Exposition/Mode. L’exubérance et la folie créative de Thierry Mugler, couturier, artiste et photographe, s’exposent au Musée des Arts Décoratifs à Paris, invitant à sortir du monde virtuel et pousser les limites de la mode commerciale et uniformisée. A découvrir du 30 septembre 2021 au 24 avril 2022
Mode. La folle exposition de Thierry Mugler au Musée des Arts Décoratifs
L’exposition « Thierry Mugler: Couturissime » au Musée des Arts Décoratifs (MAD) de Paris s’ouvre au public jeudi, une date symbolique car en plein milieu de la Fashion week qui renoue avec les défilés après avoir été confinée sur internet pendant la pandémie du Covid.
Une rétrospective dédiée à Thierry Mugler qui a été dans les années 1970 le pionnier du défilé spectacle, tel qu’on le connaît aujourd’hui : « C’est important de montrer ce que représente Thierry Mugler en 2021 à la jeune génération, peut-être plus uniformisée, moins poussée à la créativité dans une mode plus commercialisée », confie Thierry-Maxime Loriot, commissaire de l’exposition, produite à l’origine par le Musée des beaux-arts de Montréal.
Robe chimère et robe insecte
Il a fallu deux ans pour créer la robe chimère à l’affiche de l’exposition, dont chaque écaille est réalisée et peinte à la main et qui a été vue pendant seulement deux minutes sur le podium.
Jerry Hall a porté en 1997 une robe « insecte », Emma Sjöberg était en 1992 en corset en forme d’un guidon de moto pour le tournage du clip Too Funcky de George Michael…
Le couturier âgé de 72 ans s’est retiré de la mode en 2002, mais les icônes de la pop culture d’aujourd’hui comme Lady Gaga, Beyoncé, Cardi B ou Kim Kardashian arborent ses tenues d’archives pour les grandes occasions : « Je ne faisais pas de la mode et je ne suivais pas les tendances. Cela raconte une histoire et la perpétue en quelque sorte », explique Thierry Mugler dans le catalogue de l’exposition.
Bustiers en plexiglas ou en métal, costumes montés sur du caoutchouc, utilisation du latex à la place du cuir, tailleurs en vinyle, fausses fourrures: ses matériaux et techniques sont révolutionnaires.
De même pour le parfum « gourmand » dans lequel il introduit une molécule utilisée pour les bonbons. Lancé en 1992, « Angel » disputera la première place des ventes au mythique N°5 de Chanel. « Mugler voulait se détacher de la haute couture qui correspondait à une élite, et montrer que les jeunes pouvaient aussi porter de la haute couture et que cela pouvait être autre chose qu’une robe pour aller à une soirée chic », souligne Thierry-Maxime Loriot.
« Opéra en neuf actes »
L’audace créative de Thierry Mugler passait également par ses shows spectaculaires. L’exposition sera « mise en scène » et présentée comme un « opéra en neuf actes » avec des installations et effets visuels. « J’adore offrir le spectacle. Les gens ne vont plus au cinéma parce qu’ils ont Netflix. Ici, ils vont pouvoir découvrir l’univers Mugler eux-mêmes à travers ses photos, des tableaux, des extraits vidéos », déclare le commissaire : « Dans un monde « où l’on doit être aimé sur les réseaux sociaux » et l’on s’habille pareil « à Montréal, Hong Kong, Melbourne et Paris » avec les marques de grande distribution, l’exposition célèbre l’audace et « l’individualité ». « L’idée est que les gens sortent d’ici avec un sourire, qu’ils se sentent joyeux », souligne-t-il.
We Culte (avec Afp)
- A voir : Exposition « Thierry Mugler : Couturissime », du 30 septembre 2021 au 24 avril 2022. Musée des Arts Décoratifs, 107 rue de Rivoli 75001 Paris 1