marion rampal tisse
Marion Rampal (c) Alice Lemarin

Interview/Musique. Avec « Tissé », sorti le 25 février dernier, Marion Rampal nous offre l’un des albums les plus captivants de ce début d’année. Son timbre, tout en retenue, nous emmène dans un onirique voyage entre folk, blues, maloya, musique cajun… avec des invités comme Anne Pacéo, Archie Shepp et Piers Faccini. En tournée avec une escale parisienne le 18 mai prochain au Festival Jazz à Saint-Germain-des-Près.


Marion Rampal : « Avec l’album « Tissé », j’ai le sentiment d’avoir trouvé ma maison »


Son timbre d’une exceptionnelle musicalité lui permet de jouer avec tous les registres. Marion Rampal a ainsi interprété des airs du cabaret berlinois, Mozart, Duke Ellington, Henri Purcell, Brigitte Fontaine, Blind Lemon Jefferson (considéré comme le père fondateur du blues du Texas)…

Avec « Tissé«  qui sort officiellement le 25 février prochain, elle nous offre l’un des albums les plus captivants de ce début d’année. Onze chansons réalisées par Matthis Pascaud (également aux guitares, claviers, percussions et co-compositeur avec Marion sauf « Calling To The Forest« ) et enregistrés avec un solide combo de musiciens : Pierre-François Blanchard, Sébastien Llado, Raphaël Chassin, Tony Paeleman sans oublier les participations du saxophoniste Archie Shepp, de la batteuse Anne Paceo et du songwriter Piers Faccini.

Au fil de titres comme « A volé », « D’autres soleils », « Maudire », « Blossom », « Où sont passées les roses » (texte anglais de Piers Faccini) ou encore « Still A Bird », son chant, tout en retenue, nous emmène dans un onirique voyage entre folk, musique cajun, blues, maloya…



Rencontre avec une artiste qui échappe à toute étiquette, avant son prochain concert parisien, le 18 mai à la Maison de l’Océan, dans le cadre du Festival Jazz à Saint-Germain-des-Prés.

marion rampal tisse
Marion Rampal (capture d’écran)

Comment pourrait-on définir le titre de l’album ?

A l’origine, je pensais l’appeler « Lovis » qui veut dire jeudi en latin. Un jour, à l’issue d’un concert, une femme est venue me voir en me disant que je rassemblais plein de choses. J’ai aimé cette idée de tisser des liens, avec la trame, le fil, des bouts disparates. Cette notion de travail collectif où s’entremêlent les couleurs, les influences, les énergies.

– Musicalement, vous avez flirté avec tous les genres. Vous étiez même dans un groupe de rock, non ?

J’ai en effet commencé à chanter et jouer dans un groupe qui s’appelait « Wesh Wesh » avec une guitare acoustique 12 cordes, genre Jimmy Page. A l’époque, je rêvais d’être Jim Morrison ! J’ai longtemps été en recherche. Avec l’album « Tissé », j’ai le sentiment d’avoir trouvé ma maison.

C’est-à-dire ?

Le confinement m’a été bénéfique car je me suis recentrée sur l’intimité de l’écriture. Il a fallu faire un vrai travail d’épure pour trouver mon style. J’avais une sorte de cahier des charges, tout en sachant qu’il faudrait dégager mes affinités avec le folklore, l’Afrique de l’Ouest, la Nouvelle-Orléans. Toute seule, je ne serais pas arrivée à une ligne aussi claire et aussi riche. Je suis d’un nature assez bordélique et Matthis Pascaud a su mettre de l’ordre dans tout ça, comme un véritable architecte d’intérieur. D’où l’intérêt de travailler avec un bon réalisateur.

 Votre séjour à la Nouvelle-Orléans vous a inspirée ?

J’ai surtout acquis un swing que je n’avais pas avant d’aller là-bas. J’ai marché des journées entières derrière des orchestres de rue en bougeant les fesses ! Cette célébration de la musique m’a permis de revenir avec un truc qui relève à la fois de l’instinct et de l’intelligence.



– Vous avez également évité la démonstration vocale ?

Je souhaitais une vraie mise à nu de la voix. C’était un exercice difficile mais cela m’a apaisée. Comme si je posais mes valises.

 Dans cet album, vous parlez la mort sous une forme assez poétique…

J’ai un rapport subliminal avec la mort. Une perception que je retrouve parfois dans des chansons de Léonard Cohen ou des écrits de Virginia Wolf. Passé un certain âge, on pense au vieillissement, à la mort mais aussi aux relations amoureuses qui peuvent évoluer sans forcément dépérir. A la Nouvelle Orléans on accompagne les enterrements en chantant, en jouant de la musique et en portant des tenues colorées. C’est une manière de célébrer la vie de celui qui part.

Le titre « L’île aux Chants Mêlés » est également celui d’un spectacle pour jeune public avec lequel vous tournez toujours ?

C’est un spectacle qui s’adresse aux enfants mais aussi aux adultes. J’ai eu envie de raconter ces voyages de musiques, le métissage des cultures, comment les chansons naissent… Avec deux complices, nous partons tels des troubadours, pour trouver cette île aux chants mêlés, sur les traces d’artistes connus ou moins connus.

 Peut-on dire que « Tissé » est l’album qui vous ressemble le plus ?

C’est ce que je suis maintenant. Mais peut-être aussi celle que j’ai toujours été !

Entretien réalisé par Annie Grandjanin

  • Album « Tissé » (Les Rivières Souterraines/L’Autre Distribution)

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