Télé. « La part des anges » de Ken Loach, à consommer sans modération

Télé. Arte diffuse ce soir « La Part des Anges » du réalisateur britannique Ken Loach. Un film social à la fois triste et jubilatoire sur la réinsertion de quatre jeune délinquants, qui passe par la découverte de la fabrication du whisky dans une distillerie écossaise. A voir mercredi 17 mars- 20:55 

Ken Loach émeut avec cette histoire de jeunes banlieusards parfois violents mais touchants tentés par la réinsertion sociale, que d’aucuns considèrent comme la lie de la société. On passe des larmes au rire, de la compassion à l’espoir. Un film utopique à consommer sans modération, dont la philosophie optimiste invite à une vie meilleure

Ken Loach, réalisateur britannique chantre du cinéma social, a tourné « La part des anges »(*) entièrement en Ecosse, pays des kilts, de la cornemuse et du whisky. Un film social à la fois triste et jubilatoire sur quatre jeunes délinquants récidivistes, qui s’emploient du mieux qu’ils peuvent à changer la courbe descendante de leur existence. Robbie (Paul Brannigan), jeune père de famille délinquant, souffre-douleur d’un beau-père violent, croise un jour la route de trois loosers comme lui. Mo une kleptomane (Jasmin Riggins), Rhino, un vandale (William Ruane) et Albert, le nigaud ahuri (Gary Maitland). La chance n’étant pas avec eux, ils échappent de peu à l’emprisonnement mais doivent s’acquitter d’une peine de travaux d’intérêt général.

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Harry, l’éducateur qui doit les gérer, a alors l’idée de les emmener visiter une distillerie. Ce sera une révélation pour Robbie. Ils sont initiés à la fabrication tenue secrète du whisky. De la visite des distilleries aux leçons de dégustation, Robbie va réussir rapidement à différencier les crus et à identifier les cuvées d’exception. Il est doué. On le sollicite même pour un poste de goûteur. Bientôt, les quatre amis découvrent que les grands whiskies se vendent à prix d’or…Maintenant qu’il a les cartes en main, que va décider Robbie, continuer d’apprendre ou tenter une arnaque de plus avec l’aide de ses trois copains ?

Le réalisateur Ken Loach émeut avec cette histoire de jeunes banlieusards parfois violents mais touchants tentés par la réinsertion sociale, que d’aucuns considèrent comme la lie de la société. On passe des larmes au rire, de la compassion à l’espoir. Le rythme ultra rapide et un scénario au cordeau, fait de multiples scènes où les protagonistes malgré tout gardent leur légèreté et leur humour, nous gagne. On voudrait tellement que Robbie, Mo, Rhino et Albert s’en sortent.

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A la seconde moitié du film, on assiste à cette étrange cérémonie qu’est la dégustation, qui permet d’apprécier un grand whisky, grâce à la description minutieuse faite devant de vrais amateurs du divin breuvage. C’est à ce moment sans doute que les Japonais, dont le pays est le deuxième producteur de single malt, ont dû prendre des notes pour la fabrication de leur fameux « Japanese whisky »… « La Part des Anges », un film utopique à consommer sans modération, dont la philosophie optimiste invite à une vie meilleure.

Jane Hoffmann

• Voir : « La Part des Anges » de Ken Loach avec Paul Brannigan, William Ruane, Jasmin Riggins, Gary Maitland, sur Arte mercredi 17 mars à 21 :05 (Grand Prix du Jury au Festival de Cannes 2012)
• (*) Dans le domaine des alcools qu’on laisse vieillir en tonneau, il y a chaque année à peu près 2 ou 3% du contenu d’un fût qui s’évaporent, on l’appelle « la part des anges ». Une petite quantité d’alcool qui disparait pendant le vieillissement, dû au bois de chêne avec lequel le tonneau est fabriqué.