jean-baptste harang
Jean-Baptiste Harang

Livre. Comme on le dit d’un mot valise, « Dénicheur d’oursons », le dernier livre de Jean-Baptiste Harang, est un roman valise où les mots se télescopent et finissent par s’ordonnancer en une poésie surréaliste, dans la droite ligne d’un Boris Vian.

Avec « Dénicheur d’oursons », la lecture est déviée, il faut se laisser guider par l’instinct, prendre un chemin de traverse pour revenir au sujet mais que cela vaut le détour ! Au creux de la lettre, dans les interstices des lignes, dans la ponctuation, le texte se niche et nous le découvrons avec le sentiment d’être nous aussi, des dénicheurs…de talent

jean baptiste harang denicheur d'oursonsPour répondre à l’avertissement de l’auteur, disons-le tout de suite, ce roman est un très bel échec ! L’histoire débute, Guillaume Fox écrivain,  a perdu la première phrase du livre qu’il est en train d’écrire. C’est une journée qui commence mal, ou comme l’écrit l’auteur « une journée qui commence par le siège. » Alors il fait appel à sa mémoire, des noms lui reviennent, comme autant d’indices qui demeurent impuissants à résoudre le mystère du sujet.

La première phrase comme les lignes suivantes se sont perdues dans les méandres du disque dur de l’ordinateur qui ne reviennent pas à son cerveau mou. Guillaume Fox est en proie non au syndrome de la page blanche, mais à l’incapacité de retrouver le fils de son récit. Désabusé, il prend alors la tangente et descend de son 7ème étage pour se perdre dans les dédales des allées du Jardin des Plantes.

Un nom le bouscule, celui de Frémiet. Emmanuel Frémiet. Mais qui est-il ? Interrogé par ses propres références, il retrouve au hasard, la brève notice écrite entre des pages blanches. C’est un sculpteur français spécialiste animalier. Le narrateur assis face a la sculpture monumentale « dénicheur d’oursons » sent alors les griffes de l’animal se planter dans sa mémoire. Mais qu’a t’il voulu écrire ?

Le roman surgit et son titre emprunté à un vers de Verlaine: Que sera-t-il advenu de lui ?
L’on découvre donc avec Guillaume Fox un récit qui nous hameçonne immédiatement puis brusquement s’interrompt. Pourtant tous les codes du roman y sont. Les descriptions fines, les personnages bien plantés, l’intrigue et un halo de mystère sur une île où un drame se noue. Nous n’aurons pas la fin de l’histoire, alors en écho au titre, le lecteur se demande à son tour, mais que sera-t-il advenu du narrateur ?

La lecture est déviée, il faut se laisser guider par l’instinct, prendre un chemin de traverse pour revenir au sujet mais que cela vaut le détour ! Au creux de la lettre, dans les interstices des lignes, dans la ponctuation, le texte se niche et nous le découvrons avec le sentiment d’être nous aussi, des dénicheurs…de talent.

Texte Véronique Sousset

« Dénicheur d’oursons » de Jean-Baptiste Harang –  Grasset/ Roman. 136 pages,16.00 €

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