Télé. « Les Vieux fourneaux » de Christophe Duthuron est une comédie plutôt déjantée faisant la démonstration que rien n’est impossible quand on a l’envie, malgré les aléas de l’âge, de courir encore le monde et de venger un ami. La preuve avec Pierre Richard, Eddy Mitchell, Roland Giraud, vieillards farfelus. A voir lundi 19 février sur France 3 – 21:10
« Les vieux fourneaux » est un film joyeux qui donne du cœur à ces vieillards loufoques vivant la dernière aventure de leur existence. Une histoire farfelue que le cinéma britannique, maître dans ce genre, peut nous envier.
Antoine (Roland Giraud) vient de perdre sa femme, Lucette. Heureusement, il lui reste encore deux vieux amis d’enfance, Emile dit Mimile (Eddy Mitchell) du genre désabusé, et Pierrot (Pierre Richard) ancien anarchiste, perpétuellement révolté. Ils se retrouvent aux obsèques de Lucette. Ils ont tous passé les 70 ans, ils sont nostalgiques, leur vie est derrière eux. Normalement…
Plus tard, en rangeant les affaires de sa femme, Antoine découvre une lettre datant d’une cinquantaine d’années, qui le met dans une colère incontrôlée. Il quitte alors le Tarn, où il a vécu heureux, pour l’Italie où vit Guerrant-Servier (Henri Guybet), qui fut jadis, d’après la lettre, l’amant de Lucette.
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Antoine part avec un fusil pour faire la peau de l’individu qui jouit de sa retraite paisiblement en Toscane. Mais ses deux amis et sa petite-fille décident d’empêcher l’irréparable et le suivent dans un « combi » pour tenter de le raisonner. S’ensuit une course-poursuite émaillée de gags, de situations comiques, frôlant parfois l’invraisemblance.
Oui, on peut rire de tout, même d’un Eddy Mitchell qui ouvre tout grand la porte de son EPHAD pour courir derrière une chimère. Sa voix n’est plus ce qu’elle a été, son dos est légèrement voûté mais sa détermination n’a d’égale que celle de Pierre Richard, arthritique, râleur, excité en permanence contre la société capitaliste. Ils vont, malgré ou à cause de leurs handicaps physiques, partir tels des chevaliers à la rescousse de leur ami de toujours. Une nouvelle vie les attend.
La réalisation est pleine d’optimisme qui tient la distance, avec de bons comédiens, de bons dialogues, dans une histoire épique et un final chargé en émotion. Une histoire qui traite du quatrième âge, thème très rare au cinéma. Tourné à Auterive (Gers) et à Villemur-sur-Tarn (Haute-Garonne) dans de très beaux paysages, le film de Christophe Duthuron, adapté d’une B.D. de Wilfrid Lupano et Paul Cauet (Dargaud- 2014), est joyeux et donne du cœur à ces vieillards loufoques qui vivent la dernière aventure de leur existence.
Il invite à réfléchir sur un mode gai assumé, à tout ce qui nous manque aujourd’hui. Ce sont trois vieux tordus certes, mais c’est surtout une histoire farfelue que le cinéma britannique, maître dans ce genre, peut nous envier.
Jane Hoffmann
- A voir : « Les Vieux fourneaux » (2017) de Christophe Duthuron avec Pierre Richard, Eddy Mitchell, Roland Giraud, Alice Pol, Henri Guybet. A voir lundi 19 février sur France 3 – 21:10