jean-philippe
Johnny Hallyday et Fabrice Luchini réunis dans le film "Jean-Philippe" de Laurent Tuel

[Télé] Quand un comédien humble mais bavard (Fabrice Luchini) rencontre LE monument de la chanson française (Johnny Hallyday), cela donne un film improbable, « Jean-Philippe », signé Laurent Tuel, une comédie originale et réussie, mêlant auto-dérision et tendresse. Le réalisateur et le scénariste Christophe Turpin sont partis d’une idée saugrenue qui suscite la curiosité, pour le moins, et nous embarquent dans cette histoire drôle et délicieusement décalée. A voir dimanche 16 octobre sur W9 -21:05


« Jean-Philippe » : et si Johnny Hallyday n’avait jamais existé…


johnny hallyday et fabrice luchini
Johnny Hallyday et Fabrice Luchini réunis dans le film « Jean-Philippe » de Laurent Tuel

Un jour, Fabrice (Fabrice Luchini) cadre moyen, découvre effaré que son idole Johnny Hallyday n’existe pas ! Il se retrouve dans un monde parallèle, sans Johnny. Mais qu’est-ce que la réalité ? Celle qu’on peut vivre grâce à la musique ou au cinéma, celle qui embelli la vie morne d’un individu de notre époque, ou celle que va connaître Fabrice, dans laquelle Jean-Philippe Smet est devenu un patron de bowling, un anonyme comme tout le monde. Une idée qui lui est intolérable.

Il va tenter de faire revivre son idole, en sortant le « Johnny » qui dort en Jean-Philippe. Mais ce dernier peut-il en quelques mois donner ce que l’artiste Hallyday a mis plus de 20 ans à construire ? Dès le début, la scène complètement non-sens du commissariat, dans lequel Fabrice vient déclarer qu’on lui a volé sa collection de disques de Johnny Hallyday et des objets collector, annonce le genre décalé du film, marqué par une fin également formidable.

A travers une aventure quasi improbable, une véritable amitié va naître entre eux deux. Le film décrit l’évolution des personnages d’une manière explicite – les voisins, les collègues, la famille vivent à un rythme soutenu et donnent corps à la mission que veut réussir Fabrice.

Dès que le tandem Fabrice et Jean-Philippe Smet se forme, on embarque dans l’histoire. Et l’on comprend pourquoi Jean-Philippe n’est pas devenu Johnny, un rival, Chris Summer (Antoine Duléry) tricheur, l’ayant évincé à leurs débuts, devenu une star.



Johnny Hallyday est étonnant et convaincant. Comme il l’a démontré dans tous ses concerts gigantesques (Bercy, Stade de France, Esplanade des Invalides) ou dans ses films, il possède un indéniable talent de comédien, enfilant tous les costumes, du plus scintillant au plus humble, alors que sa « présence » seule suffisait pour créer l’événement. Il avale tous les rôles sur scène comme à l’écran, de Mad Max à « L’Aventure c’est l’aventure » de Lelouch, « Détective » de Godard, « Conseil de famille » de Costa-Gavras, « Terminus » de Pierre-William Glenn ou encore « L’Homme du train » de Patrice Leconte.

jean-philippe
Johnny Hallyday et Fabrice Luchini réunis dans le film « Jean-Philippe » de Laurent Tuel

Fabrice Luchini est hyper brillant, son phrasé, ses réparties, sa démesure, la générosité qui passe malgré un rôle à contre-emploi, font qu’on l’aime autant qu’on a aimé Johnny. Luchini est une bande-son à lui seul. Quant à Johnny, nous n’avons plus que ses disques et les vidéos de ses shows géants qui nous emportaient loin de la vie quotidienne. Une comédie hilarante et touchante, qui a obtenu le Prix jacques Prévert du Scénario en 2007.

Jane Hoffmann

  • A voir : « Jean-Philippe » de Laurent Tuel avec Fabrice Luchini, Johnny Hallyday, Antoine Duléry. Dimanche 16 octobre sur W9– 21:05

LAISSER UN COMMENTAIRE

Laissez un commentaires
Merci d'entrer votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.