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Sélection livres : Nos 10 meilleurs romans et récits étrangers de 2023

Sélection Livres. Avant la rentrée littéraire d’hiver programmée pour le 4 janvier 2024, un ultime coup d’œil dans le rétro pour se rappeler les temps forts de l’année qui tire à sa fin. L’occasion pour We Culte de présenter sa sélection des meilleurs romans et récits étrangers parus en 2023. Mention spéciale pour Lauren Groff, Salman Rushdie et Zadie Smith.


Sélection livres : le Top 10 des meilleurs romans et récits étrangers de 2023


Le Podium 

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Sélection livres : « Matrix » de Lauren Groff

« Matrix » de Lauren Groff

Après « Les Monstres de Templeton » (2010), « Arcadia » (2012) et surtout « Les Furies » (2017, livre préféré de Barack Obama), l’Américaine Lauren Groff fait à nouveau sensation.

Avec « Matrix », c’est un sacré plongeon dans le temps : l’an 1158 avec une héroïne de 17 ans, Marie de France. Première femme à avoir écrit en français, elle demeure une jeune femme au destin immense, à la magie visionnaire. Ainsi, « elle sort de la forêt seule sur son cheval. »

Agée de dix-sept ans, dans la froide bruine de mars, Marie qui vient de France. An de grâce 1158, le monde attend avec lassitude la fin du carême. Bientôt ce sera Pâques, elle approche de l’abbaye, « pâle et hautaine au sommet d’une butte dans cette vallée humide où les nuées venues de l’océan se tordent contre les collines ».

Née d’un viol, Marie est une bâtarde envoyée au couvent par la reine Aliénor. Amoureuse contrariée, manipulatrice géniale, « femme puissante » visionnaire, de l’abbaye elle fait une véritable entreprise, avec un atelier de copistes. La « petite bâtarde » a pris sa revanche- ne serait-ce qu’une illusion ?

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Sélection livres : « La cité de la victoire » de Salman Rushdie

« La Cité de la Victoire » de Salman Rushdie

Grand amateur de textes-épopée comme le « Râmâyana », le « Mahâbhârata » et l’« Iliade » d’Homère, Salman Rushdie avait bouclé son nouveau roman- « La Cité de la Victoire », peu avant l’attaque dont il fut victime en août 2022 et qui l’a privé d’un œil de l’usage d’une main.

Dans ce texte, le lecteur se retrouve à Bisnaga. Après une bataille « ordinaire » entre deux royaumes, une fillette de 9 ans, Pampa Kampana, assiste à la mort de sa mère, brûlée dans le bûcher des veuves.

Peu après, envahie par le chagrin, elle fait une rencontre divine : sa vie va être bouleversée. Pampa reçoit des pouvoirs exceptionnels de la déesse, qui lui glisse qu’elle va contribuer à l’essor de Bisnaga (littéralement, « cité de la victoire »).


LIRE AUSSI : Notre Top 10 des meilleurs romans et récits français parus en 2023


Pendant les 250 années suivantes, les destins de Pampa Kampana et de Bisnaga se confondent. Pampa va bousculer la société, installer une autre approche de la vie commune… et fera des femmes les égales des hommes. En maître du conte, Rushdie y ajoute le texte de deux voyageurs portugais, marchands de chevaux, racontent tout de la vie quotidienne, les marchés, les rituels dans les temples…

  • « La Cité de la Victoire » de Salman Rushdie. Actes Sud, 336 pages, 23 €.
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Sélection livres : « Feel Free » de Zadie Smith

« Feel Free » de Zadie Smith

On la dit écrivaine transatlantique. Look éternel de mannequin, née d’un père anglais et d’une mère jamaïcaine, Zadie Smith est une autrice parmi les plus brillantes et inventives de l’époque, jamais aussi lumineuse que lorsqu’elle est en période d’essais. Le recueil « Feel Free » est composé d’« essais à vocation libre », de textes écrits « en Angleterre et aux États-Unis pendant les huit années de la présidence Obama pour la plupart », soit entre 2009 et 2017. Zadie Smith ne manque pas de préciser que ces textes font « désormais partie d’un monde englouti.»

Au meilleur de son art, elle écrit aussi : « On ne combat pas le feu avec de l’air. Mais on ne peut se battre pour une liberté qu’on ne sait plus identifier. À un lectorat toujours avide de liberté, je propose ces textes afin qu’ils soient utilisés, modifiés, démantelés, détruits ou ignorés, c’est selon ! »

Et c’est ainsi qu’elle réfléchit en toute liberté, aussi bien sur cette vie dont la finalité est de créer des liens, sur l’art de la danse que sur les réseaux sociaux ou les jardins italiens. Du grand art !

  • « Feel Free » de Zadie Smith. Gallimard, 400 pages, 25 €.

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Sélection livres : « Trust » de Hernan Diaz

« Trust » de Hernan Diaz

Pulitzer de la fiction, Hernan Diaz embarque, avec « Trust », ses lecteurs à Wall Street dans les années 1930. La Grande Dépression a frappé. Quelques malins ont su faire des affaires.

Nombre d’États-Uniens ont vu leur fortune s’évaporer, d’autres ont prospéré dont cet héritier d’une famille d’industriels devenu magnat de la finance : lui et son épouse, fille d’aristocrates, forment un couple qui fait envie à la « high society » locale.

Froid et calculateur, Benjamin Rask fait tourner l’entreprise ; fragile et mélancolique, Helen s’occupe de la maison et de ses bonnes œuvres…

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Sélection livres : « Faire face » de V- Eve Ensler

« Faire Face » de V- Eve Ensler

Auteure de nombreux essais et textes dont « Les Monologues du vagin », l’Américaine Eve Ensler a décidé de changer de patronyme. Ainsi, sous son nouveau nom- V, elle signe « Faire face », son autobiographie.

Un texte éclaté, sans contrainte chronologique mais par thèmes. Huit chapitres : Murs, Sida, Faim d’une mère, Féminicide, Le Chagrin, Tomber, Peau, Prendre acte, et enfin, Un épilogue. Un texte constitué d’extraits, d’articles de presse, de pièces en vers, de quelques images… Des mots d’action et de lutte(s) pour dire et écrire l’intime d’une femme, l’universel de toutes les femmes.

  • « Faire Face » de V- Eve Ensler. Denoël, 320 pages, 21 €.
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Sélection livres : « Les armes de la lumière » de Ken Follett

« Les Armes de la Lumière » de Ken Follett

A 74 ans, le grand maître du roman historique a décidé de boucler « Kingsbridge », sa saga best-seller mondiale. Avec « Les Armes de la Lumière », le Britannique Ken Follett a ainsi posé la dernière pierre à son œuvre. Mieux : il propose un véritable feu d’artifice, et y fait sa révolution.

Avec un récit qui court de 1792 à 1824. Tout y est : le féminisme, la révolution industrielle, le capitalisme… C’est un formidable maelström, avec une révolution industrielle, des guerres napoléoniennes et la bataille de Waterloo. Avec Follett, c’est épopée à tous les étages !

  • « Les Armes de la Lumière » de Ken Follett. Robert Laffont, 792 pages, 25,90 €.
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Sélection livres : « Les nauffragés du Wager » de David Grann

 « Les Naufragés du Wager » de David Grann

Journaliste au « New Yorker », David Grann murmure à l’oreille d’Hollywood. Martin Scorsese et James Gray ont adapté sur grand écran certains de ses livres. Et, avec Leonardo DiCaprio, Scorsese a acquis les droits ciné de sa nouvelle livraison : « Les Naufragés du Wager ».

Une fois encore, David Grann mêle journalisme et fiction. Dans ce livre (cinq ans de travail !), l’auteur plonge en 1740. Le Wager, navire britannique, est envoyé pour récupérer les trésors d’un galion espagnol et échoue au Cap Horn. Des naufragés se réfugient sur une île. Mutineries et cannibalisme au programme !

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Sélection livres : « Babysitter » de Joyce Carol Ouates

« Babysitter » de Joyce Carol Oates

Hier appelée Motor City, car capitale mondiale de l’industrie automobile, la ville de Detroit est devenue Murder City. La cité du crime. Dans sa banlieue vit Hannah, l’héroïne du nouveau roman de Joyce Carol Oates. Une fois encore, l’auteure à la production étourdissante nous envoie, à 85 ans, un roman empli d’effroi à tous les étages.

Que sait-on vraiment d’Hannah ? Mariée à un homme d’affaires, elle s’ennuie et tente d’organiser au mieux la vie de sa famille. Va se présenter à elle un inconnu. Il lui a saisi le poignet lors d’un cocktail mondain- elle devine la violence chez « ce mâle prédateur enchanté de lui-même ».

Et il devient son amant. Début d’une relation toxique. À la même période, un tueur d’enfants nommé « Babysitter » enlève, viole et tue de jeunes garçons blancs près de chez elle, et des voisins, haut placés chez General Motors, sont assassinés dans leur villa… Une fois encore, Joyce Carol Oates frappe fort. Elle à qui on promet le Nobel depuis tant et tant d’années reste la meilleure quand il s’agit d’ausculter l’Amérique d’hier et d’aujourd’hui.

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Sélection livres : « Jeu sur tambours et tambourins » de Olga Tokarczuk

« Jeux sur tambours et tambourins » d’Olga Tokarczuk

Prix Nobel 2018, Olga Tokarczuk est tenue comme la meilleure des écrivains polonais contemporains. À 60 ans, elle est saluée pour la version française de « Jeu sur tambours et tambourins », recueil de 19 nouvelles paru à l’origine en 2001, complété de son premier recueil, « L’Amour et autres nouvelles ».

Nous voilà plongé.e.s dans le laboratoire narratif d’une auteure qui assure : « La nouvelle est l’une des formes achevées de la littérature, c’est elle qui exige le plus d’efforts et d’inventivité ».

En ouverture de ce menu de grand choix, « Ouvre les yeux, tu n’es plus en vie ! ». C’est une lectrice, fan de romans policiers. Elle trouve alors le moyen d’intervenir dans l’intrigue, beaucoup trop molle à son goût, du mauvais polar qu’elle a commencé…

Et comme il n’y a pas de meurtre, alors C. intervient et, assassine ! Les autres nouvelles sont du même niveau. Olga Tokarczuk revendique une littérature où tout est permis, entre fantasmes et doubles qui hantent le texte. Jouez tambours, sonnez tambourins !

  • « Jeux sur tambours et tambourins » d’Olga Tokarczuk. Noir sur Blanc, 325 p, 23,50 €.
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Sélection livres : « Sale menteuse » de John Waters

« Sale menteuse » de John Waters

Le « dandy trash » a encore dépassé les bornes ! A 77 ans, réalisateur et acteur, l’Américain John Waters signe « Sale Menteuse », un premier roman parmi les plus furieusement déjantés de l’année… et a confirmé qu’il est bien le pape du mauvais goût !

Avec « Sale menteuse », on est servi : l’héroïne, Marsha Sprinkle, est voleuse pathologique et arnaqueuse de génie et ne compte plus ses ennemis. Qui ont décidé de lui régler son compte. Mais elle est intelligente, incroyablement fourbe et celui qui l’attrapera n’est pas encore né ! Le (très) mauvais goût érigé en art.

  • « Sale menteuse » de John Waters. Editions Gaïa, 256 pages, 22,80 €.

 Sans oublier
  • Louise Glück : « Recueil collectif de recettes d’hiver » (Gallimared)
  • Cormac McCarthy : « Le Passager » (Editions de l’Olivier)
  • Sofi Oksanen : « Deux fois dans le même fleuve » (Stock)
  • Wole Soyinka : « Chroniques du pays des gens les plus heureux du monde » (Seuil)
  • Jerry Stahl : « Nein, nein, nein » (Rivages)

Serge Bressan

 

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