parisL’exposition s’achève justement avec une section consacrée à la peinture d’histoire, genre placé au sommet de la hiérarchie académique que la Royal Academy of Arts souhaitait promouvoirEn vain. Quelques toiles cependant s’inspirent des grands événements historiques revisités comme Le Rêve du Berger de Fuseli (inspiré du “Paradis perdu” de Milton, il associe tout un folklore anglo-saxon peuplé d’êtres surnaturels) ou encore La Destruction de Sodome de Turner qui fait probablement écho aux craintes de ses concitoyens face à l’instabilité du pays et au risque d’invasion napoléonienne. Les Anglais ne font jamais rien comme les autres. C’est d’ailleurs ce qui fait leur charme.

  • Exposition « L’âge d’or de la peinture anglaise » jusqu’au 16 février 2020 – Musée du Luxembourg, 19 rue de Vaugirard 75006 Paris.

Lire: Exposition. Francis Bacon, le peintre qui tourmentait les corps : https://www.weculte.com/featured/exposition-francis-bacon-le-peintre-qui-tourmentait-les-corps/

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