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"L'Astronaute" : L'ancien spationaute Alexandre Ribbot (Mathieu Kassovitz, à droite) va aider Jim (Nicolas Giraud) dans son projet fou (©Nord-Ouest Films/Diaphana Distribution).

Sortie cinéma. Un ingénieur en aéronautique se consacre à un projet fou: construire sa propre fusée et accomplir le premier vol spatial habité en amateur. C’est l’idée de départ un peu farfelue de « L’Astronaute » (ce mercredi 15 février sur les écrans), un film intimiste, gentiment invraisemblable et volontairement optimiste, du réalisateur français Nicolas Giraud, qui en interprète le rôle principal.


« L’Astronaute » : le film ne manque pas de suspense et ne s’embourbe pas dans les questions techniques


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« L’Astronaute » : Nicolas Giraud et Mathieu Kassovitz (2023) (2021 NORD-OUEST FILM – ORANGE STUDIO – ARTEMIS PRODUCTION – FRERES ZAK)

Jim (Nicolas Giraud), bientôt 40 ans, ingénieur chez ArianeGroup, habite chez sa grand-mère et rumine sa déception: en 2009, il est arrivé troisième, sur plus de 4.500 candidats, au concours de l’Agence spatiale européenne pour envoyer un Français dans l’espace. C’est Thomas Pesquet qui a été choisi.

Projet secret

Alors Jim, depuis 8 ans, passe son temps libre sur un projet secret. Comme d’autres se construisent un voilier ou retapent des voitures anciennes, lui fabrique, pièce par pièce, une petite fusée et une capsule spatiale dans une grange en pleine campagne.

Il a le moteur, le combustible (conçu par un ami chimiste amateur d’aéromodélisme), le programme informatique, la combinaison et diverses pièces achetées à la mafia russe, une grue qu’il a louée, une dalle de béton comme pas de tir: il se sent prêt.

Les conseils d’un ancien spationaute

Avant de continuer l’aventure, il va demander conseil à un ancien spationaute français, Alexandre Ribbot (Mathieu Kassovitz), qui vit en ermite dans un chalet des Alpes. D’abord amusé, puis intrigué, avant d’être finalement intéressé, celui-ci décide de l’accompagner dans ce pari audacieux.

Avec l’aide de ce professionnel de l’espace, de son ami chimiste aéromodéliste et d’une jeune étudiante en mathématiques, Jim se lance donc dans ce « premier vol spatial amateur de l’Histoire ». Mais les obstacles techniques sont nombreux, ses supérieurs d’ArianeGroup commencent à avoir des soupçons, et la jeune mathématicienne estime à 32% le taux d’échec du projet…



Peu à peu, on se met à y croire

Le spectateur se dira peut-être que l’idée de départ est invraisemblable et que le scénario ne va pas tenir la route. Mais petit à petit, on se met à croire à cette histoire, cela n’est pas un film de science-fiction ou une fable romanesque au second degré. « Mon souhait a toujours été de faire un film réaliste. Et lorsque le travail d’écriture a été bien avancé, j’ai eu cette la chance qu’ArianeGroup m’ouvre ses portes. À partir de là, tout est devenu possible, parce que d’un seul coup, tout allait devenir crédible, plausible », explique le réalisateur Nicolas Giraud, 44 ans, qui, comme son personnage dans le film, s’est attaché les services de l’ancien spationaute Jean-François Clervoy comme conseiller technique.

Hommage à la conquête spatiale

Son film est un bel hommage à la conquête spatiale, illustré par quelques séquences émouvantes, comme quand, autour de la cheminée, chacun se souvient de l’endroit où il était lors de la première marche sur la Lune de Neil Armstrong et Buzz Aldrin en juillet 1969. Ou quand le spationaute Alexandre Ribbot raconte le moment où il a vu la Terre de l’espace, pour la première fois: « On n’a pas le droit de pleurer dans l’espace. Parce que les larmes ne font pas bon ménage avec l’apesanteur ».

Deuxième film

Pour autant, Nicolas Giraud n’est pas a priori passionné d’astronautique. « Pas plus que ça », avoue-t-il. « Je vis en pleine campagne, entouré d’arbres. J’aime le silence et l’espace. (…) Pourquoi ai-je eu soudain besoin de parler de cette obsession jusqu’au-boutiste à travers un film sur un personnage habité par l’envie d’aller dans l’espace? Franchement, cela me dépasse ».

Acteur dans une trentaine de films depuis 2001, c’est son deuxième film comme réalisateur, après « Du Soleil dans mes yeux » en 2018, dans lequel il évoquait les relations familiales à travers les retrouvailles houleuses, après une longue séparation, entre une jeune veuve et son fils, élevé par sa grand-mère.

Personnages attachants

De la même façon, « L’Astronaute » est, dit-il, « un film sur l’amour filial et familial, sur la libération et le potentiel de chacun ». Le film est plein de sourires, avec des personnages attachants, des acteurs qui jouent avec sobriété, une narration simple, des dialogues sans esbroufe –et une jolie fin.

Il ne manque pas de suspense mais ne s’embourbe pas dans les questions techniques et se veut intimiste, avec plusieurs scènes impliquant la grand-mère de Jim (la délicieuse Hélène Vincent) et ses parents: sa mère le soutient, son père est opposé à son projet. « L’important était moins de «spectaculariser» l’exploit spatial de Jim –qui est pourtant le moteur du film– que de montrer les sentiments et les émotions de tous celles et ceux qui en étaient partie prenante », conclut Nicolas Giraud.

Jean-Michel Comte

LA PHRASE : « Le plus grand danger, quand tu es là-haut, c’est de ne pas vouloir redescendre » (Mathieu Kassovitz à Nicolas Giraud).


  • A voir : « L’Astronaute » (France, 1h50).Réalisation: Nicolas Giraud. Avec Nicolas Giraud, Mathieu Kassovitz, Hélène Vincent (Sortie 15 février 2023)

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