yara lapidus
Yara Lapidus surprend une fois encore avec « Orientée », son nouvel EP (c) Alfredo Piola

Musique/Interview. Apres avoir adapté « How » de John Lennon en libanais, donné la réplique à Iggy Pop ou à Chico Cesar, Yara Lapidus surprend une fois encore avec « Orientée ». Un EP dans lequel elle propose, et c’est une grande première, une adaptation en arabe de « The man who sold The world » de David Bowie, intitulée « Elli ». Un titre enregistré avec la complicité de Gail Ann Dorsey, bassiste attitrée de Bowie. A découvrir en concert le 19 juin prochain à L’institut du Monde Arabe à Paris.


Yara Lapidus : une artiste aussi audacieuse que talentueuse


Ne lui dites surtout pas que quelque chose est impossible car elle vous prouvera immédiatement le contraire ! Styliste et mannequin dans une première vie, Yara Lapidus a renoué avec sa passion pour la musique, suite à un accident qui l’a éloignée des podiums. C’est donc sur d’autres scènes que l’artiste franco-libanaise s’est imposée en donnant notamment la réplique à Iggy Pop dans l’édition deluxe de l’album « Indéfiniment« réalisé par Gabriel Yared ou au chanteur brésilien Chico Cesar pour « L’amor c’est la vie« , extrait du très réussi « Back To Colors« .

Elle a également enregistré une version libanaise de « How » de John Lennon pour le marché américain, qui a caracolé plusieurs semaines dans le top 5 du Billboard Chart/New Age, collaboré avec Dominique Dalcan…

Cette fois, pour l’EP « Orientée », outre « Oumi Ya Beyrouth« , une poignante déclaration d’amour à sa ville natale, « Depuis toi » où elle a invité Adnan, l’aîné du fameux trio Joubran… elle propose une version en arabe de « The Man Who Sold The World » de David Bowie qui devient ici « Elli« . Un titre enregistré avec la complicité de Gail Ann Dorsey (bassiste attitrée de Bowie) et Hakim Hamadouche qui a longtemps joué aux côtés de Rachid Taha.

Rencontre avec une artiste aussi audacieuse que talentueuse, avant son concert parisien le 19 juin prochain, à l’Institut du Monde Arabe, à Paris, dans le cadre du Festival « Arabofolies ».

Après John Lennon, vous vous emparez à présent d’un titre de David Bowie. Vous aimez les défis ?

Yara Lapidus: C’est en effet la première fois qu’un de ses titres est adapté en arabe ! Mais il suffit qu’on me dise que quelque chose est impossible pour que je fonce. J’ai toujours pris des risques, c’est ma manière de fonctionner. De plus, les chansons de Bowie ont une résonance particulière pour moi.

C’est-à-dire ?

Yara Lapidus : Lorsque j’ai dû quitter Beyrouth, j’écoutais David Bowie dans mon casque et sa voix me consolait.

Comment avez-vous obtenu l’autorisation ?

Yara Lapidus : On m’avait prévenue qu’il faudrait attendre au moins un an, avant d’avoir une réponse. Et que de toute manière, il y avait peu de chance que ma demande aboutisse. Depuis que j’ai quitté le Liban, je n’ai plus jamais soufflé mes bougies d’anniversaire. Et j’ai reçu l’autorisation, le 27 juin, jour de ma naissance !



Enregistrer ce titre avec Gail Ann Dorsey, cela donnait une certaine légitimité au projet ?

Yara Lapidus : Lorsque je l’ai contactée, elle travaillait avec Matthieu Chedid. Elle a proposé de m’envoyer une ligne de basse à distance. Je lui ai expliqué que mon projet était d’en faire un hymne à la paix et elle a dit ok. Je lui ai ensuite demandé de réaliser le titre et elle a même fait les choeurs. Nous avons ralenti le rythme de la chanson et travaillé avec Hakim Hamadouche, un musicien qui a longtemps accompagné Rachid Taha. Avant d’entrer en studio, j’avoue que je me suis demandée si Bowie aurait aimé cette version. Et elle m’a rassurée.

Votre passion pour le métier d’artiste ne date pas d’hier…

Yara Lapidus : J’ai commencé a jouer de la guitare à l’âge de 6 ans puis j’ai appris le piano. Un jour, alors que mon père faisait du vélo d’appartement en regardant des clips, je lui ai désigné l’écran en lui confiant que c’était ce que je voulais faire. A son regard, j’ai vite compris que c’était « No Way » ! J’ai commencé par le stylisme mais, au fond de moi, je savais que j’avais un destin ailleurs.

Le titre « Orientée » peut être interprété de différentes manières ?

Yara Lapidus : On peut y voir le premier degré orientée vers… mais il y a aussi derrière quelqu’un qui sait où il va.

Votre concert à l’Institut du Monde Arabe a une signification symbolique, non ?

Yara Lapidus : J’étais allée voir l’exposition « Divas » et j’avais pris une vraie claque en découvrant ces femmes magnifiques et libres. La boucle est bouclée car mon envie de célébrer cet Orient est née là-bas…

Entretien réalisé par Annie Grandjanin


  • Album : Yara Lapidus « Orientée » (Yara Music/ Distribution Kuroneko/Believe), disponible depuis le 26 avril 2024.

Retrouvez l’ensemble des chroniques culturelles d’Annie Grandjanin sur : annieallmusic.com/


 

LAISSER UN COMMENTAIRE

Laissez un commentaires
Merci d'entrer votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.