pochette de l'album posthume de johnny hallyday

Alors qu’il luttait contre un cancer, Johnny Hallyday a enregistré quelques mois avant sa mort «Mon pays c’est l’amour ». Un album posthume sorti vendredi 19 octobre où l’on retrouve son énergie, sa voix puissante et des guitares très rock.


L’album posthume de Johnny Hallyday « Mon pays c’est l’amour » a bénéficié d’un dispositif de vente exceptionnel avec une mise en place de 800 000 exemplaires


Johnny Hallyday aura tout donné, jusqu’à son dernier souffle. Pour preuve cet album posthume « Mon pays, c’est l’amour » (Warner), le 51ème de sa carrière, enregistré entre Los Angeles et la France quelques semaines avant de mourir des suites d’un cancer du poumon le 5 décembre 2017 à l’âge de 74 ans. Paru vendredi 19 octobre à  minuit, l’opus, qui a bénéficié d’un dispositif  de vente exceptionnel, avec une mise en place de 800 000 exemplaires, est déjà disque de platine (100 000 albums vendus) grâce aux fans qui se sont rués sur les points de vente, dès sa sortie. Un résultat spectaculaire dû à une opération de marketing et à un important plan de communication, accompagnés d’une séance d’écoute de l’album et d’une conférence de presse lundi 15 octobre, en présence de quatre-vingt journalistes spécialisés, d’une poignée de fans. Et de l’équipe à l’origine de l’album, Thierry Chassagne, président de Warner music France, sa maison de disques, Maxim Nucci alias Yodelice, compositeur et réalisateur de l’album, déjà réalisateur du disque « De l’amour », Bertrand Lamblot, directeur artistique et Sébastien Farran, ancien manager de Johnny.

Un album dont l’enregistrement a été suivi de très près par Laeticia Hallyday, alors que Laura Smet et David Hallyday, qui ont contesté le testament américain de leur père, réclamaient un droit de regard sur le disque, droit refusé par le tribunal de grande instance de Nanterre le 13 avril.


Dans la chanson « J’en parlerai au diable« , on retrouve la voix puissante et l’énergie de Johnny Hallyday


Que vaut l’album posthume de Johnny ? Le premier morceau « J’en parlerai au diable» (texte de Pierre Jouishomme sur une mélodie inspirée de« Conversation with the Devil » de Ray Wylie Hubbard ) est certainement le plus profond et le plus émouvant. On y retrouve la voix puissante du rocker, des envolées à la Que je t’aime, le tout accompagné d’un très beau clip aux images en noir et blanc (vu plus de 300 000 fois  depuis sa mise en ligne le 18 octobre) aux paroles troublantes : « Si jamais, on me dit que j’ai trahi, alors je ne bronche pas/ Si jamais on me dit que j’ai menti, alors que je ne relève pas/Car le jour viendra de répondre de mes actes/Et je ne me cacherai pas/ Oui, le jour viendra de respecter le pacte/Et lui seul m’entendra/J’en parlerai au diable si l’heure vient à sonner /». Une chanson où Johnny parle de ses failles, tente de dire sa vérité et l’homme qu’il était.

Un disque à la veine rock, aux guitares tendues (signées notamment de Yarol Poupaud) où Johnny, presque vivant, rallume le feu avec «Mon pays, c’est l’amour », titre très dansant aux ambiances rockabilly ou encore « Made in rock n’roll » (adaptation de «Let The Good Times Roll» de JD Mc Pherson), morceau à l’énergie rock inspirée des années 1960/70.

Il excelle également dans la ballade « Pardonne-moi », chantant «Pardonne-moi si tu rêvais d’un autre moi, d’une autre vie/Comment pourrais-je tromper la mort quand elle sourit/Encore une fois, encore une nuit, pardonne-moi/Si je tombe, dis-moi qu’aurais-je dû faire de mieux/ ». Suit « Interlude », morceau instrumental arrangé par Yvan Cassar où les violons prennent le pas, offrant une respiration à cet opus très dense dès les premières mesures.

Place ensuite aux guitares americana sur « 4M2», chanson sur le thème de la prison, où l’interprète de « Les portes du pénitencier » se met à la place du condamné « 4M2 et des poussières, c’est la dimension de l’enfer, la mesure de ma misère ».

Efficacement taillée pour la scène, avec ses guitares tendues, ses cuivres et ses chœurs en anglais, mais moins inspirée « Back in L.A », est une chanson d’amour (écrite par Miossec) adressée à une femme qui vient de partir.


Le titre « Je ne suis qu’un homme »  clôt de manière magistrale l’album de Johnny Hallyday « Mon pays c’est l’amour« , sur fond d’orchestre à cordes et de mots sensibles où le chanteur qui a été adulé comme un dieu, livre un ultime message.


johnny hallyday album mon pays cest lamourOn lui préfère les ambiances acoustiques de « L’Amérique de William » où Johnny, sur les mots de l’écrivain Jérôme Attal, parle de sa vision du continent américain et ses grands espaces. Un titre où il évoque non pas Tennessee Williams, à qui il avait déjà rendu hommage, l’un des plus beaux morceaux de son répertoire, ni William Faulkner, mais le photographe William Eggleston, né à Memphis en 1939, qui a passé sa vie à photographier des objets du quotidien de l’Amérique (bouteille de coca, pneu, poteau télégraphique, barrière, distributeur automatique…).

On aime moins « Un enfant du siècle » sur le thème des blessures de l’enfance abandonnée de Johnny. Plus originale est « Tomber encore » chanson écrite par un fan, Boris Lanneau, qui témoigne du rapport exceptionnel qui l’unissait à son public.

Enfin, il y a « Je ne suis qu’un homme », qui clôt de manière magistrale l’album sur fond d’orchestre à cordes et de mots sensibles où Johnny qui a été adulé comme un dieu, livre un ultime message: «Le monde qu’on espérait ne verra pas le jour/A tous les rescapés d’une époque sans visage, j’aurais voulu garder le meilleur de l’instant/Mais je ne suis qu’un homme ». Manière peut-être de nous rappeler qu’il n’était pas un surhomme, mais un artiste qui n’aura eu de cesse que de s’inventer une vie très rock, sa passion à jamais.

Victor Hache

 

 

 

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