Playlist/Top 10 du mois. We Culte et Europavox vous invitent à commencer cette nouvelle année avec 10 groupes et artistes récents qui changent du bruit ambiant de la saison des fêtes. Les grungers millenials Laura Lee and the Jettes, l’expression jazzie la plus vivante qui soit de Freekind., le frère, en termes de soul de Funaná Dino D’Santiago, le terrain de jeux sychédélique des Whereswilder, le fuzz joyeux de Pip Blom, la prodige de la pop Karin Ann, les morceaux accrocheurs du brillant compositeur-interprète de rap CatchUp, l’envoûtante Monikaze, la chanteuse qui dépasse les genres Marta Del Grandi et la douce pop ensoleillée de Kaktus Einarsson…Voici notre Top 10 du mois de janvier. Bonne écoute !
Playlist / Europe. Découvrez notre Top 10 du mois
Soul Autriche/Croatie/Slovenie
FREEKIND.
» Jeunes, talentueuses et portées par des émotions sans limite «
La célèbre école de musique autrichienne University of Music and Performing Arts Graz, aussi appelée Kunst-Universität Graz (KUG), est depuis toujours le point de rencontre des jeunes talents venus de tous les Balkans. De nombreux diplômés de la KUG se lancent dans l’aventure d’un groupe ou de projets transfrontaliers avec leurs anciens camarades, qui peuvent durer des années, mais les deux filles de freekind. ont tout fait plus vite que les autres.
La pianiste et chanteuse croate Sara Ester Gredelj et la batteuse slovène Nina Korošak Serčič ont plusieurs passions musicales en commun : la néo-soul, le R&B et les grooves hip-hop aux reflets jazzy. Le duo que forme freekind., basé en Autriche, s’est lancé dans le grand bain en 2019 avec un single numérique qu’elles ont sorti elles-mêmes et intitulé I’m gonna live. Il ne leur a pas fallu attendre longtemps pour se retrouver au-devant de la scène internationale grâce à leurs performances au Festival Jazz Novi Sad en Serbie, puis avec une tournée au Canada avec le rappeur et beatboxer Adam Fainman aka Beatox du Manitoba
En 2020, Sara et Nina sortent This too shall pass sur le vinyle Stereo Isolation produit par un festival Slovène de promesses du jazz, avant de partager leur deuxième single fait maison Beauty, une excellente chanson enregistrée durant le confinement sur le campus de l’université de Graz.
Plusieurs festivals prévus en Slovénie et en Autriche durant l’été 2020, où elles étaient à l’affiche, ont dû être annulés en raison des restrictions liées au Covid-19, mais cette pause ne dura pas. Dès l’été 2021, elles étaient de retour avec un EP puissant de 6 morceaux appelé Not Good Enough, encensé par la critique musicale slovène et croate. Avec le retour des festivals, freekind. a foulé les scènes de Lent à Maribor, MENT à Ljubiana, au Waves à Vienne et de Jazz.hr à Zagreb. Good enough ? Certainement pas pour elles !
Par Ilko Čulić
Rock/ Allemagne
LAURA LEE & THE JETTES
» Un grunge millenial qui va droit au but «
Si la nostalgie est une force puissante, alors Laura Lee est une vraie déesse. La chanteuse-compositrice allemande et son groupe The Jettes nous manipule sentimentalement, faisant ressurgir notre désir de chansons mélancoliques mais par le biais d’un son lourd, chargé de distorsions et de sincérité. Un ménage atypique que le groupe appelle « grunge millenial », ce qui ne devrait pas être surprenant quand on connaît le précédent projet de Laura Lee, Gurr.
Formé il y a cinq ans par Laura et Andreya Casablanca, ce projet a totalement chamboulé la scène musicale allemande avec son goût prononcé de musique rock des années 90 et ses guitares lumineuses. Aujourd’hui, où le groupe semble être en pause, Laura Lee a rassemblé une nouvelle formation de musiciens totalement hétéroclite, avec le pilier de la scène berlinoise Eilis Frawley à la batterie, Mario Quezada de Strand Child et Mark Eric Lewis de No Berlin.
Au-delà du bruit et de l’énergie du groupe, les morceaux qui composent leur premier album Wasteland (sortie le 3 décembre sous le label Duchess Box) sont profondément teintées de mélancolie. Très loin d’un bête amalgame du grunge des années 90, Wasteland s’inspire aussi de styles tels que ceux de Can ou encore Neu!, et des puissants sons psych-wave typiquement allemands traversent l’esthétique de chaque morceau.
L’attitude de Laura, qui ait parfaitement où elle va, résonne elle aussi sur le titre-phare de l’album Craiglist Boy, un appel à la mobilisation contre la culture du harcèlement. D’une manière générale, avec une telle posture et un catalogue de morceaux aussi réussi, tout est en place pour un décollage réussi de Laura Lee and The Jettes. Accrochons nos ceintures et voyons jusqu’où ils peuvent nous emmener.
Par Dan Cole
Urbain/Portugal
DINO D’SANTIAGO
« Un Funk-Soul dopé aux rythmes africains »
Le magazine Rolling Stone a écrit que « Dino D’Santiago apporte le Fufaná sur le devant de la scène mondiale », mais je ne suis pas d’accord, je pense que c’est toute l’Afrique que Dino présente au monde entier.
Né Portugais d’émigrants venus du Cap-Vert, il a su en quelques années seulement attirer l’attention de tous sur sa musique et utiliser sa voix pour faire découvrir les rythmes et cultures de l’Afrique au plus grand nombre. Le tout régulièrement entouré de noms à l’excellente réputation tels que Seiji (de Bugz in the Attic), Kalaf et Branko (de Buraka Som Sistema) et même Madonna.
Par Gonçalo Castro
Rock/Grèce
WHERESWILDER
« Une musique psychédélique digne des années 60 teintée d’une audace qui la rend aussi accessible que la pop d’aujourd’hui «
L’attrait qu’exerce depuis toujours le genre psychédélique sur les musiciens n’est pas une surprise : il y a quelque chose de séduisant dans cet esprit pionnier et adolescent du rock des années 60, mais pour le groupe Whereswilder, il s’agit plus d’un terrain de jeu musical que d’un genre. Ces quatre Athéniens qui ont nommé leur groupe en référence au célèbre jeu américain Where’s Waldo? ont sorti leur premier disque Yearling en 2014, où l’on retrouve déjà une forte inspiration des aspects les plus avant-gardistes du psychédélique.
Cet album rencontra le succès et les fans du groupe sont depuis présents partout en Europe. Sorti en mars 2017 sous Inner Ear Records, Hotshot, dont la pochette est illustrée par une tête de bouc, fut encore plus acclamé, et diffuse une énergie qui s’éloigne un peu du psychédélique des années 60 pour un fuzzy rock digne des années 70, en particulier dans ses riffs de guitare croustillants.
Leur troisième album, Movement in Place, est sorti en 2021 sous le label United We Fly. Les membres de Whereswilder y réinterprètent leurs influences de prog rock/glam pop britannique de diverses manières (les chants en particulier rappellent le style de Marc Bolan et de Brian Connolly de Sweet), sans jamais oublier les guitares pop et vaporeuses ni laisser de côté la source d’un son psychédélique américain lourd, une combinaison devenue marque de fabrication du groupe.
Ils ont ainsi mijoté 13 morceaux qui sont comme une traduction américaine de Tranquility Base Hotel & Casino. Alex Turner n’aurait pu que vouloir penser à des morceaux tels qu’Evolution, qui rappelle fortement Prince, Helping Hand et Hold Up, à l’approche plus douce à la Todd Rundgreen. Entre nostalgie des années 70 qui débordaient, des deux rives de l’Atlantique, de couleurs, et clins d’œil au futurisme, Whereswilder crée un concept rétro-moderne, avec une palette qui n’a pas fini d’évoluer.
Indie Pop/Pays Bas
PIP BLOM
« Une indie pop pétillante, cool et intelligente qui remet la Britpop sur les rails pour le 21ème siècle «
Son père Erwin a peut-être porté le style post-punk des années 80 d’Eton Crop et enregistré plusieurs sessions sur la BBC Radio 2 pour le légendaire John Peel, c’est un tout autre type de musique qui nourrit le travail de Pip Blom, 25 ans, native d’Amsterdam. « De vieux disques d’Oasis et de Blur », voilà ce qu’elle aimait reprendre dans la maison qui l’a vue grandir, entre autres grands noms de la Britpop tels que Pulp, et c’est dans ce vivier qu’elle continue à puiser son inspiration.
Il n’est donc pas vraiment surprenant que les deux albums qu’elle compte déjà à son actif combinent une indie pop solide à des mélodies irrésistibles, avez juste ce qu’il faut de fuzz et de provocation.
Son premier album possédait tout le charme accrocheur et nonchalant pour être plaisant, voire irrésistible : tournées en tête d’affiche, récompenses et louanges en cascade et un concert sur les ondes d’une radio majeure suivirent sans surprise. On trouve dans cet album une qualité dont l’aspect décousu, vaporeux, fait tout le charme. Blom y parle, par-dessus des guitares insouciantes et tumultueuses, de distraction et d’isolation.
Cette recette n’a pas changé pour son nouvel album Welcome Break ; un mélo de jeune conté sur une indie-pop joyeuse et des riffs puissants qui vont parfois s’aventurer sur le territoire du grunge. Il y a pourtant ici quelque chose de nouveau, une étincelle qu’on n’avait pas aperçue avant : cette confiance en soi-même qui renforce tout.
« Clairement, cet album est plus travaillé, moins artisanal », a-t-elle dit de Welcome Break, précisant qu’elle et ses musiciens voulaient « laisser les chansons parler par elles-mêmes ». On pourrait dire beaucoup d’une telle approche dont l’écriture possède une profondeur d’une grande simplicité qui n’exige que peu en termes d’embellissements ou d’overdub, quelque chose de rare et précieux. Boat avait promis que Pip Bloom valait le détour, parole tenue. Il ne nous reste plus qu’à continuer à être les témoins du passage de ce groupe dans la cour des grands.
Par Derek Robertson
Electro/Lithuanie
MONIKAZE
« Quand un son électro hypnotique rencontre une voix unique porteuse d’émotions brutes «
Bien connue des afficionados de l’électro lituanienne depuis déjà plusieurs années, Monikaze a récemment attiré l’attention au-delà de ses frontières grâce aux succès de ses performances lors d’événements tels que la Tallin Music Week, ainsi que par son second album, Waste of Space (2021), sorti sous le célèbre label international Moshi Moshi Records. Une reconnaissance qui arrive au bon moment, Monikaze faisant partie des artistes électro les plus intéressants de Lituanie du moment.
Après avoir vécu en Angleterre plusieurs années et armée d’un diplôme en composition de l’Académie de Musique et Théâtre de Lituanie, elle parvint grâce à la composition de musique de chambre Pocket, préparée pour son examen, à être nommée parmi les 10 meilleures compositions par la Tribune Internationale des Compositeurs.
À cette époque, Monika Zenkevičiūtė (de son vrai nom) avait déjà commencé à se produire en live, jouant une musique teintée d’IDM, de trip-hop, d’ambient et d’autres genres. Une fois qu’elle est sur scène, les puissantes vibrations de lignes de basses et la survenue inattendue de sons électro enveloppent une voix délicieuse qu’on peut décrire comme à la fois tendre et troublante, en fonction du morceau. Étonnamment timide en interview, elle se transforme une fois sur scène en force de la nature, et crée une atmosphère qu’on peut sans effort qualifier de lynchéenne.
Une fois son premier album, Chicken Wings, sorti en 2019, Monikaze joua en première partie de groupes tels qu’Algiers, First Hate ou encore Dopplereffekt. 2021 marqua pour elle le début d’un nouveau chapitre, marqué par des idées et des ambitions plus élevées. Waste of Space est décrit par Monikaze elle-même comme un disque très personnel, inspirée des nombreuses réflexions et conversations qu’elle eut durant la pandémie. La sortie du disque fut accompagnée de la version filmée originale d’un concert où Monikaze interprète sa musique avec un orchestre de chambre.
Et tout cela ne ressemble bien qu’à un début. Si Monikaze rime avec kamikaze, ce n’est peut-être pas un hasard (ce surnom fut inventé par son père) et lorsqu’il devient question de musique et d’expériences, cette artiste n’a plus peur de rien.
Par Ramūnas Zilnys
Pologne/Pop
CATCHUP
« L’un des plus prometteurs et aux talents les plus variés des (nombreux) artistes rap de la scène polonaise »
En Pologne, le hip-hop est devenu une industrie musicale majeure. Dans cette jungle, il devient de plus en plus difficile de trouver sa place. CatchUp n’a pas connu ce problème, puisqu’il décida de s’adresser au monde entier pour présenter ses premiers morceaux.
Un atelier vocal de premier ordre, un vaste panel de flows et de voix chantées, une écriture brillante sur les dilemmes des jeunes de 20 ans d’aujourd’hui : CatchUp n’est pas simplement un fin observateur de la réalité et son narrateur précis. Avant tout, il est un artiste, au talent tellement développé qu’il se suffit à lui-même.
En plus de son hip-hop rapide et impeccable, CatchUp a su émerger sur la scène polonaise par sa facilité à écrire et chanter des refrains que l’on retient. Son travail combine rap moderne, trap ou pop. Et quel que soit son sujet, son style unique rend sa musique simple à écouter, comprendre et apprécier pour tous.
L’une de ses plus grandes forces : son incroyable capacité à parler des émotions que le passage à l’âge à adulte et la découverte de ses réalités, ou de l’amour, font naître chez les jeunes. S’il le fait sans pathos, il n’évite jamais les sujets complexes.
On se doit de mentionner que CatchUp n’est pas uniquement rappeur et chanteur, mais également producteur à l’approche non conventionnelle dans la création de beats. Le son qu’il crée suit fidèlement les dernières tendances du moment, sans jamais manquer d’authenticité ni négliger de marquer sa différence.
Pour beaucoup de critiques musicaux polonais, CatchUp est considéré comme le rappeur le plus prometteur de la nouvelle génération. Son premier album, Perypetie, sorti en 2021, fut couvert de louanges. Les journalistes comme le reste de son public ne purent que reconnaître la maîtrise qui domine la production de ce disque. Sa position de premier plan sur la scène hip hop polonaise n’est que renforcée par la présence des rappeurs les plus influents du pays dans cet album.
Par Hubert Grupa
Pop/Slovaquie
KARIN ANN
« La pop mordante de la Génération Z »
Alors qu’au jour de l’écriture de cet article elle n’a pas encore atteint la vingtaine, la Slovaque Karin Ann ne cesse déjà d’être comparée à la superstar mondiale Billie Eilish. À la première écoute, on vous pardonnera de relever dans ces comparaisons les notes de défiance dans sa voix, les seuls vêtements de sa garde-robe artistique qu’elle semble porter qui se restreignent à la sincérité de ses thèmes lyriques ou la ruée des fans de la Génération Z vers elle chez qui ils retrouvent un parallèle parfait. Mais allez un peu plus loin, un peu plus profond, et vous trouverez une autre comparaison, bien mois superficielle, bien plus concrète : cette qualité indéfinissable qui fait les stars.
Une qualité qui n’est pas passée inaperçue. Ses vibrations pop douces et pourtant enjouées, enracinées dans les grands thèmes qui secouent notre époque et évoquent la santé mentale, les droits humains et la préservation de soi-même, lui ont valu un intérêt majeur en Europe Centrale et de l’Est et un nombre impressionnant d’écoutes en streaming.
Elle a réussi le tour de force de rassembler les forces de l’ancienne garde musicale et des nouveaux venus : elle a déjà joué aux festivals de Reading et Leeds, et a été diffusée sur les écrans géants de Times Square par Spotify. Par-dessus tout, ambassadrice engagée des droits LGBTQ+ et d’autres minorités, elle a mis à profit sa renommée naissante à ces causes.
Ce qui impressionne le plus dans la carrière de Karin Ann et du buzz qui l’entoure, c’est qu’on ne dispose pour le moment d’elle que d’un EP et une poignée de singles, ce qui ne peut que promettre que le meilleur est à venir. La question consistant à se demander si quelqu’un dont le plus grand tube s’appelle i’m a loser est hors-sujet ou non est déjà dépassée : non Karin Ann est tout sauf un loser et l’a déjà prouvé.
Par Daniel Sheppard
Pop/Italie
MARTA DEL GRANDI
« Une chanteuse-compositrice italienne aux ballades subtiles et minimalistes «
Il peut être complexe de traduire les émotions en musique et de ne pas tomber dans les pièges qui consistent à trop en faire, à être trop théâtral ou trop sirupeux. La chanteuse et compositrice italienne Marta Del Grandi rajoute un autre défi à tous ces obstacles potentiels : faire appel à la musique orchestrale sur son premier album, Until We Fossilize, sorti en novembre 2021.
Le résultat est tout simplement magnifique, quelque part entre les BO d’Ennio Morricone et les atmosphères mystérieuses de David Lynch. Un disque qui déborde d’émotions sans jamais sortir du minimalisme et de la subtilité, une combinaison rare dont seuls les plus grands (Laura Marling, Agnes Obel ou encore Soap & Skin viennent à l’esprit) sont capables.
Avant de créer cette merveille et de devenir une artiste solo, Marta Del Grandi a étudié le chant jazz au Conservatorio Giuseppe Verdi de Milan. Après un voyage en Chine, elle se rendit au Népal et s’y installa pour enseigner le jazz au conservatoire de Katmandou. Toutes ces expériences à l’étranger et ces plongées dans d’autres cultures ont enrichi son inspiration et c’est en 2020 qu’elle revint en Italie, chargée d’une créativité renouvelée.
Les chansons de Until We Fossilize rappellent ce voyage tout comme l’éclectisme de Marta, avec leurs touches de jazz, de classique moderne, d’ambient, de synthés électro ou encore de folk.
C’est elle qui a autoproduit cet album, avec l’aide de Shahzad Ismaily (Laurie Anderson et Lou Reed, John Zorn…), qui s’est chargé du mixage dans ses studios de Brooklyn et fut aussi à l’enregistrement des percussions et des synthés. Se produire en live n’est pas une chose facile en pleine pandémie, mais Marta Del Grandi a pu monter sur scène quand son album est sorti, avec ses propres spectacles ou en première partie de Brigid Mae Power et Marina Allen.
Par Noémie Lecoq
Pop/Islande
KAKTUS EINARSSON
« Eclectisme, capable d’emmener l’électro sur les terres de la pop comme sur les dance floors »
Surtout connu comme étant le leader du groupe de darkwave/rock Fufanu, Kaktus Einarsson n’en élargit pas moins ses propres horizons en traçant de nouveaux chemins dans sa carrière. Quand on est le fils du claviériste des Sugarcubes, Einar Örn Benediktsson, il n’est pas surprenant de grandir et vivre baigné dans le punk, le rock alternatif et l’électro.
Kaktus a également collaboré avec son père en tant que membre du groupe électronique expérimental Ghostigital, autant d’expériences qui n’ont pu qu’influencer sa propre musique.
Ce style est d’ailleurs évident dans son premier album solo Kick The Ladder sorti en 2021, mais marqué par une émotion et un sens de la narration personnelle qui en font plus qu’une copie mais bien un objet unique dans le monde de la musique islandaise.
Kick The Ladder a été développé avec le pianiste/expérimentaliste Thibault Gomez, dont la marque est indéniable. Tous les effets de l’album ont été créés à partir d’un piano à queue : cordes grattées ou frottées, ou encore jouées au balai musical sur l’ensemble du corps du piano.
En combinant lignes de basses aux pulsations sourdes et envolées de synthétiseurs, Kaktus nous offre un album multitâche: d’une écoute qui peut relever de l’easy listening tout en étant un véritable coffre aux trésors de surprises acoustiques.
Et le travail de Kaktus fait parler de lui au-delà de ses frontières : il est présent en featuring dans deux morceaux de l’album de Booka Shade, Dear Future Self, qui fut nommé aux Grammys dans la catégorie Meilleur album au son immersif.
Bien que son nom ne soit pas encore sur toutes les lèvres, il ne fait aucun doute que Kaktus est expert dans son art et, surtout, d’un immense plaisir à écouter.
Par Cheryl Ang
We Culte (*)
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