les trois mousquetaires milady
"Les Trois Mousquetaires : Milady" : Eva Green est l'envoûtante et maléfique Milady, ennemie de d'Artagnan (©Ben King/Pathé).

Sortie cinéma/« Les Trois Mousquetaires : Milady ». On l’attendait depuis huit mois: voici le deuxième volet du diptyque « Les Trois Mousquetaires ». Le premier, centré sur l’affaire des ferrets de la reine, s’intitulait « D’ARTAGNAN ». La suite, baptisée MILADY (ce mercredi 13 décembre dans les salles), s’intéresse au siège de La Rochelle.


« Les Trois Mousquetaires : Milady » : Il y a moins d’humour, plus d’action et de tragédie, plus de psychologie des personnages dans ce second film


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« Les Trois Mousquetaires : Milady »

Le début de ce second épisode rappelle les événements de la fin du premier, avec des images et des panneaux explicatifs: on est en 1627, la confidente de la reine et amoureuse de d’Artagnan, Constance Bonacieux (Lyna Khoudri), a été enlevée et d’Artagnan assommé. Celui-ci (François Civil) se retrouve enfermé dans un cercueil mais parvient à s’échapper et délivre Milady (Eva Green) d’une geôle où elle a été enfermée (c’est le début de la bande-annonce ci-dessous).

Nouvelles aventures

Tous deux s’enfuient ensemble à travers la forêt. Et c’est parti, sur un rythme fou, pour de nouvelles aventures: d’Artagnan va partir à la recherche de Constance, Milady va multiplier les intrigues et les coups bas, les quatre mousquetaires vont participer au siège de La Rochelle voulu par le roi Louis XIII contre les protestants soutenus par l’Angleterre…

On retrouve les trois compères de d’Artagnan –Athos (Vincent Cassel), Porthos (Pio Marmaï), Aramis (Romain Duris)–, Richelieu, le roi Louis XIII (Louis Garrel, hélas moins présent et moins savoureux que dans le premier film) et la plupart des personnages du roman d’Alexandre Dumas, dont le réalisateur Martin Bourboulon et ses scénaristes ont supprimé quelques épisodes et ont en ajouté d’autres, pour simplifier l’intrigue.

Moins d’humour, plus d’action

Il y a moins d’humour, plus d’action et de tragédie, plus de psychologie des personnages dans ce second film: « À la différence du volet précédent, le temps de l’exposition est passé », explique Martin Bourboulon. « Il est ainsi possible d’aller explorer plus en profondeur chaque personnage et de comprendre ce qui les traverse. L’exploration de leur âme prend plus d’ampleur dans cette partie. La dualité entre l’amour et la mort est permanente ».

On s’intéresse notamment à Athos (Vincent Cassel), père d’un jeune garçon, et surtout à Milady, son ancienne épouse. Femme fatale et guerrière, très féminine mais qui se bat comme un homme et ne fait confiance à personne (même si elle obéit à Richelieu), intrigante et maléfique, elle tente de séduire d’Artagnan ou de le tuer, c’est selon. « Ce film offre une vision étonnante de Milady, qui tranche avec celle que l’on a pu voir dans les autres adaptations du roman de Dumas », estime son interprète, Eva Green, très en vue du début à la fin.

Personnage de Milady étoffé

« C’est un personnage que nous avons étoffé », explique de son côté le réalisateur. « Cette femme a été bouleversée et meurtrie par un événement, un traumatisme dans son histoire. Comme les armes de défense à cette époque sont essentiellement physiques, Milady parvient à réagir par réflexe en usant de sa force de combattante. Ce qui n’empêche pas qu’on puisse la trouver bouleversante et qu’on s’attache à elle ».

Sans être une déception, ce second volet ne bénéficie pas de l’effet d’heureuse surprise du premier. Il est un peu plus poussif, le récit est parfois compliqué, et si quelques dialogues sont drôles, d’autres sont plus banals, voire lourds: « Méfiez-vous de tous et de toutes » (la reine, s’adressant au roi); « Je veux que La Rochelle marque la fin de la guerre, pas le début d’une nouvelle » (le roi); « Vous êtes le Diable » (d’Artagnan à Milady); « En amour aussi il faut savoir conclure » (le roi); « Prends le temps de pleurer, d’Artagnan » (Athos).

Film d’action à grand spectacle

Mais on ne boudera pas son plaisir devant ce film d’action à grand spectacle et à la française, rythmé et impeccablement réalisé, dans lequel les rebondissements sont nombreux et qui réserve quelques scènes magistrales et plans-séquences superbes. Ainsi le siège de La Rochelle, pendant une dizaine de minutes, avec ses combats à l’épée, ses tirs de canon contre les navires anglais, ses nombreux figurants et ses décors, n’a rien à envier aux batailles d’Austerlitz et de Waterloo du récent NAPOLÉON de Ridley Scott.



Sorti le 5 avril, « LES TROIS MOUSQUETAIRES: D’ARTAGNAN » a été un succès public, avec 3,3 millions de spectateurs en France (troisième film français de l’année derrière « ASTÉRIX ET OBÉLIX: L’EMPIRE DU MILIEU » et « ALIBI.COM-2 » et 32 millions d’euros de recettes dans le monde. On peut penser que LES TROIS MOUSQUETAIRES: MILADY en fera autant et, qui sait, donnera aux producteurs l’idée de continuer l’aventure avec les suites qu’avait imaginées Alexandre Dumas: Vingt ans après et Le Vicomte de Bragelonne. La fin du film laisse ouverte cette possibilité…

Jean-Michel Comte

LA PHRASE : « Nous sommes des tueurs, d’Artagnan, que cela vous plaise ou non. La où nous sommes, la mort y est aussi » (Milady à d’Artagnan, en début de film).


  • A voir : « LES TROIS MOUSQUETAIRES : MILADY » (France, 1h54). Réalisation: Martin Bourboulon. Avec Eva Green, François Civil, Vincent Cassel (Sortie 13 décembre 2023)

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