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Weekend Affair (c) Die Frau

Interview. Trois ans après « Du rivage », plébiscité par les critiques, le duo lillois Weekend Affair réunissant Louis Aguilar et Cyril Debarge a sorti le 27 novembre dernier « Quand vient la nuit ». Un élégant album de pop électro aux accents mélancoliques. 


Weekend Affair : rencontre avec le très inspiré duo pop-électro lillois


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Weekend Affair• photo : @LudoLeleux

Après un premier album en anglais « Welcome To Your Fate », sorti en mars 2015, suivi trois ans plus tard par « Du Rivage »,  le chanteur Louis Aguilar et le batteur Cyril Debarge, réunis sous le nom de Weekend Affair, ont sorti le 27 novembre dernier « Quand vient la nuit »écrit et composé à quatre mains (avec la participation de Jean Sylvain Le Gouic sur trois mélodies).

Un bel opus de pop-électro, baigné d’une délicate et élégante mélancolie, dont le côté parfois sombre est contrebalancé par des mélodies enlevées. A l’image de titres comme le single « Fini de jouer », « Les enfants de la fatigue », « Juste un rêve »... Entre deux enregistrements, ils ont également collaboré avec des artistes comme Albin de La Simone, Julien Doré, Rubin Steiner, Pomme… Rencontre avec le très inspiré duo lillois, de passage à Paris.

– Il paraît que votre duo est né dans un café à Lille ?

Louis: Nous venons de deux univers différents. Cyril était notamment le batteur du groupe électro-pop « We Are Enfant Terrible » tandis que moi, j’étais dans la mouvance folk. Nous nous sommes rencontrés, comme par magie,  dans un café de Lille où j’avais donné mon premier concert, à l’âge de 15 ans.

– Cyril, vous étiez ingénieur dans l’agro-alimentaire, ce n’est pas le plus court chemin pour faire de la musique…

Cyril: C’est vrai que je n’étais pas dans la même énergie. Mon père me disait toujours de voir la musique comme une passion.

– C’est d’ailleurs dans le grenier familial que vous avez découvert un synthé analogique du début des années 70 ?

Cyril: Je l’ai rangé depuis, mais il y en a un de la même époque que l’on peut entendre sur l’album.



– Le duo, c’est la bonne formule pour vous ?

Louis: Tout-à-fait. Lorsque Cyril vient chez moi pour me faire écouter des musiques, si ça provoque un texte, cela donne naissance à une chanson. Nous faisons tout nous-mêmes. Cela nous permet d’avoir une grande liberté artistique. Aujourd’hui, nous sommes plus efficaces car nous nous connaissons bien. Chaque morceau est un nouveau petit laboratoire. Comme beaucoup de créatifs, je me suis parfois reposé sur la facilité, j’ai perdu du temps. Mais paradoxalement, c’est ce temps perdu qui me permet d’avoir du recul.

– Il est souvent question de temps dans cet l’album…

Louis: Sans doute parce que j’ai le sentiment de ne jamais avoir assez de temps pour faire le choses. J’ai beaucoup vécu la nuit, un thème que vous avons abordé dans notre précédent album. A présent, j’ai deux enfants et je dois me réveiller le matin pour les emmener à l’école.

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Weekend Affair : le chanteur Louis Aguilar et le batteur Cyril Debarge (c) Die Frau

 J’ai entendu dire que le duo pourrait devenir un trio sur scène ?

Louis: Il s’agit de Jonathan Cagne qui joue de la basse et des claviers. Il nous permet de nous alléger de certaines contraintes. Avant je jouais de la basse et je chantais en même temps. J’avais parfois le sentiment que je devais séparer mon cerveau en deux. John sera probablement dans l’aventure sur scène.



– Dans une interview, vous avez confié que vous vous considériez comme des « débroussailleurs de musique » ?

Cyril: J’imagine la pop comme un grand jardin avec des barrières et j’essaie de trouver différentes approches pour les déplacer. J’aime le mélange de musiques urbaines et de chansons françaises. Il y a toujours des endroits qui n’ont pas encore été explorés.

– Chanter des textes mélancoliques sur des rythmes plus enlevés, c’est un parti-pris ?

Louis: Je suis d’une nature mélancolique. Il faut parfois aller au fond de la tristesse pour être capable de remonter. Les musiques de Cyril ont ce pouvoir. Cet album est arrivé durant une période particulière. Le précédent était de la fiction avec des ambiances assez cinématographiques. Là, on est davantage dans l’introspection. Je me souviens avoir lu une interview de Leonard Cohen confiant qu’il mettait toute sa noirceur dans ses chansons afin de s’en libérer…

Entretien réalisé par Annie Grandjanin


  • Album : « Quand vient la nuit » (Pil Records/Les Airs à Vif), disponible depuis le 27 novembre 2021.

Retrouvez l’ensemble des chroniques culturelles d’Annie Grandjanin sur : annieallmusic.blogspot.com


 

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