Les repas, et les échanges qu’ils permettent, fournissent la trame de « Cuisine et confessions », spectacle hybride et atypique. Un festin pour les yeux – et pas que.
« Cuisine & confessions »: un ballet permanent, d’une apparente décontraction, où l’exploit circassien entre sans frapper, où la danse affleure sans dire son nom
Le décor et le texte se basent sur des éléments de leurs vies. Et la diversité de leurs origines illustre un petit résumé d’humanité : un chinois, un black américain, une finlandaise, un argentin, une tchèque, un italo-américain, une russe.
Que mettent-ils sur la table ? Des bananes, des œufs, du chagrin, du désir, des enfances. Tout ce que l’on peut transmettre ou partager au détour d’un repas, tout ce qui fait de chacun une recette humaine unique.
Et les tableaux s’enchaînent avec cette étrange fluidité des rêves, leur logique à la fois fantasque et implacable. Comme un ballet permanent, d’une apparente décontraction, où l’exploit circassien entre sans frapper, où la danse affleure sans dire son nom. Factuellement, on voit un jongleur, du diabolo, de la voltige aérienne et des acrobaties diverses. Mais cette liste ne déflore absolument rien de ce qui se passe réellement, c’est-à-dire du sens, de l’émotion qui traverse et justifie les numéros.
Même la partie musicale surprend sans cesse. On croit reconnaître l’intro d’un thème d’un film, et la mélodie vous détrompe aussitôt, vous emmène ailleurs. Absence de roulements de tambour. Absence de vieux rituels. De quoi se faire cueillir en beauté, et verser quelques larmes, car rien n’est jamais attendu. Juste après un éclat de rire, une seconde bouleversante, une chute maîtrisée vous coupe le souffle.
Cuisine & Confessions, jusqu’au 12 janvier à Paris (Bobino) 14/20 rue de la Gaîté 75014 Paris.