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Maillol : "La Montagne", sculpture en pierre -1937 © RMN – Grand Palais (musée d’Orsay)/ René-Gabriel Ojéda

Exposition. Pour la première fois depuis soixante ans, le Musée d’Orsay à Paris, présente une grande rétrospective consacrée au sculpteur Aristide Maillol, « La Quête de l’harmonie ». Soit plus de 200 oeuvres à découvrir jusqu’au 21 août. 


Maillol : le sculpteur des corps voluptueux célébré au Musée d’Orsay


La rétrospective consacrée à Aristide Maillol par le Musée d’Orsay, dévoile son travail, de la peinture à la sculpture, à l’art décoratif, et nous plonge dans le regard vide de ses sculptures féminines aux corps voluptueux. André Gide a eu ces mots en voyant le beau corps élégant de la « Méditerranée » en 1905, « Elle est belle, elle ne signifie rien ».

Pas d’exubérance chez Maillol, pas de fioritures. Le corps, rien que le corps parfait pour une œuvre silencieuse qui subjugua l’écrivain. Ses femmes sont souvent méditatives, perdues dans leurs pensées (voir la « Montagne »).



Une exposition qui offre au visiteur une lecture contemporaine de l’œuvre puissante et sensuelle de Maillol (1861-1944). L’artiste fut mal compris, hormis d’André Malraux, alors ministre de la Culture, et de Dina Vierny, qui ont fait installer ses femmes géantes aux formes parfaitement rebondies, dans les jardins du Carrousel à Paris dès 1965, afin que le public puisse les admirer pleinement.

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Maillol : « La Méditerranée » , sculpture en bronze créée en 1905. Jardin des Tuileries, Paris

En mettant au goût du jour une nouvelle approche du corps féminin, le sculpteur était aussi novateur qu’à l’avant-garde. Sa production d’avant 1905, mise en lumière par le Musée d’Orsay, montre son expérimentation, sa démarche artisanale, à l’instar de sa « Méditerranée » qui révolutionna la sculpture. Aristide Maillol fut un artiste acharné et visionnaire à l’origine d’une œuvre immense intemporelle, dont la modernité continue de nous fasciner.

Jane Hoffmann

 

 

 

1 COMMENTAIRE

  1. La découverte de Dina Vierny, en 1934, fut pour Aristide Maillol la révélation, dans la chair mais également dans l’ âme, de toute son oeuvre depuis les débuts. Je sors du musée Hyacinthe Rigaud de Perpignan, où Aristide Maillol est bien représenté, pour aller à la rencontre du grand maître catalan au coeur même de la ville, là où son oeuvre vit, rayonne de toute l’ éclatante lumière du pays catalan qui a fait naître et s’ épanouir Maillol à l’ art, jusqu’ à atteindre la perfection. Les déesses de l’ artiste sont au centre de la ville… offrent à admirer toute la lumière de leur beauté. Ici, dans le frais patio aux pierres ancestrales de l’ Hôtel de Ville, La Méditerranée, solitaire, médite, recueillie dans son mystérieux silence. Non loin, place de la Loge de Mer, il nous faut lever la tête pour mériter de contempler la céleste Vénus, élevée dans toute la splendeur de sa grâce. Dans les allées Maillol du Palais des Congrès, « L’ Eté sans bras » m’ attend. Aujourd’ hui le merveilleux chef-d’ oeuvre n’ a pas tout son lustre, qu’ importe, l’ absence de tout vernis sied à la beauté véritable, la beauté du corps par le coeur, cette beauté qui ne meurt jamais… car chacun sait que les artistes de génie donnent une âme à leurs oeuvres. Cette âme transparaît ici, dans la délicate sensualité du corps, dans le visage libéré de toute émotion, dans ce regard sans regard, à l’ infinie profondeur, que le maître a posé en éternelle lumière de vie. Mais celui qui deviendra l’ artiste solitaire de la vallée de la Roume, à Banyuls sur Mer, n’ atténue pas les volumes, Aristide Maillol n’ estompe pas les formes, Maillol affirme volumes et formes du corps, Maillol les épanouit pour mieux les faire jaillir et nous émerveiller de toute la grâce de la naturelle beauté du corps féminin. C’ est en véritable révélateur que le maître banyulenc sculpte ses nus. En leur restituant toute leur authenticité, toute leur vérité, l’ artiste de génie fait respirer ses sculptures dans leur chair jusqu’ à leur faire atteindre la plénitude de l’ harmonie. Par cette harmonie révélée, Aristide Maillol réalisera la difficile métamorphose de son art pour l’ ouvrir à l’ art moderne.

    Max Régnier Perpignan.
    Max Régnier Villeneuve de la Raho.
    Max Régnier Aniche.

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