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"Beytna" : un spectacle du chorégraphe libanais Omar Rajeh, à voir les 14 et 15 juillet aux Nuits de Fourvière. (c)Ibrahim Dirani

Spectacle/Danse. Le festival Les Nuits de Fourvière à Lyon, va accueillir les 14 et 15 juillet Beytna, un spectacle d’Omar Rajeh. Ce projet est basé sur un souvenir d’enfance de l’artiste qui se rappelle les repas du dimanche où toute sa famille se retrouvait dans la maison de son grand-père. Le chorégraphe libanais transpose sur scène ce traditionnel rendez-vous familal. Il invite pour l’occasion quatre chorégraphes à se réunir avec lui autour d’une longue table : le Togolais Anani Dodji Sanouvi, le Taïwanais Yi-Chi Lee, le Flamand Koen Augustijnen et des invités surprise lyonnais pour ce spectacle de Fourvière.


Omar Rajeh : « Pour moi c’est important que le spectateur puisse vivre chaque fois une véritable expérience sensorielle nouvelle »


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Omar Rajeh présente « Beytna » aux Nuits de Fourvière à Lyon

Maqamat, la compagnie d’Omar Rajeh et de la danseuse Mia Habis a du quitter le Liban en crise et s’est installée maintenant à Lyon où nous avons pu les rencontrer. L’occasion d’évoquer leurs expériences libanaises et d’aborder leur projet « Citerne.Live » qui se propose de « présenter, diffuser et réinventer des événements culturels en direct dans l’espace numérique ».

Que retenez-vous de toutes ces années de créations à Beyrouth ?

Omar Rajeh :  Nous avons réalisé beaucoup de projets à Beyrouth mais le plus important était la relation que nous avons eu avec cette ville. Je suis aujourd’hui très content de ce que nous avons pu y réaliser. La dynamique des projets dans la ville était vraiment très grande et beaucoup de monde attendait le festival que nous y organisions. Ce festival nous a permis aussi de nouer beaucoup de relations internationales en particulier en Europe mais aussi au Levant.

Est-ce que « Citerne.Live » est l’équivalent au Levant de la plateforme Numéridanse ?

Omar Rajeh : « Citerne.live » n’a pas du tout été pensé par rapport à Numéridanse mais par rapport à Citerne Beyrouth, notre théâtre à Beyrouth. Je ne suis pas sûr que la comparaison soit possible. « Citerne.live » est un projet né à Lyon, soutenu en partie par le ministère de la Culture en France. Il a été conçu pour ne pas exister dans une seule région du monde. La plateforme sert aussi bien les pays d’Europe que le reste du monde.

Mia Habis : Avec « Citerne.Live » nous avons voulu penser le direct. Nous avons beaucoup filmé des spectacles en direct pour développer le langage artistique de la danse à l’image. Bien sûr il y a une section où ces enregistrements sont archivés. Nous avons développé des relations très étroites avec ceux qui filmaient ces spectacles.



Omar Rajeh : Nous avions commencé à réfléchir à un projet de création online avant le Covid. Avec le confinement on a pensé que c’était le bon moment pour le réaliser.

Mia Habis : Nous avons pensé aussi à tous ceux qui n’ont pas la possibilité d’assister à un spectacle dans une salle. Et nos spectacles en ligne ont été vus dans des régions du monde où il n’y a pas de danse.

Omar Rajeh : Nous avons cherché à présenter quelque chose de différent de ce qu’on peut voir dans une salle et Citerne.Live ne concurrence donc pas le spectacle vivant. Et nous travaillons donc beaucoup sur ce qu’il peut y avoir de spécifique au spectacle digital.

Le spectacle « Beytna » a-t-il changé depuis sa création à Vienne en 2016 ?

Omar Rajeh : la structure est restée la même. Ce que j’aime dans Beytna c’est que les spectateurs peuvent sentir les odeurs de la cuisine qui se fait sur la scène. Ils voient les couleurs des légumes qui sont cuisinés sur scène par ma mère avec toute l’équipe des chorégraphes et des musiciens. Et quand le public monte sur la scène, le spectacle se poursuit et on peut dire qu’à ce moment là le public participe à la chorégraphie à nos côtés. Il décide de là où il se tient, de comment il de déplace. C’est pour moi un moment très beau de partage de l’espace entre les danseurs et les spectateurs.

Mia Habis : Chaque représentation a sa particularité. Dans chaque ville on invite une chorégraphe de ce territoire.

Y-a-t-il un point commun entre « Beytna » et vos autres spectacles ?

Omar Rajeh : On ne vient pas assister à « Beytna » uniquement pour voir et pour penser intellectuellement. Ce spectacle est une expérience des sens mais sa construction est similaire à celle de nos autres spectacles. Pour moi c’est important que le spectateur puisse vivre chaque fois une véritable expérience sensorielle nouvelle.

Mia Habis : dans #Minaret il y a un drône sur scène qui crée une sensation physique très forte. Le specteur ne sort pas indemne du spectacle et il y a souvent cette inclusion du public dans les spectacles d’Omar.

Omar Rajeh : Un spectacle c’est comme un repas quand on invite des amis chez soi. L’essentiel du spectacle est comme ça : c’est le partage d’un moment de vie avec le public.

Entretien réalisé par Yves Le Pape

 

 

 

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