Musique. Verra-t-on le retour du public debout dans les mois qui viennent? Invitée de LCI lundi, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot a dit être « optimiste pour les festivals et spectacles assis », mais « pour les spectacles debout, c’est plus compliqué ». Elle a par ailleurs annoncé que plusieurs expérimentations vont être menées, avec des concerts test organisés à Marseille et à Paris en mars et en avril, si le contexte sanitaire le permet.
Verra-t-on des festivals avec du public debout cet été ? La question est sur toutes les lèvres chez les professionnels des musiques actuelles, dont les événements sont à l’arrêt depuis presque un an. Invitée de LCI lundi, la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot a déclaré être « optimiste pour les festivals et spectacles assis », mais « pour les spectacles debout, c’est plus compliqué ».
Afin d’y voir plus clair, des concerts tests à Marseille et Paris seront organisés en mars et avril, si le contexte sanitaire le permet. Pour mémoire, aucun cas de contamination n’avait été relevé après un concert-test debout de 500 personnes masquées en décembre à Barcelone: « Avec des protocoles bien stricts, on pense qu’il n’y a pas de sur-risque d’infection lors d’un concert. Mais cela, il faut le prouver et donc faire une étude scientifique », dit Vincent Estornel, médecin urgentiste et membre du collectif « Do3me », qui réunit professionnels de la musique, de l’événementiel et du monde médical à Marseille.
La salle du Dôme à Marseille accueillera ainsi dans la deuxième quinzaine de mars deux concerts tests, menés avec l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale). Sur scène, le groupe de rap IAM s’est déjà porté volontaire. Un concert auquel pourront assister 2.000 personnes sélectionnées, avec un premier groupe de 1.000 personnes masquées à un premier concert. Et une semaine plus tard, on inversera les groupes. L’un assiste au concert, l’autre pas. Tous les participants seront testés la veille, sept jours après et quatorze jours après le concert : « Il s’agira d’un concert assis, mais ils auront le droit de se lever, de se trémousser, de chanter comme dans un concert normal », a précisé Vincent Estornel.
Mme Bachelot a souligné qu’à Marseille les cas positifs « ne seront pas filtrés parce qu’il faut se mettre en situation où il y aura un brassage ». « Cela permettra de savoir s’il y a risques ou absence de risques car, selon nous, à l’avenir, nous ne pourrons pas tester tout le monde à l’entrée, ce serait trop coûteux », avance Aurélie Hannedouche, du Sma (Syndicat des musiques actuelles).
A Paris, un autre projet de concert débout est prévu à Bercy (AccorHotels Arena), en avril. « On souhaite un public entre 3.000 et 5.000 personnes, nous sommes en train de rédiger le protocole », explique Malika Seguineau, du Prodiss (Syndicat national des producteurs, diffuseurs, festivals et salles de spectacle dans le privé). L’expérimentation sera menée avec l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).
Roselyne Bachelot prévoit également un colloque scientifique européen, à Marseille le 8 avril, pour confronter les études et « bâtir un modèle résilient » pour le monde du spectacle. Par ailleurs, une réunion est prévue jeudi 18 février avec la ministre de la Culture qui « devra répondre a minima à deux questions pour les festivals d’été: oui ou non pour les concerts debout; oui ou non pour les grandes jauges », souligne Aurélie Hannedouche.
Victor Hache (avec AFP)