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Owlle sort "Folle machine", son premier album en français (photo) Gourau&Phong

Interview. Il y a quelque chose de magnétique chez Owlle. Après deux albums en anglais « France » et « Heavy Weather », la chanteuse revient avec son premier opus en français. « Folle Machine » est à l’image de la voix puissante et aérienne de cette héroïne à la blondeur hitchcockienne. Portée par des ambiances électro-pop aussi mystérieuses qu’envoutantes, France Picoulet alias Owlle, s’est fait remarquer grâce à trois titres «Sounds Familiar », « Mirage » et « La Flemme » entendus dans les séries « Skam » et « Emily in Paris ». Des morceaux que l’on retrouve dans son nouvel album et font écho à un univers qui dessine un paysage intérieur onirique et mélancolique. Un registre qu’elle dévoilera à la Gaîté Lyrique à Paris le 20 avril. Rencontre.


Owlle sort son nouvel album: « Je suis une folle machine »


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Owlle: pochette de l’album »Folle machine » (photo) Gourau&Phong

« Folle Machine » est votre premier album en français. Une manière de faire découvrir une nouvelle facette de vous ?

Owlle : Au départ, je n’imaginais pas faire mon projet en français. D’une part, parce ce que ma culture musicale est plutôt anglo-saxonne et que j’ai appris à chanter avec l’anglais. Avec ce troisième album, ayant changé de configuration et de label,  j’ai réalisé que j’avais peut-être fermé trop tôt la porte du français et que c’était dommage. Cela s’est fait naturellement, même s’il y a eu beaucoup de travail, parce qu’il a fallu que je retrouve tous mes repères.

Qu’entendez-vous par « Folle Machine » ?

Owlle : En fait, la folle machine c’est moi ! (rires). Quand j’ai écrit ce titre, c’était pendant le premier confinement. J’ai adoré les mots qui me sont venus sur ce morceau, qui sont assez personnels. J’ai ce truc de folie dans la vie qui est à la fois génial et que parfois on me reproche. Je suis amoureuse de plein de choses, et j’ai tendance à m’emballer, du coup, je suis un peu un électro fou-fou (rires). Quand j’ai construit cet album, j’étais dans un renouveau total, une sorte de reboot de moi-même. C’était on repart de zéro et on réinvente quelque chose. Il y avait une espèce de frénésie, ce titre collait parfaitement à l’ambiance.

Le clip «La Flemme » où on vous voit danser avec une atèle à la jambe, est lui-même assez étrange…

Owlle : Ce titre est né de mon histoire personnelle. J’ai été opérée à mes vingt ans de la colonne vertébrale à cause d’une scoliose. Avant d’être opérée, j’ai portée pendant deux ans un corset. Je suis partie dans ce clip de l’idée de la contrainte qui peut être douloureuse, mais quand on s’en affranchit, on peut faire  des choses très belles. Le fait de porter cette atèle, c’est une manière de dire « j’ai la flemme de faire certains efforts pour des choses qui n’en valent pas le coup, mais par contre j’ai envie de faire des efforts avec mon corps, parce que j’existe et c’est super ».



Comment définiriez-vous votre univers, qui est à la fois mystérieux et onirique ?

Owlle : Contrairement à ce que je montre avec les images où on pourrait croire que c’est très arty et expérimental, en réalité c’est un contre-pied. Si on ferme les yeux, on s’aperçoit que ce sont juste des chansons. Je suis attachée à la mélodie et à un univers pop. C’est mélancolique, mais pour moi la mélancolie ce n’est pas forcément triste. Et c’est onirique parce que j’ai envie d’embarquer les gens dans quelque chose qui ne leur rappelle pas le quotidien.

Quels sont les artistes qui vous ont influencée ?

Owlle :  Brian Eno, j’ai grandi avec, c’est une partie de ma vie. J’ai découvert son travail et ses œuvres à travers «Music for installations » et ensuite ses collaborations avec David Bowie. Il fait partie de mes références, mais, c’est un artiste parmi tant d’autres. Je suis fan de Kate Bush, de Céline Dion, Maria Carey ou de Lady Gaga, qui sont de grandes musiciennes. J’aime les divas, parce qu’elles m’embarquent. J’ai appris à chanter avec les grandes voix. Je ne suis pas très fan des chansons susurrées. J’aime les gens qui envoient, Florence and The Machine par exemple, et j’ai une tendance à être plus sensible quand il y a des prouesses vocales.



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Owlle (photo) Gourau&Phong

Plusieurs de vos titres, « Sounds Familiar », « Mirage » et « La Flemme » ont été découverts dans les séries « Skam » et « Emily in Paris ». Une bonne expérience ?

Owlle : Une super expérience ! J’ai fait la musique pour la série « Skam » des 4 dernières saisons et la réalisatrice a eu un coup de cœur pour « Mirage » et « Sounds Familiar , qu’elle a mis sur plusieurs scènes. Pour la série « Emily in Paris », je ne sais pas comment ils m’ont découverte, mais l’équipe de production a aimé ma musique, qu’ils ont voulu utiliser. Cela a permis un rayonnement, avec des morceaux en français dans une série internationale et «Mirage » est monté en flèche avec un million d’écoute en l’espace de deux mois, c’est fou !

Cela fait presque dix ans que vous avez commencé votre carrière. Ce nouvel opus, vous le vivez comme un nouveau départ ?

Owlle : Absolument. Surtout, c’est mon premier album en français, un peu comme le premier pour moi. J’ai ma propre maison de disques, j’ai choisi les personnes avec qui je voulais travailler. C’est arrivé après un grand chaos dans ma vie. J’ai quitté mon label, j’ai perdu des gens que j’aimais et professionnellement parlant, je n’étais pas là où je rêvais d’être… Cela a été douloureux et je n’étais pas satisfaite de cette vie-là, alors que j’avais plein de choses belles dans les mains. Il fallait que je secoue tout cela et bizarrement l’album a été fait dans le plus grand calme. Je suis heureuse fière de ce disque qui marque le début d’une nouvelle aventure.

Entretien réalisé par Victor Hache

  • Album « Folle Machine » de Owlle/BMG. En tournée à partir du 2 avril 2022. Le 20 avril à la Gaîté Lyrique, 3 bis rue Papin, Paris (75003). Tél : 01 53 01 52 00

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