Sélection Livres We Culte. Pour cette semaine de lecture, trois suggestions : on commence avec Michel Bussi et son thriller sur le mystère des morts de Saint-Exupéry et du Petit Prince, on enchaîne avec la romancière canadienne Miriam Toews pour une nouvelle plongée dans une communauté mennonite et on termine avec Bernard Werber pour une prophétie apicole avec un retour dans le temps des Templiers. A toutes et tous, bonne lecture !
Sélection livres We Culte : Michel Bussi, Miriam Toews et Bernard Werber
MICHEL BUSSI : « Code 612. Qui a tué le Petit Prince ? »
Avec une bonne once de fiel, quelques mesquins vont affirmer que Michel Bussi, n°2 au hit des ventes de livres en France ces dernières années, a un sens affiné du marketing. Surtout quand ils évoquent « Code 612. Qui a tué le Petit Prince ? », le nouveau roman de l’ancien professeur de géographie.
Le romancier ne manquera pas de leur répondre que, depuis son adolescence et la lecture du « Petit Prince » d’Antoine de Saint-Exupéry publié voilà soixante-quinze ans et deuxième livre le plus vendu au monde juste après la Bible, il s’interroge : le petit garçon a-t-il vraiment succombé à la morsure fatale d’un serpent à qui il avait fait confiance ?
La question le taraude, l’idée d’un livre l’habite depuis une vingtaine d’années. Alors, en maître du thriller, il s’est mis en quête de la vérité. Et une foultitude d’hypothèses surgit- ainsi, Saint-Exupéry n’aurait-il pas glissé le nom de l’assassin au hasard des pages du roman, lui l’écrivain qui mourra quelque temps après à bord de son avion, le P-38 Lightning, dans des conditions encore aujourd’hui mystérieuses.
Et, par les mots poétiques et haletants de Michel Bussi, nous voilà, lecteurs, embarqués dans les pas de deux détectives pour une contre-enquête sur l’ »assassin » du Petit Prince de l’archipel écossais des Orcades à New York…
- « Code 612. Qui a tué le Petit Prince ? » de Michel Bussi. Les Presses de la Cité, 242 pages, 14,90 €.
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MIRIAM TOEWS : « Drôle de tendresse »
Souvent, à 16 ans, on n’a qu’une envie, qu’un rêve : tout quitter, partir. Souvent, on peut se prénommer Nomi- comme l’héroïne de « Drôle de tendresse », le troisième livre traduit en français de la romancière et essayiste canadienne Miriam Toews. Nomi a vu sa mère et sa sœur partir, quitter cet East Village, là où est rassemblée la communauté mennonite (qui rappelle, par de nombreux points, les Amish).
La jeune fille a promis à son père de ne jamais le quitter- mais ne peut supporter l’idée que sa vie ne sera rien d’autre qu’un job à l’abattoir de poulets du coin. Elle rêve du grand soir, elle imagine le départ- se laisse porter par des idées, des envies de transgression.
Elle ne pense qu’à cette liberté aux contours et atours d’inaccessible quête. Dans son précédent roman, « Ce qu’elles disent » (2019), Miriam Toews avait déjà grandement puisé dans sa vie, dans cette communauté mennonite où elle a grandi- c’était un texte vertigineux.
Cette fois encore, avec « Drôle de tendresse », elle manie comme nul.le autre le vertige. Elle sait jouer aussi de l’humour (noir, ça va de soi), de l’amour familial souvent inexplicable- et de cette énergie de la jeunesse, qui peut tout renverser, tout abattre, même l’immobilité d’une communauté…
- « Drôle de tendresse » de Miriam Toews. Traduit par Lori Saint-Martin et Paul Gagné. Buchet-Chastel, 306 pages, 21 €.
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BERNARD WERBER : « La Prophétie des abeilles »
On l’a connu roi des fourmis, et quelques temps plus tard, on l’a retrouvé ami des chats. Voilà trente ans que Bernard Werber fréquente le monde des lettres et il est aujourd’hui le deuxième auteur français le plus vendu dans le monde.
Son nouveau roman, son 30ème à peine paru déjà dans les meilleures ventes, change de registre et emmène le lecteur dans le monde apicole. C’est « La Prophétie des abeilles », un roman dense, épais, touffu- comme toujours avec Werber qui rappelle que depuis toujours, les abeilles détiennent le secret du destin de l’Humanité.
Ainsi, on retrouve René Toledano, un prof d’histoire à la Sorbonne, il pratique l’hypnose régressive. Un jour, une femme lui demande de l’emmener dans le futur- elle va y découvrir en 2051 un futur effroyable, les abeilles ont disparu, c’est le chaos sur Terre.
Retour à ses cours d’histoire, Toledano tombe sur une prophétie écrite en 1099 par un Templier à Jérusalem, c’est « La prophétie des abeilles ». Vite, on apprend que ce document pourrait changer l’Histoire et empêcher l’apocalypse.
Seule question : où est donc cet ouvrage ? Une fois encore, Bernard Werber mêle roman d’aventures et informations scientifiques. Il n’en faut pas plus pour qu’ »happy » soit l’apiculteur…
- « La Prophétie des abeilles » de Bernard Werber. Albin Michel, 594 pages, 22,90 €.
Serge Bressan