Rock, pop, électro… pour sa 9ème édition le festival Days Off en offre pour tous les goûts en compagnie des têtes d’affiche Etienne Daho, David Byrne, MGMT ou encore Flavien Berger et Nils Frahm auxquels l’événement musical parisien a donné carte blanche. Entretien avec Vincent Anglade, créateur et programmateur du festival qui a lieu du 30 juin au 8 juillet 2018.
Comment est née l’idée de Days Off ?
Vincent Anglade : Le festival est lié au destin de la Cité de la musique et plus tard de la Philharmonie de Paris où j’ai développé des projets un peu particuliers dans les musiques actuelles, de création, qui sortaient des sentiers battus pour les artistes. Le chemin avançant, on a senti la nécessité de devoir concrétiser cela par la création d’un événement entièrement dédié à ces musiques, dont il me semble important qu’elles aient le droit de cité au sein de ces institutions. Days Off nous permet ainsi d’être en phase avec l’actualité musicale nationale et surtout internationale d’artistes qu’on a envie d’accueillir dans nos salles, qu’on ne pourrait pas programmer dans notre saison musicale habituelle traditionnelle, tout au long de l’année.
Days Off cherche à amener le public de la pop et du rock indépendant à la Philharmonie.
Qu’est-ce qui fait la singularité de ce festival?
Vincent Anglade : Une des très grosses singularités c’est qu’on est à la Philharmonie de Paris dans une salle prestigieuse. Une nouvelle salle à l’acoustique exceptionnelle, qui tout au long de l’année accueille les plus grands artistes de toutes les musiques. Mais le festival se réparti vraiment sur tout le complexe, Cité de la musique et Philharmonie de Paris. Cet ADN, c’est déjà le lieu qui le créée, le dessine. C’est cette ambition du lieu qui fait que quand on vient jouer à a Philharmonie on est dans un cadre particulier. On n’est pas dans un festival de plein air, pas au Zénith, ni à l’Olympia. On est dans une grande institution plutôt classique internationale. Cela crée un rapport très fort pour les artistes et pour le public qui vient assister à ces concerts donnés dans un lieu spécial. Pour moi, c’est quelque chose d’essentiel dans le projet Days Off d’amener le public de la pop, du rock indépendant dans une salle comme la Philharmonie et d’ouvrir les portes à ces artistes et au public. Du coup, on est amené à programmer des artistes qui font sens avec notre lieu. Des artistes plutôt prestigieux qui ont une très forte notoriété, installés sur la scène internationale, dont le projet musicalement, va résonner aussi avec l’ensemble du projet de la Philharmonie qu’on peut mener tout au long de l’année.
Parmi les têtes d’affiche du festival Days Off 2018: Etienne Daho, David Byrne, Nils Frahm, MGMT , Keren Ann, Flavien Berger…
Quelles seront les têtes d’affiche ?
Vincent Anglade : On aura Etienne Daho qui va donner son premier concert parisien depuis la sortie de son nouvel album Blitz. Il y aura le retour de la grande vedette internationale David Byrne, le leader historique des Talking heads, qui n’a pas joué à Paris depuis 9 ans. Il y aura une carte blanche donnée à Nils Frahm en ouverture du festival, qui est un peu le prince aujourd’hui de tout ce mouvement qui mêle classique et musique électronique. Le chanteur Seu Jorge sera là, une légende de la musique brésilienne qui viendra interpréter son hommage à David Bowie, tiré de l’album The life aquatic, qui était la BO du film du réalisateur Wes Anderson. On aura MGMT, les trublions de la pop aujourd’hui. Keren Ann sera là également et beaucoup d’autres ! (rires)
Y aura-t-il des spectacles inédits ?
Vincent Anglade : Cette année, on est plus sur des concepts assez étonnants, que je qualifierai de festivals dans le festival. Le premier d’entre eux, c’est la soirée hexagone (le 5 juillet à la Cité de la musique) dont ce sera la troisième édition, qui est une forme d’instantané de la jeune scène française qui est très dynamique. Une soirée dont les clés seront confiées à Flavien Berger, l’étoile montante de la pop française, qui a une carte blanche. Il jouera lui-même, mais il invitera aussi de nombreux artistes de cette scène française au premier rang desquels Moodoïd ou Forever Pavot.
En 2019, pour la dixième édition, Days Off aura une connotation plus électronique.
Vous fêterez les dix ans de Days Off l’an prochain. Quelle programmation pourriez-vous imaginer pour ce dixième anniversaire ?
Vincent Anglade : Le festival Days Off est aussi là pour refléter le dynamisme et l’ouverture de la Philharmonie. L’année prochaine à partir d’avril 2019, va y être présentée une grande exposition dédiée aux musiques électroniques. Une exposition ambitieuse comme celles qu’on a pu faire ici sur Barbara ou sur David Bowie. Une exposition sur les musiques électroniques avec une bande-son confiée à Laurent Garnier, qui durera sur tout l’été et va traverser le festival Days Off. Du coup, cela ne m’étonnera pas que le festival l’année prochaine ait une connotation électronique, qui sorte un peu de son registre habituel plutôt tourné vers la culture pop-rock, qui fasse écho à cette grande exposition que l’on verra à la Philharmonie.
Festival Days Off du 30 juin au 8 juillet 2018, Philharmonie de Paris, 221 avenue Jean Jaurès Paris 19. Infos : https://daysoff.fr/fr/
Lire: Etienne Daho, dandy d’une audacieuse pop psychédélique: https://www.weculte.com/interview/etiennedahodandyduneaudacieusepoppsychedelique/