Plasticien, homme de théâtre, chorégraphe, dessinateur, sculpteur… l’artiste belge Jan Fabre, héritier du surréalisme et du baroque flamand, est à l’honneur à la Fondation Maeght, au travers de l’exposition « Ma nation : l’imagination ». A découvrir à Saint-Paul de Vence, dans les Alpes-Maritimes, jusqu’au 11 novembre.
L’exposition «Ma nation : l’imagination» présentée à la Fondation Maeght à Saint-Paul de Vence, dans les Alpes-Maritimes (06), invite à découvrir les recherches de Jan Fabre sur la pensée, les rêves, les imaginaires…
Héritier du surréalisme et du baroque flamand, Jan Fabre, né en 1958 à Anvers, est un artiste de la «consilience», terme emprunté au biologiste et entomologiste américain Edward Osborne Wilson et ses travaux sur la théorie de la complémentarité des savoirs.
La science est au centre de la réflexion de Jan Fabre
L’exposition met en lumière des œuvres rassemblées depuis les dix dernières années de son travail. Ses sculptures, souvent en marbre blanc, font écho à l’anatomie humaine. La science est au centre de sa réflexion. A l’image de cette série de sculptures représentant des cerveaux, un organe qui le fascine : « c’est la partie la plus sexy de notre corps » souligne celui qui a travaillé avec des neurologues dans des laboratoires : «Sans cerveau, il n’y pas d’imagination ni de direction ». Pour « Ma nation : l’imagination », l’artiste a voulu une exposition qui soit spirituelle, onirique, grave, mêlant ironie et humour.
Pour Jan Fabre, la partie la plus sexy du corps humain est le cerveau
On voit ainsi une interprétation de la Pietà de Michel-Ange baptisée « Merciful dream» installée avec quatre autres œuvres monumentales dans le carré Giacometti de la Fondation, où il se représente en Christ, la Vierge Marie ayant le visage de la mort. On découvre également deux gisants. L’un d’eux est une femme jeune et belle, sorte d’Ophélie, dont le visage tourné vers la droite fait penser à une héroïne des légendes celtes. Le second gisant montre un homme reposant dans un cercueil très réaliste….
Des œuvres qui interrogent, imaginées par celui qui se définit comme un « guerrier de la beauté » : « la provocation est une évocation de l’esprit » sourit-il.
Ses réalisations de cerveaux surmontés d’une croix, font penser à de l’art funéraire, sculptures de cimetières qu’il considère comme les plus beaux musées du monde. Certaines œuvres font référence à ses parents, sa mère lui ayant transmis l’amour de la poésie, son père celui de l’observation: « Mes parents m’inspirent beaucoup. Ce sont les deux planètes les plus essentielles de ma vie ».
Depuis 40 ans, Jan Fabre utilise toutes sortes de matériaux : crayon, stylo Bic, os, sang, larmes, animaux naturalisés, scarabées, bronze ou marbre. Autant d’éléments avec lesquels il invente des installations qui évoquent la métamorphose, le rapport de l’homme à la nature ou le dialogue entre arts et sciences. Une danse du corps et de l’esprit qui nous plonge dans l’esprit d’un artiste en perpétuelle création.
Jusqu’au 11 novembre, exposition Jan Fabre «Ma nation : l’imagination», Fondation Maeght – 623 chemin des Gardettes, Saint-Paul de Vence (06) www.fondation-maeght.com
LIRE. Les sculptures-paysages tout en rondeur d’Henry Moore : https://www.weculte.com/featured/exposition-les-sculptures-paysages-tout-en-rondeur-dhenry-moore/