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Renaud est de retour avec "Métèque" : l’album d’un émouvant passeur de mémoire (photo) Stéphane de Bourgies

Musique. Renaud revient avec «Métèque », un album de reprises qui l’ont marqué, où il revisite les classiques de la chanson française, de Moustaki à Reggiani, Brassens ou Françoise Hardy. Un disque de transmission que l’auteur de « Mistral Gagnant » fêtera le 10 mai, veille de ses 70 ans, lors d’une émission spéciale de France 2, où il partagera la scène avec ses amis, pour des duos inédits avec Patrick Bruel, Axelle Red, Jean-Louis Aubert, Zaz, Bénabar, Vincent Delerm, Dave, Tryo, Raphaël, Calogero ou encore Gauvain Sers.


Renaud sort « Métèque » : l’album d’un émouvant passeur de mémoire


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Renaud : « je voulais rendre hommage à mes maîtres, ceux qui m’ont donné envie de chanter »

Il n’y a pas mieux que Renaud pour la nostalgie. Mais il le fait d’une manière tellement émouvante, qu’on ne peut s’empêcher de succomber à sa poésie emplie de vague à l’âme. L’auteur de « Mistral Gagnant » est de retour avec « Métèque », son 18ème album, dans lequel il revisite les classiques et quelques pépites moins connues de la chanson française.

Renaud rend ainsi hommage à ses pairs, de Georges Moustaki à Serge Reggiani, Boby Lapointe, Jean Ferrat, Hugues Aufray, Georges Brassens, Yves Montand, Jacques Higelin, Bourvil, Françoise Hardy, Charles Trenet ou David Mc Neil. Un choix de chansons souvent mélancoliques, veine dans laquelle il se reconnait, qui correspond à son tempérament de tendre chanteur.



Sa voix abimée par l’alcool et la nicotine est là, rocailleuse, fragile mais plus affirmée même si le souffle est un peu court. Les mots sont clairs et le ton, moins ronchon, paraît plus léger. Comme si Renaud le phénix, qui fêtera ses 70 ans le 11 mai, se sentait de nouveau vivre en interprétant ces morceaux qui l’ont marqué, gravés dans les mémoires, faisant siens les textes écrits par d’autres : « Parallèlement à ma carrière d’auteur-compositeur, j’ai toujours eu plaisir à interpréter les chansons des autres, à mettre en valeur des titres un peu oubliés.» confie celui qui dès 1993, avec « Cante el’Nord » présenté à Bobino, s’était déjà plongé dans un répertoire de chansons réalistes, quelques années avant son album « Renaud chante Brassens ».

« Là » poursuit-il «je voulais rendre hommage à mes maîtres, ceux qui m’ont donné envie de chanter. Et aux chansons qui ont bercé mon enfance, mon adolescence et un peu plus. Être un passeur qui transmet l’émotion venue d’un autre au plus grand nombre, en apportant un petit peu de soi, sans trahir. »

Il n’a pas trahi, au contraire, il se glisse avec gourmandise et sincérité dans ce répertoire qu’il se réapproprie avec bonheur sur des arrangements soignés de Michel Coeuriot ( Alain Souchon, Laurent Voulzy, Louis Chédid, Michel Jonasz…).



En ouverture, le titre « Métèque » s’accompagne d’ambiances presque rock et d’une interprétation plus punchy que celle du barde grec Moustaki. Voici aussi «Si tu me payes un verre », poignante chanson de Reggiani, où Renaud, entre espoir et désespoir, trinque à la vie et à l’amitié. Il se redonne ensuite du courage et croit de nouveau en l’avenir avec « Le temps des cerises » « Pour moi, c’est l’une des plus belles du répertoire français » observe-t-il et esquisse un sourire sur «Ça va, ça vient » de Boby Lapointe, avant de se faire plus grave sur « Nuit et Brouillard » de Jean Ferrat.

Un registre de chansons éclectiques qui ont fondé la culture musicale de l’artiste à l’éternel Perfecto, qui évolue ici entre orchestre à cordes, guitare country, mandoline, piano, accordéon et banjo. Et de conclure par une pirouette sur des mots d’Higelin : « Je suis mort qui, qui dit mieux ». Le disque d’un émouvant passeur de mémoire.

Victor Hache

 

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