#Découverte. Après avoir longtemps joué dans les couloirs du métro parisien, l’artiste originaire de Saint-Etienne Hugo Barriol, sort « Yellow », son premier album enregistré à Londres. Un opus aux ambiances folk voyageuses, porté par la voix douce et aérienne du chanteur, qu’il dévoilera en tournée à partir de mars.
Hugo Barriol: « Dans le métro, j’ai passé des heures à jouer de la guitare et à interpréter mes chansons, que j’ai pu tester en live. J’étais dans ma bulle. C’est une bonne préparation pour ensuite faire des concerts. »
Chanter dans les sous-sols des transports parisiens peut mener à tout, à condition d’en sortir. La preuve avec Hugo Barriol, jeune folk singer de 29 ans, qui s’est produit pendant deux ans dans les couloirs du métro parisien, avant d’être repéré par la maison de disques Naïve : « ça été une bonne école confie-t-il. J’ai vécu des choses beaucoup plus positives que négatives dans le métro. Ça permet de travailler et de se rôder. J’ai passé des heures à jouer de la guitare et à interpréter mes chansons, que j’ai pu tester en live. C’est difficile parce que les gens sont de passage, ils ne sont pas là pour écouter. J’étais dans ma bulle. C’est une bonne préparation pour ensuite faire des concerts. »
Une expérience enrichissante pour le chanteur, qui après la parution d’un EP de cinq titres et avoir remporté le prix «Metro Music Awards» du meilleur musicien décerné par la RATP, sort aujourd’hui son premier album « Yellow » enregistré à Londres. Un opus aux influences folk-rock porté par une voix douce et aérienne : « Au départ, je n’avais pas cette voix-là. Je pense que c’est le fait d’avoir passé du temps à chanter dans le métro. Je me suis libéré, ouvert. J’ai dû pousser ma voix dans les aigus pour essayer de toucher les gens, plutôt que de chanter avec un timbre grave qu’on aurait moins entendu. Au final j’ai trouvé la voix que j’ai aujourd’hui » confesse-t-il.
Originaire de Saint-Etienne, il a appris la musique en autodidacte grâce à la pratique de différents instruments : « J’ai commencé très jeune à jouer de la batterie. Mon père avait un groupe de musique qui répétait dans la cave de chez mes grands-parents. J’ai pris les baguettes très tôt et j’ai joué seul pendant longtemps. Ensuite, j’ai déménagé à Lyon où j’ai eu un groupe dans lequel j’étais batteur. C’est ce qui m’a donné envie de me mettre au chant, d’écrire des chansons. Quand j’ai eu 19-20 ans, j’ai commencé à apprendre la guitare tout seul. C’est pour ça que ça m’a pris un peu de temps, parce que, pour être franc, je n’étais pas un gros bosseur ! » (rires).
Il rêvait surtout de voyager loin. Il est parti ainsi en Australie, à la fois pour parfaire son anglais, dont il possède un excellent accent et pour découvrir une autre culture : « C’est là-bas que je me suis lancé et que j’ai commencé à jouer dans le métro à Sydney. A mon retour à Paris, j’ai passé des auditions à la RATP, j’ai eu mon accréditation pour aller jouer dans les couloirs des stations. Parallèlement, je travaillais dans un bar en face duquel vivait le chanteur Benjamin Clementine. Je le voyais à sa fenêtre jouer du piano toute la journée. C’est là que j’ai pris conscience qu’il fallait ne faire que ça pour me donner une vraie chance. »
Interprété entièrement en anglais, l’album « Yellow » s’accompagne de mélodies à la fois solaires et mélancoliques, où Hugo Barriol aborde des thèmes introspectifs comme la perte de l’être aimé (« Always »), le temps qui passe (« Young ») ou le fait de « rencontrer la mauvaise personne » raconté dans la chanson « Oh My ». La musique ? « C’est une chose qui me fait beaucoup de bien dit-il. Ça me permet de raconter des histoires très personnelles, ce que je ne ferais pas forcément avec mes amis ou ma famille. Je m’en sers un peu comme un exutoire. Je n’ai jamais appris la musique je ne sais pas la lire, ni l’écrire. C’est plus quelque chose de l’ordre du ressenti où je peux faire part de mes émotions « . Quant à ses influences musicales, elles sont résolument anglo-saxonnes : « j’écoute peu de musique française. J’ai grandi en écoutant les groupes anglais ou américains qu’appréciait mon père. C’est la musique qui me touche, j’aime Bon Iver, Patrick Watson, Coldplay… »
Après s’être produit fin janvier à la Maroquinerie à Paris, Hugo Barriol va maintenant partir en tournée. Il se produira en France en mars, mais également au « Thousand Island » à Londres où il sera le 26 février, une ville qu’il aime particulièrement: « Je m’y suis toujours senti bien et puis, musicalement les anglais sont très forts ! Je pense que ça me ferait du bien d’être là-bas. »
Album « Yellow » chez Naïve/Believe. Le 26 février au Thousand Island à Londres et tournée en France à partir du 7 mars.
Lire: Bertrand Belin : « la musique c’est le partage, à l’inverse du livre » : https://www.weculte.com/featured/bertrand-belin-la-musique-cest-le-partage-a-linverse-du-livre/