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Edouard Louis publie "Changer: méthode", son 5è livre

Livres We Culte. Pour cette semaine de lecture, rendez-vous avec le cinquième livre d’Edouard Louis pour les confessions d’un « transfuge de classe », avec l’Amérique, la famille et la psychologie féminine avec Joyce Maynard, et enfin avec l’actrice et réalisatrice italienne Laura Morante pour son premier recueil de quinze (bonnes) nouvelles. A toutes et tous, bonne lecture !


Les livres de la semaine : Edouard Louis, Joyce Maynard et Laura Morante 


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EDOUARD LOUIS : « Changer : méthode »

EDOUARD LOUIS : « Changer : méthode »

Lycéen en Picardie, il s’est mis à lire James Baldwin et Toni Morrison. On lui disait : « Pour qui te prends-tu ? » ou encore « A quoi tu joues ? ». A bientôt 29 ans, Edouard Louis publie son cinquième livre, « Changer : méthode »– après « En finir avec Eddy Bellegueule » (2014), « Histoire de la violence » (2016), « Qui a tué mon père » (2018) et « Combats et métamorphoses d’une femme » (2021). On lit : « J’avais voulu fuir mon enfance plus que tout, voulu échapper au ciel gris du Nord et à la vie condamnée de mes amis d’enfance, privés de tout par la société… »

Il a quitté le Nord, changé de nom, s’est installé à Paris, a publié, est devenu une référence littéraire et traduit dans une trentaine de langues. Edouard Louis est un transfuge. Il est venu au monde dans cette classe du prolétariat, il est aujourd’hui un « parvenu » bien installé dans la société parisiano-intellectuelle. « C’est cette histoire-là- cette odyssée- que je voudrais, ici, essayer de raconter », confie-t-il en présentant « Changer : méthode ». Dès son arrivée sur terre, le destin de celui qui s’appelait encore Eddy Bellegueule était tout tracé- comme une fatalité, ce qu’on appelle la reproduction sociale. Aujourd’hui, Edouard Louis est installé confortablement dans la société- et il en conçoit parfois, souvent, de la honte…

  • « Changer : méthode » d’Edouard Louis. Seuil, 338 pages, 20 €.


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Livres We Culte. JOYCE MAYNARD : « Où vivaient les gens heureux »

JOYCE MAYNARD : « Où vivaient les gens heureux »

Résumé, ça donnerait : la vie d’une femme et de sa famille. C’est « Où vivaient les gens heureux », le nouveau roman de l’Américaine Joyce Maynard– il court des années 1970 à nos jours, avec, en personnage central, Eleanor. Enfant, elle perturbait l’amour de ses parents. Adolescente, elle est à 16 ans orpheline après le décès de ses parents dans un accident. Jeune adulte, elle vit bien matériellement grâce à l’argent que lui assurent les importantes ventes de ses livres. Et puis, ainsi va la vie, elle rencontre Cam, un artisan créateur d’ustensiles de cuisine en bois tourné. Ils se marient, ont trois enfants- deux filles et un garçon.

A chaque parent son rôle, sa fonction : « Cam avait le rôle du père amusant et Eleanor celui de la mère pratique ». L’argent des livres d’Eleanor rentre moins, Cam n’est pas un as de la rigueur. Un jour, il est censé surveiller les enfants- le plus jeune, Toby, se noie dans le bassin près de la maison, est ranimé mais souffrira à jamais de lésions cervicales. Il ne sera plus jamais le même- tout comme la famille : « C’était le dernier jour de leur vie merveilleuse ». Avec « Où vivaient les gens heureux », Joyce Maynard offre une belle exploration de ses thèmes préférés- l’Amérique et la famille, et une subtile exploration de la psychologie féminine.

  • « Où vivaient les gens heureux » de Joyce Maynard. Traduit par Florence Lévy-Paoloni. Philippe Rey 562 pages, 24 €.


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LAURA MORANTE : « Quelques indélicatesses du destin »

LAURA MORANTE : « Quelques indélicatesses du destin »

Inoubliable Paola, la mère dans « La Chambre du fils »– délicieux film de Nanni Moretti sorti en 2001, Laura Morante est la fille d’un journaliste-écrivain et aussi la nièce d’Elsa Morante, un icône des lettres d’Italie. Autant dire qu’il n’est guère étonnant qu’elle ait attendu la soixantaine pour publier son premier livre- un recueil de quinze nouvelles au joli titre, « Quelques indélicatesses du destin ». Interrogée sur le pourquoi de cette arrivée tardive dans le monde des livres, elle répond : « Il faudrait demander à mon psychanalyste… »

Donc, quinze nouvelles. Mieux, quinze bonnes nouvelles pour évoquer quelques-unes des indélicatesses du destin. Au hasard des pages, on croise un homme, il cherche comment quitter sa fiancée ou encore une femme trahie par sa meilleure amie. Il y a aussi deux adolescentes, la vie va les séparer, ou encore une enfant qui assiste, impuissante, à l’explosion de sa famille. Dans les mots de Laura Morante, les personnages sont pointés à un moment aussi important que décisif de leur vie– avec cette fichue morale, des rêves qu’on n’ose avouer ou encore la fourberie de quelques proches. Et un aveu de l’auteure, brillante en ses débuts littéraires : « Ce livre n’est pas aussi léger que je le croyais ».

  • « Quelques indélicatesses du destin » de Laura Morante. Traduit par Hélène Frappat. Rivages, 258 pages, 20 €.

Serge Bressan

 

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