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Jean-Jacques Beineix (2014) (maxppp)

Mort de Jean-Jacques Beineix. Le réalisateur s’est éteint jeudi à l’âge de 75 ans, des suites d’une longue maladie. Il fut un ovni dans le cinéma français. Il s’était fait connaître du public en 1986 avec « 37,2 le matin », film culte qui rencontra un grand succès, révélant Béatrice Dalle et Jean-Hugues Anglade et « Diva », couronné d’un César du premier film en 1982. 


Cinéma. Mort de Jean-Jacques Beineix, l’incompris


Le cinéaste Jean-Jacques Beineix qui s’est fait connaître du public grâce à « Diva » (1981) et « 37°2 le matin » (1986) – une histoire d’amour et de folie d’après le roman de même titre de Philippe Djian, avec Jean-Hugues Anglade et Béatrice Dalle – est décédé à son domicile parisien des suites d’une longue maladie.

Nommé à neuf reprises aux César, « 37°2 le matin » fut également nommé à l’Oscar du meilleur film étranger, qui révéla Béatrice Dalle, incarnant le personnage de Betty.



Né à Paris, Jean-Jacques Beinex fit d’abord des études de médecine avant de préparer la prestigieuse école de cinéma Idhec (aujourd’hui Femis), qu’il rate de peu.

Ses premiers projets l’amènent à la publicité. Il réalisera notamment le spot anti-Sida multi-diffusé « Il ne passera pas par moi ». Il décide de quitter le milieu : « C’est bien de mettre son talent au service de causes » et la publicité, « ce n’était pas des causes », expliquera-t-il.

Les années 1980 n’ont pas été si rares en créations cinématographiques remarquables…. Cependant, il y a quelques exceptions, l’œuvre de Jean-Jacques Beineix est de celles-là…. Si à l’âge de 30 ans il est récompensé par le Premier Prix au Festival de Trouville – pour un court métrage «Le Chien de M. Michel» – il réalise «Diva» en 1982 et c’est la consécration. L’esthétisme, la réalisation poétique…autant de qualités qui seront le sillage imprégnant ses films suivants.

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Jean-Jacques Beineix. Photo (DR)

Après la création de sa maison de production Cargo Films, il réalisa «37°2 le matin». La légende n’est pas loin. «37° 2» est comme le soleil : éblouissant, un ovni dans le cinéma français.

Mais Beineix persiste dans sa trajectoire, créant des œuvres qui ne seront pas comprises du public, surtout parce que les critiques de cinéma mal intentionnés lui font des mini-procès à chacune de leur sortie.

Jean-Jacques Beneix se retire alors totalement. Il refusera «Le Nom de la rose», «Evita», «Alien 3»…. Puis iI rédige ses mémoires «Les Chantiers de la gloire». Dans le même temps, il devient le parrain du festival Cinéma Sciences pour le CNRS. Il souhaitait adapter «Au-revoir là-haut» mais le projet échoue. C’est Albert Dupontel qui le mènera jusqu’au bout.

Après « 37°2 le matin » suivront plusieurs films qui connaitront l’échèc, dont « Roselyne et les lions ». En 2001, après neuf ans d’absence, il revient avec « Mortel Transfert », boudé par la critique et le public. Un film qui l’endettera fortement.

Ce sera le dernier de ses six longs-métrages, suivi de documentaires pour la télévision (« Les enfants de Roumanie », « Place Clichy sans complexes »…), produits par sa société de production. En 2016, il fut le président du jury du 29e Festival international du film de Tokyo.

Rattrapé par la maladie, il nous a quittés jeudi 13 janvier, rejoignant l’immense Orson Wells, tout là-haut, car s’il est un autre incompris dans ce métier, c’est bien Wells. Jean-Jacques Beineix a cultivé sa curiosité autant que sa liberté.

We Culte (avec AFP)

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