Cinéma. On patientait depuis plus de 10 ans, il fait enfin son grand retour. Entouré d’une bande de bras cassés et adulé par des millions de fans, le roi Alexandre Astier va de nouveau se faire appeler Arthur: Kaamelott – premier volet, la très attendue adaptation cinématographique de sa célèbre série télévisée, débarque dans les salles à partir de ce mercredi 21 juillet.
Après 458 épisodes d’une série télévisée diffusée sur M6 qui a rassemblé une communauté d’admirateurs inconditionnels de 2005 à 2009, Alexandre Astier, créateur et réalisateur de Kaamelott, saute donc le pas et tente l’aventure du grand écran pour cette parodie de saga des Chevaliers de la Table ronde
« Aujourd’hui, quand je vois les images du film, je me dis que Kaamelott était fait pour le cinéma. C’est là sa vraie place », expliquait l’acteur-réalisateur dans le numéro de septembre 2020 du mensuel Première. Et d’ajouter: « L’ambition, c’est de faire une saga qui mélange comédie, dark fantasy et aventure ».
Alexandre Astier a tout contrôlé
Après 458 épisodes d’une série télévisée diffusée sur M6 qui a rassemblé une communauté d’admirateurs inconditionnels de 2005 à 2009, Alexandre Astier saute donc le pas et tente l’aventure du grand écran pour cette parodie de saga des Chevaliers de la Table ronde. Et il a pris soin de tout contrôler, ou presque: il est réalisateur, scénariste, acteur principal, monteur, coproducteur du film –et même compositeur de la musique, dont la bande originale est interprétée par l’Orchestre national de Lyon.
Pour autant, ce ne sont pas ses débuts au cinéma puisqu’il a déjà réalisé trois films: David et Madame Hansen en 2012 (avec Isabelle Adjani) et deux Astérix coréalisés avec Louis Clichy: Le Domaine des Dieux en 2014 et Le Secret de la Potion Magique en 2018. Mais ce Kaamelott est assurément son Graal, qui sera décliné en trois parties, façon Star Wars ou Seigneur des Anneaux.
Il revient pour tout péter
L’histoire de ce premier volet? Alexandre Astier l’avait résumée dans l’émission Quotidien sur TMC le 21 juin: « Sans spoiler… Pour aller voir Kaamelott, si vous ne connaissez pas Kaamelott et si vous voulez essayer le truc: le roi est absent depuis 10 ans et il revient pour tout péter ».
C’est bien synthétisé. Pour en dire un peu plus –et toujours sans spoiler–, on peut ajouter que l’histoire commence une dizaine d’années après la fin de la série télévisée. Les Chevaliers de la Table ronde sont divisés et le roi Arthur Pendragon, souverain de Logres (un royaume s’étendant de la Calédonie à l’Aquitaine), à bout de forces, miné par la dépression, hanté par ses souvenirs, suicidaire, a remis le pouvoir à Lancelot-du-Lac et s’est embarqué pour le continent, direction Rome.
Cinéma. Kaamelott -premier volet : Le retour du roi Arthur sur grand écran
Lancelot et ses mercenaires saxons
En son absence, Lancelot (Thomas Cousseau) a trahi sa confiance et est devenu tyrannique et obsessionnel, effaçant les traces du règne de son prédécesseur, pourchassant ses partisans obligés d’entrer en résistance et semant la terreur par l’intermédiaire de ses mercenaires saxons.
Mais où est Arthur? Va-t-il revenir? Certains le redoutent, d’autres l’espèrent. Bon, pas de mystère, la bande-annonce le montre: il revient. « J’avais mis des années à avoir la paix. À plus voir vos tronches! », dit-il à ses fidèles. Oui, mais « qu’est-ce que vous entendez exactement par «Vous êtes de retour»? » , demande-t-il au duc d’Aquitaine (Alain Chabat)…
Humour absurde et caustique
Le film est drôle, bien sûr, et ramène aux fans de la série télé un humour absurde et caustique basé sur des dialogues-chocs. Les courtes répliques de la clique de Kaamelott Christian Clavier/ Antoine de Caunes/ François Rollin/ Jean-Robert Lombart (le Jurisconsulte, Dagonet, Loth d’Orcanie, Père Blaise) finissent toutefois par lasser, à la longue, alors qu’Alain Chabat, à l’inverse, est irrésistible de bout en bout. De ce film plutôt réussi on retiendra pas mal de moments de bravoure dans la loufoquerie (notamment une partie de « robobrole » aussi incompréhensible qu’hilarante), des séquences de nostalgie et d’émotion (les souvenirs de jeunesse d’Arthur, quand il était adolescent et amoureux), des rebondissements et de l’aventure, des effets spéciaux, de beaux décors et une image très soignée. Alexandre Astier a maîtrisé sa réalisation, avec un budget d’une quinzaine de milliers d’euros, soit trois fois plus que la moyenne des films français.
Distribution impressionnante
La distribution est bien sûr impressionnante. Des invités de renom (Sting, Guillaume Gallienne, Clovis Cornillac) s’ajoutent aux acteurs déjà vus dans la série de M6 (Christian Clavier, François Rollin, Antoine de Caunes, Alain Chabat, Géraldine Nakache, Audrey Fleurot, François Morel, Franck Pitiot, Anne Girouard, Jacques Chambon, Thomas Cousseau, Jean-Christophe Hembert, Jean-Robert Lombard, Nicolas Gabion).
Et Alexandre Astier, 47 ans, père de sept enfants, a largement fait participer sa famille à l’aventure: son père, Lionnel Astier, et sa mère, Joëlle Sevilla (qui jouent ses beaux-parents Léodagan et Séli), ses deux filles Ariane et Jeanne (Mehben et Mehgan, les filles de Karadoc et Mevanwi), son jeune fils Neil (qui fait Arthur adolescent).
Visible par tout le monde
Mais avant d’aller voir le film, les spectateurs vont inévitablement se poser LA question: faut-il, pour l’apprécier, connaître la série télé? Réponse d’Alexandre Astier dans son interview à Première: non. « Je pense qu’il est visible par tout le monde, j’ai même fait gaffe à ce qu’il le soit. Celui qui ne connaît rien à la série va pouvoir se raccrocher à l’histoire: celle d’un roi qui revient. Il va piger qui sont les copains du roi, ceux qui ne le sont pas, le début, le milieu et la fin. Après, celui qui s’est bouffé la série va mieux en profiter, forcément, il va remarquer tous les détails que j’ai semés dedans ».
On attend maintenant la suite, le Deuxième Volet, sans avoir à patienter 10 ans. « J’ai hâte d’écrire un Arthur avec les cheveux parfaitement blancs, un vieux mec qu’il faut aider à marcher pour s’asseoir sur un trône », dit le réalisateur. Qui a pris soin de glisser, à la fin du générique d’après-film (ne partez pas tout de suite!), une courte séquence, façon X-Men, qui fera frémir d’aise –et d’impatience– les fans de cette saga Kaamelott.
Jean-Michel Comte
LA PHRASE
« Excusez-moi les gars: y’aurait moyen de réduire la voilure, sur la connerie? » (Clovis Cornillac, capitaine de navire et trafiquant d’esclaves, à ses marins).
A voir : Kaamelott – Premier Volet (France, 2h00). Réalisation: Alexandre Astier. Avec Alexandre Astier, Lionnel Astier, Alain Chabat (Sortie le 21 juillet 2021)
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